Hélicoptère de secours Airbus H175 #42145
- Référence : #42145
- Nom du modèle : Hélicoptère de secours Airbus H175
- Nombre de pièces : 2001
- Année : 2022
- Dimensions : 71 x 51 x 24
- Designer : Markus Kossmann
- Niveau de difficulté : 5/5
- Note du modèle principal : 5/5
159,99
24%
50€ |
154,99
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55€ |
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196,52
6%
13€ |
181,80
13%
28€ |
209,99 |
Parmi les aéronefs Technic, Lego aime bien aborder le registre du secourisme. C'était le cas en 2012 avec l'hélicoptère #9396, et aussi en 2020 avec le fiasco du Bell-Boeing V-22 Osprey #42113. Lego renouvelle l'expérience avec ce #42145 qui troque son design pour de la technique. Le nez de l'hélicoptère est très réussi grâce à un design net et sans bavure, et c'est une des seules parties de set qui est irréprochable. Au dessus du cockpit, le fuselage blanc fait par exemple une bien piètre jonction avec le flex noir. Sur les faces gauche et droite de l'hélicoptère on a ce même aspect brouillon. Bien que nécessaire au bon fonctionnement du set, tous les connecteurs qui dépassent du fuselage amputent significativement la fluidité du design. Pour un hélicoptère où l'on cherche nécessairement un aspect lisse et aérodynamique, ce manque de fluidité est forcément gênant. En termes de détails, le modèle est bien doté : sondes Pitot, sponsons, et caméra d'observation sur le flanc gauche. A l'intérieur, on a 2 sièges avec les instruments de navigation et divers leviers de commandes.
Sur la partie haute de l'hélicoptère, le constat est similaire. Les détails sont corrects, notamment avec les prises d'air et les échappements, mais le rendu général reste un peu brouillon. A l'avant, l'angle du fuselage blanc est faux par rapport au vrai H175. A l'arrière, le fuselage blanc est mieux réalisé. Quoi qu'il en soit, cette partie de l'hélicoptère reste trop volumineuse si on la compare au modèle original. Du côté du rotor, Lego a bien retranscrit l'impression d'enchevêtrement de pièces mécaniques.
La forme fuyante du corps de notre H175 est bien réalisée. On aurait aimé avoir un fuselage de la même qualité sur le reste du modèle. D'apparence un peu curieuse, le senseur orange a été intégré sur le flanc droit de la queue, conformément au vrai hélicoptère. A l'extrémité de la queue, les nombreux trous Technic sont fâcheux. On en vient presque à se demander comment un tel design a pu être validé sur le produit final ! L'empennage a été fidèlement reproduit grâce à une géométrie Lego assez alambiquée. Pour autant, le résultat ne flatte pas vraiment la rétine, la faute à un rendu visuellement trop chargé et qui manque de naturel.
Sur la face inférieure, les composants électriques sont bien intégrés et l'ensemble est relativement bien caréné malgré la présence des trains d'atterrissage. S'agissant des détails, le treuil factice, la caméra et les différents feux apparaissent comme des détails un peu dérisoires. Le set aurait été aussi bien s'ils n'avaient pas été là ! Vis-à-vis des proportions, on note principalement 2 écueils. On s'accomodera aisément du premier puisqu'il concerne la longueur des pales ; elles sont plus courtes que sur le vrai hélicoptère. Visuellement ce n'est pas trop gênant, et surtout, la diminution du balayage opéré par les pales facilite grandement les manipulations du set. Le second est difficile à ignorer et concerne la hauteur du compartiment moteur. Sans même faire une comparaison rigoureuse avec l'aéronef original, on sent bien que la partie supérieure blanche est trop volumineuse, ce qui forme une ligne générale assez disgrâcieuse. Enfin, la livrée à 4 couleurs est osée, mais plutôt bien sentie, à un détail près : le jaune fluo est affreux ! Il donne réellement l'impression d'avoir une copie chinoise d'un produit Lego ; un comble ! Le jaune classique était tout indiqué ici.
Au final, on est bien obligé d'admettre que le design n'est pas très convaincant. Certes, les fonctions ont un impact non négligeable sur la réalisation du design. Mais en s'affranchissant de la licence Airbus, le designer aurait eu bien davantage de libertés et aurait pu mettre à profit le large éventail de pièces pour proposer un design plus consensuel, plus naturel, et sûrement plus simple. Accessoirement, il n'y aurait pas eu matière à faire de comparaison avec un modèle réel, ce qui aurait évité toute source de déception supplémentaire.
