Hélicoptère de transport #42052
- Référence : #42052
- Nom du modèle : Hélicoptère de transport
- Nombre de pièces : 1042
- Année : 2016
- Dimensions : 60 x 45 x 23
- Designer : Milan Reindl
- Niveau de difficulté : 4/5
- Note du modèle principal : 4/5
- Note du modèle secondaire : 2/5
Ce #42052 est un hélicoptère de transport. Son design sera étudié de l'avant vers l'arrière. Le nez de l'aéronef est assez problématique car tout rabougri. De côté, on voit la partie inférieure qui ne produit pas une bonne continuité avec le bord orange. Et de face, un décrochement important apparait, ce qui casse la ligne de l'hélicoptère. Au contraire, la verrière est réussie, grâce aux 3 montants noirs et à son bel arrondi. Le cockpit est joli également, quoiqu'un peu étroit. On y trouve 2 postes de pilotage avec chacun un siège et une planche de bord.
Plus en arrière, le corps gagne très nettement en volume. Ce design particulier ne plaira pas à tout le monde, c'est certain. Pourtant, il est justifié par la nature de l'hélicoptère (le transport), et plutôt bien fait. Sans être parfaits, le carénage et les jointures avec les côtés sont tout à fait honorables. Très imposantes, les turbines s'intègrent idéalement et donnent vraiment l'impression que l'on a affaire à un puissant hélicoptère. Ces pièces font de belles formes coniques et les tuyères d'entrée et de sortie sont particulièrement soignées. A la base du rotor, le rendu est plus fouillis, ce qui tout compte fait n'est pas si inapproprié. En effet, cela laisse entrevoir la mécanique du rotor. Ce dernier mesure d'ailleurs presque 8 tenons de haut. Et là encore, une apparence si proéminente sera peut-être rédhibitoire chez certains. Car aussi réaliste soit-elle, il faut bien reconnaître que cette colonne grise de 8 tenons ne passe pas inaperçue... Les pales, apparues pour la première fois avec l'hélicoptère de secours #9396, s'avèrent toujours aussi crédibles. Et sur les côtés, les carénages sont nets et précis ; rien à redire.
Entre les tuyères de sortie, la pente descendante se veut bien réalisée. En revanche, l'amincissement de l'hélicoptère dans la largeur est complètement raté. On a des pièces un peu dans tous les sens pour combler les trous. C'est ni fait, ni à faire. La queue est convaincante grâce à un fuselage propre. On aurait toutefois aimé qu'elle bénéficie d'encore plus d'attention, notamment en remplissant la face inférieure et les arêtes supérieures. Au bout de la queue, les différents ailerons et volets mobiles bien réalisés et conformes à ce que l'on peut observer sur ce type d'hélicoptère.
Au niveau du ventre, le fuselage est correct, sans plus. Disons qu'il présente un compromis acceptable entre un carénage nickel et l'intérêt limité que l'on porte à cette zone de l'engin. En ce qui concerne les détails, cet hélicoptère de transport fait le minimum. Outre le cockpit aménagé, il n'a bien que les phares de roulage sous le nez et les feux de navigation à nous livrer. Enfin, le schéma de couleur est bien réussi ; le orange et le blanc se marient bien ensemble. Le container vert, lui, tranche bien avec les autres couleurs, et est donc bien mis en valeur.
Avant de se pencher sur les fonctions motorisées, étudions les fonctions manuelles moins complexes. Sur la queue, 2 types de volets mobiles ont été incorporés. La gouverne de profondeur, qui impacte le tangage de l'hélicoptère, se contrôle depuis le levier situé sous la queue. Un jeu de biellettes très simple actionne presque directement la gouverne. Son amplitude est de 60° environ et tient correctement les positions grâce aux frictions des connecteurs. Le seul souci concerne le levier qui n'est pas très accessible. Les gouvernes de direction, liées 2 à 2 par une biellette transversale, n'ont ni mécanisme ni friction. Elles sont donc là plus par intérêt éducatif que purement technique. Dépourvues de friction, ces gouvernes ont en outre tendance à flotter un peu lorsque l'on manipule le modèle. De manière générale, ces volets mobiles sont les bienvenus même s'ils sont loin d'égaler ceux de l'avion cargo #42025. Ils apportent une nouvelle dimension au set (manuelle) ainsi que quelques notions d'aéronautique. Au sol, le train d'atterrissage avant se comporte idéalement pour manœuvrer l'hélicoptère sans accroc. A côté de ça, le caractère légèrement mobile des trains arrière est franchement inutile. Il n'amorti pas et laisse les trains d'atterrissage pendouiller lorsque l'hélicoptère est en vol ; à oublier.
