Venator Star Destroyer #75367
Le Venator Star Destroyer (aussi appelé Venator Republic Attack Cruiser, Croiseur de la République de classe Venator, ou tout simplement Venator) est le premier vaisseau à apparaitre à l'écran au début de l'Episode III : La revanche des Sith, lors de la bataille de Coruscant. Les forces de la République sont composées de bon nombre de Venator, ce qui n'est pas de trop pour lutter face à l'envahissante flotte des Séparatistes. Le Venator nommé Guarlara est de loin le plus célèbre. C'est lui qui mit le coup de grâce à la redoutable Invisible Hand. Durant la suite du film, le Croiseur de la République est visible à quelques reprises.
Le Croiseur de classe Venator était un vaisseau redouté par tous les ennemis de la République. Les Séparatistes sont parvenus à en détruire quelques uns avec le Malevolence du Général Grievous. Après la Guerre des Clones, l'Empire jugeait le Venator obsolète et inadapté au stockage des TIE Fighter et TIE Interceptor conçus par Sienar, c'est pourquoi il demanda à Kuat Drive Yards de développer un nouveau croiseur : l'Imperial Star Destroyer. L'Empire conserva quelques exemplaires du Venator pour proclamer l'ordre nouveau, en ayant pris soin auparavant de supprimer les célèbres marquages rouges, symboles de la République. Les Venator laissés à l'abandon tombèrent aux mains de factions indépendantes (groupes de pirates, etc).
Conçu par Kuat Drive Yards, le Venator est le fer de lance de la flotte de l'armée de la République. Il est considéré comme le premier destroyer à avoir bénéficié d'une production de masse. Pour le développer, Lira Blissex s'est basé sur les travaux menés sur les Croiseurs de classe Acclamator (vaisseau de transport) et Victory (vaisseau de combat stellaire). L'objectif était de rendre le Venator plus polyvalent pour qu'il puisse effectuer tout type de mission, c'est-à-dire forcer des blocus, soutenir un bombardement planétaire, neutraliser un croiseur, déployer des troupes au sol, ou même escorter. En terme d'armement, le croiseur est sacrément bien équipé : 8 doubles tourelles turbolasers lourdes DBY-827, 2 doubles canons turbolaser moyens, 52 canons lasers défensifs, 4 tubes lance-torpilles à proton et 6 projecteurs de rayons tracteurs. Les tourelles DBY-827 avait la particularité d'avoir une précision, une puissance et une cadence de tir modulables. Ainsi, chaque tourelle pouvait être réglée pour soit arroser à courte distance lors des combats contre des chasseurs, soit réaliser des tirs précis et puissants à longue distance (plus de 10 minutes-lumière) contre les croiseurs. Ces tirs puissants pouvaient perforer les boucliers adverses. Selon les spécificités de la mission, il était également possible de remplacer les tourelles turbolasers par des batteries ioniques lourdes pour neutraliser tous les sytèmes électroniques des vaisseaux en un temps record.
Polyvalence oblige, les Venator ont également tout un arsenal pour déployer des chasseurs et des troupes au sol. Chaque croiseur peut transporter 192 chasseurs V-Wing ou V-19 Torrent, 192 Intercepteurs Eta-2 Actis, 36 chasseurs ARC-170, 40 vaisseaux LAAT/c ou LAAT/i, 24 marcheurs (comme l'AT-TE par exemple), et diverses navettes de transport ou diplomatiques. Cela fait beaucoup, mais ce n'est pas démesuré par rapport aux nuées de chasseurs droïdes ou aux droïdes de combat que les Séparatistes peuvent déployer. A bord du vaisseau, on compte pas moins de 7400 membres d'équipage (officiers, artilleurs, techniciens, etc), auxquels il est possible d'ajouter 2000 passagers. En outre, le Venator a une capacité de transport de cargo de 20000 tonnes métriques.
Le déploiement de tout ces équipements pouvait se faire de manière classique par le hangar inférieur. Ceci dit, le vaisseau disposait d'une piste cachée sous la bande rouge centrale. Celle-ci pouvait s'ouvrir sur toute la longueur pour permettre à plusieurs dizaines de vaisseaux de décoller rapidement et simultanément. Ce déploiement massif et presque immédiat procurait un avantage décisif lors des batailles. Toutefois, l'ouverture gigantesque sur tout le dessus du vaisseau et la lenteur du dispositif mettaient énormément à mal la défense du croiseur. Lorsque la baie d'envol était ouverte, de puissants boucliers déflecteurs s'activaient pour combler cette faiblesse (en plus des boucliers standards déjà présents).