Cet Airbus H175 propose une grande variété de fonctions. On trouve des fonctions manuelles, des fonctions motorisées, des biellettes, des engrenages ; il y en a pour tous les goûts ! S'agissant des fonctions manuelles accessoires, on peut orienter les caméras, ouvrir les portes du cockpit et les portes latérales. L'ouverture des portes latérals n'utilise pas de pièce à friction à proprement parler, mais les frottements au niveau des rails de guidage suffissent pour éviter des ouvertures intempestives. Cela marque une amélioration fort appréciable par rapport à l'hélicoptère #9396 de 2012.
Le compartiment moteur de l'hélicoptère peut aussi s'ouvrir en 2 morceaux, là encore avec des rails de guidage. Chaque capot moteur peut glisser de 5 cm, ce qui est significatif. Le déverrouillage du fuselage avant s'effectue avec de petits ergots gris clair qu'il faut écarter. A l'arrière, ce sont des biellettes jaunes. Ce système est simple d'utilisation et fiable. Ces capots mobiles permettent de pleinement apprécier le mouvement des nombreuses biellettes du rotor, et ce même lorsque le modèle est terminé.
Le set intègre les pas cyclique et collectif, ce qui est une première en Lego Technic ! Forcément, il en résulte une complexité étonnante ; comme sur un vrai hélicoptère, en somme. On débutera l'analyse du rotor par le pas cyclique, contrôlé par les manches situés devant chacun des sièges du cockpit. Le pas cyclique permet d'incliner le plateau cyclique, ce qui va modifier l'incidence des pales à chaque rotation du rotor, afin que l'hélicoptère puisse aller en avant, en arrière, à gauche, ou à droite. Par exemple, la pale va être horizontale lorsqu'elle va passer au dessus du cockpit, puis inclinée lorsqu'elle va passer au dessus de la queue, et ainsi de suite. Dans cet exemple, la portance sera plus élevée à l'arrière qu'à l'avant : l'hélicoptère avance. Contrôlé par le manche, le fonctionnement du pas cyclique présente donc 2 composantes pour se déplacer selon 2 axes : l'axe avant/arrière (tangage), et l'axe gauche/droite (roulis). Le tangage de l'hélicoptère varie en poussant ou en tirant sur le manche. Grâce à des biellettes situées sous les sièges, le mouvement est transmis verticalement derrière le cockpit. Là, un enchaînement de plusieurs biellettes va permettre de faire monter ou descendre la tige de commande du tangage.
La seconde composante du pas cyclique sert à orienter l'hélicoptère selon un axe de roulis. Pour cela, il faut incliner le manche à gauche ou à droite. Les 2 manches sont connectés entre eux par de petites biellettes gris clair dans le nez de l'appareil, puis, le mouvement est centralisé avec un axe qui passe entre les 2 sièges. Là, le mouvement remonte derrière le cockpit à l'aide d'un parallélogramme déformable pour être ensuite être dirigé vers 3 knobs positionnés en "U". Cela va permettre de diviser le mouvement en 2. Montées sur balancier, les biellettes gauche et droite vont fonctionner en sens contraires. Ainsi, quand la tige de commande du roulis gauche va monter, celle de droite va descendre. Comme sur un vrai hélicoptère, la combinaison des mouvements des tiges de tangage et de roulis va permettre d'orienter le plateau cyclique afin de modifier l'incidence des pales à chaque tour de rotor, et donc de déplacer l'hélicoptère à gauche, à droite, en avant, ou en arrière.
Le pas collectif a un fonctionnement plus instincif. Il permet de faire varier l'incidence de toutes les pales, et donc de faire varier uniformément la portance sur la totalité du disque rotor. Le pas collectif sert donc à mouvoir l'hélicoptère verticalement. Par exemple, en tirant sur le levier du pas collectif, on incline toutes les pales, la portance de la totalité du disque rotor augmente, et l'hélicoptère s'élève dans les airs. Le pas collectif se contrôle depuis le levier situé à gauche de chaque siège, et par le petit levier sur le flanc gauche, à l'extérieur du cockpit. En tirant sur ce levier, un 12t et un 20t vont faire monter une biellette qui va relever les 3 tiges de commande du plateau cyclique (une pour le tangage et deux pour le roulis). Ainsi, la totalité du plateau cyclique va bouger verticalement sans que son inclinaison soit altérée, ce qui va modifier l'incidence de toutes les pales de manière uniforme.