Les 4 autres fonctions du set sont motorisées par un moteur M situé derrière le cockpit à droite. Ce moteur actionne un engrenage 12t et un clutch, ce qui met en mouvement l'axe de la boîte à vitesses située côté droit. L'axe de la boîte à vitesses gauche est entrainé par les 5 engrenages à 16 dents (dont 3 roues folles) situés vers l'arrière du complexe mécanique. Le clutch localisé en amont des boîtes à vitesses aura l'avantage de fournir en débrayage en douceur pour les 4 fonctions motorisées ; du tout bon.
La première fonction motorisée que l'on étudiera est celle du rotor. Le présent dispositif est dit contrarotatif coaxial, c'est-à-dire que les 2 rotors de l'hélicoptère situés dans le même axe tournent en sens opposés. Techniquement, cela annule les effets de couple et permet donc de se passer du rotor de queue. Une autre conséquence du double rotor est d'augmenter la charge utile ; une caractéristique forcément essentielle lorsqu'il s'agit d'un hélicoptère de transport. Pour embrayer le rotor, il faut pousser le levier droit vers l'arrière. Ainsi, le changeover catch bascule le driving ring vers l'avant. Cinq engrenages à 16 dents (dont 4 roues folles) permettent de recentrer et de remonter la rotation. Au bout de l'axe du dernier 16t, on trouve un engrenage 12t. C'est ce 12t qui va opérer la séparation mécanique des 2 rotors. En renvoi d'angle, ce 12t va entrainer la turntable inférieure. Cette dernière fait tourner le rotor supérieur en passant à travers le rotor inférieur et ce sans interférer avec lui. En renvoi droit, le 12t s'engrène successivement avec un 24t, un autre 12t, et une autre turntable ; le rotor inférieur peut tourner. On notera que la différence de sens de rotation des rotors ne se fait pas par un nombre d'engrenages supplémentaires impair (il y en a 2 de plus pour le rotor inférieur), mais par le simple fait que les 2 rotors sont actionnés par des mécaniques disposées dans des sens opposés. Pour dire les choses de façon triviale, la mécanique du rotor supérieur a la tête à l'envers par rapport à celle du rotor inférieur. Contrairement à l'hélicoptère de secours #9396, il n'y a aucun dispositif qui empêche les rotors de ne pas tourner dans le bon sens. Cela peut se comprendre vu le caractère déjà bien chargé du système... Par contre, en cas d'obstacle sur le chemin des pales, le clutch sécurise immédiatement la situation ; un bon point.
En poussant vers l'avant le levier de vitesse droit, on enclenche le mécanisme d'ouverture de la soute. Une fois embrayée, la roue folle arrière de la boîte à vitesses travaille avec un 16t. L'axe de ce 16t va alors ressortir à l'arrière de l'hélicoptère, et après 2 cardans pour rattraper un malheureux décalage d'un tenon, une vis sans fin interagit avec un pignon 8t. Finalement, ce sont 2 grandes bielles qui assurent l'ouverture et la fermeture de la soute (pour information, les butées se font avec des demi pins Technic à proximité du point de rotation de la bielle noire). Au chapitre des qualités, on la vis sans fin qui garantit l'irréversibilité du système et la rampe qui arrive au ras du sol lorsqu'elle est ouverte. Au chapitre des défauts, on a la vitesse de fonctionnement : 1 seconde pour passer d'un extrême à l'autre ! C'est fichtrement rapide, mais cela n'affecte pas vraiment la jouabilité ; ouf ! A l'intérieur, la bonne conception du modèle permet d'avoir un espace conséquent : 9 tenons de large, 16 tenons de long, et 5 tenons de haut. Un tel volume offre forcément de belles perspectives de jeu...