Avec ses 8 moteurs subluminiques (4 gros, 4 petits), le Croiseur de la République peut atteindre la vitesse de 975km/h. Il possède 2 hyperdrives : l'hyperdrive principal est de classe 1 tandis que celui de secours est de classe 15. Par ailleurs, la tour du Venator a la particularité d'avoir 2 ponts. En fait, chacun d'eux a son propre rôle. L'un sert à la gestion des chasseurs et armements divers, tandis que l'autre, plus classique, sert au commandement et pilotage du navire. Cette conception pour le moins singulière couplée à d'immenses baies vitrées permettait d'avoir une vue panoramique sur le champ de bataille. C'était un atout considérable que le future Impérial Star Destroyer ne conserva pas dans sa conception. L'autonomie conséquente du Venator lui permet par ailleurs de participer à des missions de très longue durée. Et si besoin, les sas latéraux du croiseur sont là pour s'arrimer à une station spatiale ou à une tour d'appontage pour renouveler l'équipement ou les stocks.
Ce Venator UCS est composé de 5374 pièces, ce qui donne forcément matière à passer un bon moment. Il faudra compter une dizaine d'heures pour le monter, et quelques heures de plus pour les téméraires qui renonceraient à utiliser les sachets numérotés jusqu'à 48. L'expérience de montage est en quelque sorte un mix entre l'Imperial Star Destroyer #75252 pour l'aspect croiseur, et le Millenium Falcon #75192 pour les détails et les couleurs. Comme toujours sur des modèles de ce format, on a une conception modulaire avec pas moins de 35 modules : 3 modules pour la structures, 2 pieds, 5 modules de greebs, un présentoir, 8 réacteurs, 2 éléments de fuselage annexes, un module pour la tour, 5 panneaux pour la face inférieure du vaisseau, 7 panneaux pour la face supérieure, et un présentoir. Et comme souvent, on a ici encore une très belle conception qui à l'honneur tout le savoir-faire du groupe Lego.
La structure est construite en studful Technic, ce qui traduit un retour aux sources par rapport à la structure du #75252 qui, exceptionnellement, était studless. Et là où une structure est généralement faite en un seul tenant dans le sens de la longueur, ce Venator UCS opte étonnamment pour une construction en 3 tronçons raboutés par des connecteurs Technic. Autre fait suffisamment rare pour être souligné : malgré une construction en studful, Lego a opté pour une structure en largeur impaire. La queue comporte en plus quelques montages en SNOT, mais surtout des trous cruciformes qui seront des points de soutien permettant de supporter le porte-à-faux des réacteurs.
La construction des pieds est très classique. En revanche, ce qui saute immédiatement aux yeux, c'est leur espacement : il y a 45 cm entre les 2 ! C'est beaucoup plus que sur les ISD #10030 et #75252, ce qui évitera de manière imparable tout fléchissement au fil des ans. C'est une vraie bonne nouvelle ! Comme sur le #75252, les greebs latéraux n'ont pas de structure à proprement parler. Ils sont simplement rattachés ici et là par des connecteurs Technic. Le designer a aussi utilisé des rotules pour gérer les angles de part et d'autre des hangars ; étonnant !
La construction des réacteurs n'est pas dépourvue d'astuce. En fait, la conception permet de concilier simplicité, rigidité et légèreté ! Les roues sont montées sur un axe Technic, et les parties studful sont simplement glissées sur une colonne studful de 2 tenons. Chaque réacteur se fixe sur le châssis avec des pins et des axes. Mais surtout, les 2 réacteurs principaux et les 2 réacteurs de 3L de diamètre ont un point d'accroche sur la queue du vaisseau. Cela permet de renforcer l'ancrage des réacteurs malgré le porte-à-faux. Malgré cela, on constate que les 2 réacteurs principaux ne sont pas exactement horizontaux ; dommage.
Malgré ses angles bizarres, la tour est moins compliquée qu'elle n'y parait. Concrètement, les différentes pentes sont réalisés avec des sous-ensembles articulés d'un côté, et dont l'autre extrémité repose sur la structure de la tour. Au sommet des passerelles, on remarquera que des tiles sont clipsées sur la tranche ; une technique que Lego utilise de plus en plus dans ses modèles. Une fois ce module terminé, il est verrouillé sur la structure par l'arrière avec des axes Technic. La partie avant de ce module est donc simplement posée sur la colonne vertébrale de la structure.