Les 3 autres fonctions du set sont motorisées par des boîtes à vitesses. Et même la mécanique pour aller du moteur électrique aux boîtes à vitesses est compliquée ! Tout d'abord, il faut savoir que le set utilise des boîtes à vitesses à double sens. Ce sont donc les roues folles des boîtes à vitesses qui sont motorisées, et non les axes. Dans un premier temps, l'objectif est donc de motoriser les roues folles avant et arrière de chaque boîte à vitesses. Situé dans la partie basse de la queue de l'hélicoptère, le moteur L entraine tout d'abord un 20t et un 16t. Avec un autre 16t à l'intérieur, cela met en mouvement les roues folles arrière des 2 boites à vitesses situées sur le flanc droit de l'hélicoptère. Une paire de 20t bleu ciel transmet ensuite la rotation à un nouvel engrenage 16t. A l'extrémité de l'axe de ce 16t, un dernier 16t entraine quant à lui les roues folles avant des 3 boîtes à vitesses. Enfin, la roue folle verte à l'arrière de la boîte à vitesse située côté gauche est entrainée par un 8t, un 24t et un 12t. Bien évidemment, sur les 2 boites à vitesses situées côté droit, les roues folles avant et arrière tournent en sens contraire, et ce afin de contrôler chaque fonction dans les 2 sens. Sur la boîte à vitesses située côté gauche (rotors), les roues folles avant et arrière tournent dans le même sens car les rotors n'ont vocation à tourner que dans un seul sens (comme sur un vrai hélicoptère). Les roues folles avant et arrière vont donc servir à moduler la vitesse des rotors. Techniquement, on a donc une boîte à vitesses standard couplée à une boîte à vitesses à double sens.
Pour rentrer et sortir les trains d'atterrissage, on utilise le levier inférieur sur le flanc droit. Une fois le driving ring embrayé, l'axe de la boîte à vitesses actionne un mini vérin mécanique, qui va à son tour agir sur des biellettes situées au niveau du ventre de l'appareil. On a 4 biellettes pour déployer le train avant, et 5 pour le train arrière. Le passage d'une position extrême à l'autre prend à peine 2 secondes, et le dispositif interne au vérin mécanique assure un débrayage en fin de course. Les trains d'atterrissage supportent sans mal le poids du modèle grâce à des points de rebroussement bien marqués. Le mécanisme est donc irréprochable.
Pour enrouler ou dérouler le treuil, on utilise la boîte à vitesse supérieure droite. Quand l'axe de la boîte à vitesses est entrainé, la rotation part en avant et monte à l'aide de 2 engrenages 16t. Puis, elle revient en arrière où une vis sans fin travaille avec un 8t. A l'extérieur du fuselage, un renvoi d'angle fait avec 2 engrenages à 12 dents et un renvoi droit mettent le treuil en rotation (réduction finale : 32:5). En fin de course (donc seulement au réenroulement, puisqu'en fin de déroulement le câble se réenroule dans l'autre sens), c'est le connecteur à friction qui patine dans les poutres 3L noires, selon le principe d'un clutch linéaire. La vitesse de déroulement est de l'ordre de 4 cm par seconde lorsque le treuil est utilisé seul et à vide, ce qui est assez soutenu, facilitant la jouabilité d'autant.