Mécaniquement parlant, le système d'ouverture des portes cargo est joli et intéressant. Il se manie en poussant le levier gauche vers l'arrière. Poussé vers l'avant, le driving ring entraîne une roue folle puis un 16t en contrebas. L'axe de ce dernier met en mouvement une vis sans fin et un 8t. S'en suit alors un ensemble de bielles rudement bien pensé. En tournant, l'axe du 8t va faire pivoter une biellette de 3 tenons. Ce mouvement va se répercuter sur une biellette de 4 tenons, puis sur un cadre en H qui va coulisser verticalement grâce à des "rails" fait d'axes Technic. Enfin, 2 dernières biellettes de 6 tenons (une pour chaque porte cargo) vont permettre d'actionner les 2 battants. Avec la vis sans fin et un point de rebroussement entre les biellettes de 3 et 4 tenons, le mécanisme assure une irréversibilité même lorsqu'il est débrayé. Il faut compter 2 secondes pour ouvrir ou fermer les portes. Ce n'est pas énorme, mais les carénages mis en mouvement étant de taille modeste, visuellement ça choque beaucoup moins que pour la rampe arrière.
La 4ème et dernière fonction motorisée, c'est le treuil. Pour l'opérer, il faut pousser le levier gauche vers l'avant. On embraye ainsi la roue folle située vers l'arrière, puis le 16t situé plus au centre. Par la suite, on trouve un engrenage 20t et un 12t pour descendre la rotation. Et en dernier lieu, une vis sans fin et un 8t se chargent de faire tourner le treuil tout en garantissant l'irréversibilité. La vitesse de fonctionnement de ce mécanisme est tout à fait appropriée ; rien à redire.
La répartition des fonctions sur les boîtes à vitesses est assez logique. On a notamment le contrôle des portes cargo et du treuil sur la même boîte à vitesses. Toutefois, on ne se prêtera guère à actionner 2 fonctions à la fois. D'une part pour éviter de s'emmêler les pinceaux. Et d'autre part parce que le rotor est assez consommateur en puissance et peu compatible avec des fonctions possédant des fins de course. Concrètement, le clutch qui remplit idéalement son office en débrayant lorsque c'est nécessaire a aussi pour conséquence d'immobiliser le rotor si celui-ci est actif. On a donc des mécanismes qui indépendamment fonctionnent bien, et pourtant, la jouabilité n'est pas forcément au rendez-vous... Explications. En fait, une grosse partie des opérations se passe sous l'hélicoptère : mise sous tension du boîtier à piles, ouverture des portes cargo, déploiement du câble, accrochage du container au treuil, ouverture de la rampe d'accès arrière, gestion de la gouverne de profondeur. Du coup, on ne voit pas du tout ce que l'on fait ! On ne sait pas dans quel sens est l'interrupteur du boîtier à piles, on galère franchement à accorcher ou décrocher le container, etc. De surcroît, on ne sait pas vraiment par où tenir l'hélicoptère. Dessous, il ne faut pas gêner la partie cargo, et dessus, il faut laisser la place aux hélices de tourner. Dépourvue de fonctions complexes, même la queue ne peut pas vraiment être saisie. Elle tend à se tordre sous le poids, et le lourd boîtier à piles situé tout à l'avant aura rapidement raison du poignet de l'utilisateur... On est donc en présence d'une situation assez atypique. Le modèle possède des fonctions appropriées compte tenu de sa nature (hélicoptère de transport), la motorisation des fonctions est justifiée (mouvement continu du rotor, confort d'utilisation des fonctions), les fonctions sont correctement réalisées d'un point de vue technique, et pourtant, quand on met tout ensemble, la sauce a un peu de mal à prendre. Avoir l'interrupteur du boîtier à piles (ou mieux encore : un switch !) dessus ou sur le côté de l'aéronef aurait sûrement amélioré un peu les choses. Pour le reste, les soucis de jouabilité sont liés à la nature même de l'hélicoptère et de ses fonctions. Il n'y a donc malheureusement pas grand chose à faire...
Sans être extraordinaire, l'inventaire s'avère tout à fait satisfaisant. Le set ne fait que 1000 pièces, après tout. Les pièces les plus intéressantes sont les 6 pales, le boîtier à piles, le moteur M et les 53 éléments de carrosserie (36 blancs, 13 orange, 2 verts, 2 bleus). Dans les pièces plus techniques on citera les éléments suivants : 2 driving ring, 2 changeover catch, 2 cardans, 2 cadres en H, et 31 pièces dentées dont un 24t, un clutch, 2 petites turntables et 3 vis sans fin.
L’inventaire des pièces est disponible ici.
Au delà du fait que certains points du design sont perfectibles, le style particulier (mais réaliste) de l'hélicoptère peut ne pas plaire à tout le monde. La jouabilité rencontre aussi quelques limites liées à la nature même de l'hélicoptère et de ses fonctions. Mais ce #42052 demeure tout de même un set de qualité, d'autant plus qu'il bénéficie d'un inventaire très correct.