Avion bombardier d'eau #42152
- Référence : #42152
- Nom du modèle : Avion bombardier d'eau
- Nombre de pièces : 1134
- Année : 2023
- Dimensions : 59 x 61 x 18
- Designer : Markus Kossmann
- Niveau de difficulté : 3/5
- Note du modèle principal : 3/5
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Cet avion #42152 représente un bombardier d'eau dont le schéma de couleurs rappelle de manière non équivoque le Canadair CL-415. La ligne de l'avion s'inspire plutôt du Dash-8 Q400 MR de chez Bombardier. S'il est vrai que les licences confèrent parfois un certain réalisme, ici, on peut penser que l'absence de licence est salutaire. En effet, elle permet de s'affranchir de certaines formes parfois difficiles à rendre dans le cadre d'une reproduction en Lego. Le design de notre #42152 va droit au but. Le fuselage du corps de l'appareil est d'une netteté rarement atteinte sur un set Lego Technic. Le nez et le cockpit détonnent un peu avec le reste de l'avion à cause des jointures qui ne sont pas irréprochables. Pourtant, dans l'absolu, si on fait une comparaison avec quasiment n'importe quel set Technic, on ne peut pas dire que l'ajustement des éléments de carrosserie soit mauvais à cet endroit. Le cockpit est dépourvu de tout aménagement intérieur pour laisser place à la mécanique ; un peu dommage.
Au niveau des ailes, le fuselage est irréprochable. Les ailes sont parfaitement lisses, tant sur la face supérieur que sur la face inférieure. La ligne noire transversale peut paraitre un peu étrange. Mais disons qu'elle apporte un peu de rythme pour éviter que les ailes se résument à une grosse masse jaune informe. On notera aussi la présence des feux de navigation vert et rouge aux extrémités des ailes. Les moteurs sont corrects, à l'exception des pièces jaunes de part et d'autre des panneaux bombés rouges. Il était capital d'utiliser des slopes curved (studful) jaunes pour obtenir un résultat plus fluide.
Sur la queue de l'avion, le constat est similaire : le rendu est globalement soigné, mais on aurait apprécié que des pièces studful viennent combler quelques interstices afin d'avoir un fuselage plus harmonieux. L'empennage est lui aussi mi-figue mi-raisin. Au sommet, la gouverne de profondeur a un rendu acceptable, mais les biellettes jaunes fixées sur la dérive sont assez brouillonnes.
Le ventre de l'avion a été parfaitement géré. Les bords peuvent paraître trop angulaires par rapport au reste du fuselage qui est tout en rondeur. Pourtant, cet angle vif est une vraie bonne idée. En fait, il vise à imiter les "moustaches" d'un avion bombardier d'eau. Certes, la forme n'est pas tout à fait fidèle, mais l'esprit y est. En réalité, ces moustaches servent à limiter les projections lorsque l'avion avance à la surface de l'eau. Concernant les proportions, le modèle semble plutôt juste, tant de dessus que de face.
Contrairement à un certain nombre d'aéronefs Lego, les volets mobiles sont ici les fonctions les plus simples ! Sur les ailes, l'orientation des ailerons se fait directement avec les mains. Sur l'empennage, la gouverne de profondeur se contrôle avec la biellette positionnée sur le bord d'attaque de la dérive. Chacun de ces 3 composants peut tenir la position souhaitée grâce à des pins à friction. Toutefois, sur la queue de l'appareil, quand on met dans la balance l'intérêt du système de la gouverne de profondeur et l'apparence des biellettes, on peut douter de la pertinence de ce mini mécanisme... Et oui, parfois le mieux est l'ennemi du bien.
Pour recharger le réservoir d'eau, on utilise la trappe située sur la queue de l'avion. Cela n'est pas forcément réaliste, mais ça a le mérite d'être très pratique en termes de manipulation. Le système de fermeture et d'ouverture de la trappe est très simple et repose sur un double point de rebroussement, comme pour les portières du véhicule polaire #42069. Concrètement, il faut considérer 3 points : le point de pivot du ressort, le point de pivot de la trappe, et le point d'articulation entre la suspension et la trappe. Quand le point d'articulation est au dessus de la ligne des 2 premiers points, le ressort pousse à l'intérieur et maintient la trappe fermée. Au contraire, quand le point d'articulation franchit la ligne imaginaire entre le point de pivot de la trappe et celui du ressort, alors le ressort pousse pour orienter la trappe vers l'extérieur, et ainsi permettre le largage de l'eau. Le mouvement est initié avec le petit levier situé côté droit. Le mécanisme est simple et fiable ; il est impossible d'ouvrir la trappe par inadvertance. Il peut arriver que l'une des pièces bleues reste dans le réservoir, mais cela ne gêne pas le fonctionnement du ressort.