Outre les détails, la partie centrale inférieure du vaisseau consiste principalement en une structure studful que l'on vient faufiler entre les pieds, et fixer la tête en bas avec des connecteurs Technic. S'agissant des 4 grands panneaux qui feront toute la face inférieure, il y a 2 types de fixations : des liaisons par rotules et des liaisons par ces pièces en caoutchouc. L'une comme l'autre sont sacrément solides et garantissent un excellent maintient des ailes, et ce malgré la gravité. On précisera que les pièces en caoutchouc permettent d'absorber les nombreux décalages causés par un alignement situé en dehors du système. Cela est particulièrement visible dans le nez du vaisseau où les pièces en caoutchouc sont quelque peu malmenées.
Les 4 grands panneaux supérieus ont des fixations un peu plus simples puisque la gravité est favorable. Ainsi, on ne trouve que 2 rotules pour les panneaux situés de chaque côté de la tour. Le bord extérieur de ces panneaux repose simplement sur la structure et les greebs. Et pour les panneaux du nez de l'appareil, on a encore une paire de rotules avec en plus des plates 2x3 with hole qui agrippent des plates 1x2 with bar up. ; délicat et original ! Avec sa double orientation réalisée par des clic-clacs et des hinge plates, le module de l'arête centrale est de loin le plus fragile de tous. Même sa fixation réalisée uniquement avec 2 clips paraît minimaliste. On rajoute ensuite 2 petits panneaux devant la tour pour terminer le fuselage.
La construction touche à sa fin. A l'avant du vaisseau, on insère délicatement les 2 poutres studless afin de bien plaquer les éléments du fuselage contre la structure. Puis on rajoute le dernier module de greebs avec un axe Technic qui se fixe au centre de la structure. Le présentoir est l'ultime étape.
Bien que le Venator soit un vaisseau majeur de l'Episode III : La Revanche des Sith, Lego a tenu à s'éloigner un peu de cette version en proposant un modèle dont les détails sont à rapprocher de la série The Clone Wars. Plus précisément, ce #75367 base son design sur le Resolute de Anakin Skywalker. On verra que ce choix est loin d'être anodin... Dessus, dessous, devant, derrière, peu importe où l'on porte son regard, le vaisseau présente d'excellentes finitions. On commencera donc par la partie supérieure du nez du vaisseau. Vis-à-vis des textures, Lego a fourni un excellent travail. On a une bonne alternance entre les différentes surfaces et épaisseurs. Les motifs reproduits sont assez proches de ceux du Resolute, mais la couleur gris foncé reste trop présente. Cela rend les motifs trop visibles, et dans un certain sens, trop artificiels. Les greebs incrustés se limitent aussi à des grilles, ce qui ne donne un résultat trop pauvre visuellement. Des pièces aussi simples que des plate round 1x1 with bar auraient pu apporter un bel effet. Les décrochements latéraux sont parfaitement intégrés. Au contraire, il est absolument scandaleux que les Open Circle ne soient ni sérigraphiés ni réalisés en briques. Sur la bande rouge, les textures sont simples mais correctes. On retrouve bien le décrochement dans le sens de la largeur comme sur le Resolute. Par contre, on se demande comment Lego s'est débrouillé pour que la pointe de la bande rouge soit aussi moche !
Sur la seconde moitié, les ailes supérieures ont un peu plus de détails à offrir. Les tourelles turbolasers lourdes sont finement réalisées et parfaitement proportionnées. Devant chacune d'elle, et comme évoqué précédemment, les greebs composés uniquement de grilles sont trop simplistes. Il fallait aller chercher plus de richesse sur les motifs. Les marquages rouges et textures sur les bords de fuite font une finition simple mais agréable à l'œil.
Sur le vaisseau original, la tour présente bon nombre de pentes différentes. Celles-ci ont toutes été correctement intégrées à notre modèle Lego. L'ensemble est moyennement pourvu en termes de détails. Il y a bien de jolies incrustations de pièces trans-light blue. Mais quelques greebs ou textures plus recherchées auraient pu être les bienvenus pour apporter plus de matière que les nombreuses tiles gris foncé assez insipides. De même, les nombreuses briques gris foncé ne sont pas jolies car bien trop massives. La moitié arrière des passerelles est plutôt jolie, tandis que la moitié avant paraît un peu rachitique. Quant à la couleur rouge, elle est dictée par la volonté de reproduire le Resolute et non un Venator issu de l'Episode III. Bref, de tout point de vue, opter pour le Resolute ne semble pas être le choix le plus pertinent ici !
Sur dos de la tour, les slopes qui dégoulinent sont une véritable abomination. Même un playset n'oserait pas offrir un rendu aussi fade... Ce raté illustre encore une fois parfaitement l'idée selon laquelle des finitions telles qu'on les voit dans l'Episode III auraient été plus jolies. La queue du vaisseau n'est pas forcément très détaillée, mais les textures tant sur le dessus que sur les flancs produisent un rendu assez réussi.