Il va de soi que la 3ème et dernière fonction motorisée concerne les 2 rotors. Les 2 positions du levier de vitesse permettent de choisir leur vitesse de rotation. En poussant le levier vers l'avant, leur vitesse est faible, simulant ainsi un hélicoptère au sol avec les moteurs allumés. En tirant poussant le levier vers l'arrière, la vitesse des rotors est élevée, comme si l'hélicoptère volait. Une fois la vitesse choisie et l'axe embrayé, la rotation ressort à l'arrière où un 20t transmet la rotation à un 16t, puis à un autre 20t. Après un clutch linéaire qui sécurise la mécanique, 4 engrenages 16t disposés en "T" font tourner les turbines. Enfin, le rotor principal est mis en mouvement à l'aide d'un 12t simple bevel, d'un 20t double bevel et d'une mini turntable. Le rotor de queue reprend la rotation avant les turbines. Là, une paire de 16t, 3 engrenages simple bevel et 2 renvois d'angle font tourner le rotor arrière. On notera que le rotor arrière possède lui aussi un clutch linéaire avec le pin joiner blanc couplé à des pins à friction. Sur le rotor principal, la réduction totale est de 28:3 en vitesse faible (28 tours en entrée et 3 en sortie), et 28:15 en vitesse élevée (28 tours en entrée et 15 en sortie). Les rotors ne conservant aucune inertie lors d'un changement de rapport, il n'est pas obligatoire de démarrer les moteurs en commençant par la vitesse la moins élevée. Avec les clutchs qui sécurisent la mécanique, les 2 vitesses de rotation et l'entrainement des turbines, on a donc un mécanisme très complet !
Comme on l'a vu, le set présente une mécanique complexe avec une forte valeur éducative, notamment avec tout ce qui a attrait au fonctionnement du rotor. En terme de jouabilité, le constat est un peu plus mitigé. Du côté des fonctions motorisées, il n'y a pas grand chose à redire. Les boîtes à vitesses à double sens apportent un vrai confort, et les 3 mécanismes fonctionnent très bien. Eventuellement, on pourrait arguer que certains gros aéronefs Lego Technic des dernières années comme l'hélicoptère de secours #9396, l'avion cargo #42025 ou l'hélicoptère de transport #42052, avaient 4 fonctions motorisées et non 3. Du côté des fonctions manuelles et plus particulièrement du rotor, on voit plutôt bien les effets du pas collectif sur les pales. En revanche, concernant le pas cyclique, c'est déjà moins évident. Le jeu entre les nombreuses biellettes tend à rendre l'ensemble un peu mou. De surcroit, les mouvements du pas cyclique tendent à affecter (ralentir) la rotation du rotor quand la motorisation est active. Pour utiliser et apprécier pleinement le réglage des pas collectif et cyclique, le mieux reste donc encore d'avoir les capots moteurs ouverts avec les rotors immobiles. Cela n'est pas surprenant outre mesure, puisque les pas cyclique et collectif ont avant tout été intégrés pour leur aspect technique, et non pour augmenter la jouabilité. Quant à l'intérieur de l'hélicoptère, c'est un véritable capharnaüm. Mini vérin mécanique, biellettes du train d'atterrissage, guide des tiges de commande, câble électrique, il y en a dans tous les sens ! Le modèle n'est donc pas non plus idéal de ce point de vue. En Lego, quand on commence à rentrer dans des mécanismes extrêmement complexes, le système tend à montrer ses limites. C'est ce qu'il se passe ici. La complexité de l'ensemble ne permet pas d'avoir la même fiabilité ou la même jouabilité que sur un modèle plus standard.
L'inventaire est très correct, mais pas forcément renversant si on le compare à la technicité du set. En effet, de nombreuses fonctions sont faites avec des biellettes qui, finalement, ne sont presque que des pièces classiques. En premier lieu, il convient de s'attarder sur les 3 pièces du plateau cyclique, la pièce en étoile du rotor, les 5 pales, le boîtier à piles et le moteur électrique. Parmi les pièces techniques plus habituelles, on a un mini vérin mécanique, un clutch linéaire, 4 bras de suspension, 3 changeover catchs, 3 driving rings, 2 cardans, 4 cadres Technic et 51 roues dentées dont 3 knobs, une petite turntable, 8 roues folles, une vis sans fin et un 24t. Du côté des éléments de carrosserie et de leurs extensions, il y en a 38, d'un peu de toutes les couleurs.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Si on se fie à ses couleurs, à ses formes, ou encore à la présence d'une licence, ce #42145 ne rentrera vraisemblablement jamais dans la catégorie des jolis sets. La jouabilité n'est pas non plus optimale par rapport à d'autres aéronefs déjà commercialisés par Lego. En revanche, il est tout à fait impossible d'ignorer la prouesse technique extraordinaire que nous offrent les 2000 pièces de cet Airbus H175. Avec un rotor très complexe qui permet de reproduire et d'appréhender au mieux le fonctionnement réel d'un hélicoptère, ce set épatera même les plus fins techniciens.