Le mécanisme de rotation des hélices est très original, et constitue une version plus aboutie de ce que l'on trouve sur l'hélicoptère #8232 de 1997. Tout commence sous l'avion, où une partie du fuselage est évidée afin de pouvoir actionner une détente. Cette détente est en fait une crémaillère que l'on enfonce de 6 cm environ, et qu'un élastique se charge de ramener en position initiale. Lorsque l'on enfonce la crémaillère, le mouvement est transmis à la roue folle 20t verte située juste au dessus. En revanche, lorsque la crémaillère revient en position initiale, la roue folle verte ne tourne pas en sens inverse. Elle est légèrement soulevée à l'aide d'un système de cliquet. On a donc une rotation qui ne fonctionne que dans un sens, dans le même esprit que le dispositif de débrayage du rotor de l'hélicoptère de secours #9396. A la suite de ça, une cascade d'engrenages crée une bonne multiplication - 12t, 20t, 12t, 20t, roue folle, 16t - et atteint l'axe au niveau des ailes. Le mouvement est ensuite distribué à chaque moteur pour que des renvois d'angle faits des 2 engrenages simple bevel et 2 cardans mettent les hélices en mouvement. La détente offre une excellente prise en main, même si l'on a de gros doigts. A chaque fois que l'on compresse la détente en totalité, chaque hélice fait environ 6 tours. Sachant que la détente revient presque immédiatement dans sa position initiale grâce à l'élastique, il est possible de l'enfoncer environ 2 fois par seconde. Pour peu de tenir le rythme, il est donc possible de faire tourner les hélices en continu à quasiment 13 tours par seconde. C'est une cadence élevée qui visuellement produit un effet très sympa. Il faut toutefois noter que ce système ne fonctionne plus si l'on retourne l'avion puisque la gravité débrayera systématiquement le cliquet. Ceci étant dit, les avions n'ont pas vocation à voler la tête à l'envers...
Les trains d'atterrissage sont la dernière fonction du set. Et cette fonction n'échappe pas à la règle : elle utilise un système complexe de biellettes. Avec la molette située sur le fuselage, on déploie un mini vérin mécanique à l'aide d'une paire de 12t. En se déployant, la tige du vérin pousse plusieurs biellettes (grises, rouge et jaune) pour sortir le train avant. Pour actionner les 2 trains d'atterrissage situés sous les moteurs, le mouvement est récupéré avec 2 biellettes grises et une longue bielle noire coulissante. Cette bielle noire va mettre en mouvement de petites biellettes grises au niveau de l'aile, pour transformer la translation en rotation. A partir de là, tout devient plus facile : l'axe transversal va déplier les trains d'atterrissage, là encore avec des biellettes. Les 3 trains d'atterrissage possèdent un point de rebroussement une fois déployés. On a donc un mécanisme solide qui supporte parfaitement le poids du modèle, même si on le maltraite un peu. Il faut 20 tours de molette pour passer d'une position à l'autre. Dans l'absolu, c'est beaucoup. Mais dans la pratique, ce n'est pas vraiment gênant. Premièrement parce qu'on a une commande double (une molette à gauche et une à droite) qui facilite les choses, et deuxièmement parce que c'est la seule fonction du set qui impose de mouliner. En bout de course, le mini vérin mécanique débraye parfaitement pour ne pas que la mécanique puisse forcer.
Malgré le caractère peu commun des fonctions, l'inventaire se veut moyennement intéressant. Dans les pièces techniques, on recense seulement 16 pièces dentées, un cardan, un mini vérin mécanique et une suspension. C'est franchement peu pour un set de plus de 1000 pièces ! Accessoirement, on a 3 cadres 3x19. Les éléments de carrosserie sont nombreux (2 noirs, 23 rouges et 42 jaunes), mais ne suffisent pas à relever l'intérêt de l'inventaire.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Cet avion bombardier d'eau fait un peu penser au camion de dépannage #8109 : sous son allure très sage, il a une mécanique insoupçonnée. Le modèle est ludique grâce aux 3 fonctions principales qui sont efficaces et qui utilisent des registres techniques variés. La gestion des volets mobiles est néanmoins un peu décevante. Ce #42152 est donc une proposition originale qui mérite davantage d'attention que ce que l'on pourrait penser au premier regard.