Les greebs latéraux sont réalisés dans un style similaire à ceux de l'Imperial Star Destroyer #75252, tout en étant un peu plus chargés ; tant mieux ! L'ensemble est relativement homogène, avec pourtant quelques variations qui ne jurent pas avec le reste. Sur les décrochements avant, les canons paraîssent un peu maigrichons ; tant pis. Les sas latéraux sont particulièrement réussis et ont de surcoît eu le droit à un traitement de faveur avec une différentication entre les côtés gauche et droit. Côté droit, le hangar est fermé, alors que côté gauche il est grand ouvert. Le fond noir apporte visuellement une vraie profondeur et donc du réalisme. De près, le micro Republic Gunship ressemble un peu à des pattes de mouches Lego. Mais avec un peu de distance, l'illusion fonctionne et on devine sans mal le vaisseau de la République Galactique. On notera aussi que sur tout le pourtour du vaisseau, les jointures entre les greebs et la tranche des ailes sont absolument irréprochables. Ca fait vraiment une belle finition !
Les moteurs sont une véritable attraction ! Pour dire les choses de façon triviale, ils en jettent, et pas qu'un peu ! Ils sont au nombre de 8 et leurs dimensions sont scrupuleusement fidèles au vaisseau réel. Ils n'ont pas vraiment de greebs, mais cela ne les empêche pas d'être très détaillés, notamment grâce à ces roues qui donnent l'impression d'avoir de la dentelle mécanique ! La couleur pearl dark gray leur apporte un caractère rutilant fort appréciable tandis que l'incandescence bleu transparent magnifie le tout. En ce qui concerne les fixations qui garantissent l'horizontalité des réacteurs, si on ne les connaît pas, on ne les voit pas. Accessoirement, en direction des extrémités des ailes, les carénages gris clair font un habillage simple et fidèle.
Sur la face inférieure, ce Venator jouit d'un niveau de finition dont bien peu d'UCS peuvent se targuer. Les ailes sont calquées sur leurs homologues supérieures, mais dans des versions simplifiées. La bande rouge a un rendu correct malgré la jointure longitudinale. Le hangar n'est pas forcément très détaillé, mais demeure acceptable d'autant plus qu'il est fermé. Et en direction des moteurs, la face inférieure intègre le renfoncement central caractéristique du Venator avec toute un kyrielle de greebs et armatures. Le résultat obtenu est admirable, et il est même étonnant que Lego y ait apporté autant de soin tant cela est peu visible lorsque le modèle est posé normalement sur ses 2 supports. Au contraire, on se demande bien pourquoi la tranche inférieure de la queue du vaisseau n'a pas été peaufinée davantage.
Pour terminer cette analyse du design, il convient de dire quelques mots sur les proportions. Et là, force est de constater que le modèle est d'une justesse qui laisse pantois. Cela est particulièrement vrai de profil où l'on peut apprécier pleinement la finesse du vaisseau ainsi que la continuité entre tous les modules. On précisera que le vaisseau n'a aucun aménagement intérieur, et c'est très bien comme ça.
Le présentoir est doté de 2 figurines. Et années après années, cela est d'un goût toujours aussi douteux. Le capitaine Rex est minutieusement détaillé, principalement sur le casque, les bras et l'épaulette. L'amiral Yularen est au contraire tout ce qu'il y a de plus classique ; on l'oubliera bien vite. Pour continuer dans le kitsch, Lego n'a rien trouvé de plus intelligent que de rajouter une brique immonde qui célèbre les 20 ans de Clone Wars. Cette horreur sérigraphiée donne d'autant plus de regrets quand on pense que les Open Circle du croiseur, eux, n'ont pas été sérigraphiés ! Quand le marketing défie le bon sens... On terminera sur une note positive en se félicitant de l'absence d'intérieur aménagé. Sur des croiseurs UCS de ce format, il est foncièrement stupide d'intégrer ce genre de saynète ; l'Executor #10221 en est la parfaite illustration.
Le Venator étant vraisemblablement le plus joli croiseur Star Wars, il est difficile de bouder son plaisir quand on pose son regard sur une version UCS... Ce #75367 bénéficie d'une réalisation technique et de finitions impeccables. Pour autant, quand on se penche sur certains détails, il y a de quoi faire la grimace à bien des égards. Pour avoir un modèle avec des détails plus fins, il était capital de s'en tenir au Venator de l'Episode III ; quel dommage !
