Tracteur agricole Claas Xerion 5000 Trac VC #42054
- Référence : #42054
- Nom du modèle : Tracteur agricole Claas Xerion 5000 Trac VC
- Nombre de pièces : 1977
- Année : 2016
- Dimensions : 57 x 18 x 22
- Designer : Michael Jeppesen
- Niveau de difficulté : 5/5
- Note du modèle principal : 5/5
- Note du modèle secondaire : 3/5
Le tracteur Claas Xerion 5000 Trac VC peut servir pour tout type d'application agricole, voire forestière. Il est réputé très puissant, et commercialisé par le constructeur allemand depuis 2011. A l'avant, tout le système d'attelage est assez fouillé et donne une bonne impression de détails. Les contrepoids faits simplement de carénages empilés font parfaitement illusion. Le capot reproduit plutôt bien les formes très arrondies du vrai véhicule, tout en limitant les trous dans la carrosserie. Il est aussi correctement incliné. Les détails sont réussis, notamment avec 6 feux placés fidèlement, une touche de chrome sur le dessus, et des zones noires conformes à ce que l'on observe sur un vrai Xerion 5000 Trac.
La cabine est un modèle du genre. Les montants de la cabine sont fins, et le toit blanc est joliment réalisé. Les détails sont pleinement satisfaisants également. A l'extérieur on a des rétroviseurs, des gyrophares, des phares et un extincteur. A l'intérieur, on trouve un siège et une planche de bord qui comprend un volant, un écran de contrôle et divers voyants lumineux. On remarquera en outre qu'elle est légèrement penchée en avant, ce qui donne vraiment du crédit au design dans son ensemble.
Les côtés de notre engin sont soignés eux aussi. Côté droit, le véhicule se révèle être plutôt caréné, tandis que côté gauche on trouve des marchepieds pour accéder à la cabine. Avec la trappe du réservoir de carburant et celle de la réserve d'Adblue, les finitions sont bel et bien présentes. Plus en arrière, le rendu est bon : des passages de roues simples mais réussis, des feux bien intégrés, des drapeaux pour accueillir les bandes de signalisation, et un rendu fouillé au centre qui renforce le côté technique du véhicule.
A l'arrière, le design de l'outil est plus discutable... La base de la grue est assez volumineuse. Elle forme une boîte qui semble inutilement grosse. Encore que là n'est pas le pire. En fait, le vrai problème vient du bras. Equipé de peu de carénages et construit avec des poutres dans absolument tous les sens, il parait complêtement décousu. Il est clairement en décalage par rapport à l'apparence soignée et puissante du tracteur. La pince rachitique frise le ridicule...
Concernant les proportions, rien à redire ; le set est très convaincant. Idem, le schéma de couleurs Claas est respecté à la perfection. Au passage, il est magnifique. Le vert et le rouge se marient idéalement, et ressortent bien sur le châssis sombre et le toit blanc. Pour finir, les pneus créés tout spécialement pour l'occasion sont un franc succès. Visuellement, ils en imposent sacrément.
Les fonctionnalités du Xerion 5000 Trac VC sont assez originales globalement, mais on commence par la plus basique d'entre elles : l'ouverture du capot. Opéré manuellement, le capot peut être maintenu ouvert grâce à un axe Technic. Son ouverture ne présente pas énormément d'intérêt puisqu'il n'y a pas de moteur factice à observer, mais seulement le boîtier à piles.
Les hauteurs du contrepoids à l'avant et de la grue à l'arrière peuvent être ajustées. Les 2 systèmes sont identiques, à savoir un mini vérin mécanique entrainé par 2 engrenages à 12 dents. Les vérins permettent de bien tenir la hauteur choisie. Si ces 2 fonctions reproduisent effectivement en partie ce que l'on trouve sur un vrai Claas Xerion 5000, leur intérêt n'en est pas moins très limité sur notre set Lego. Monter ou descendre le contrepoids n'apporte pas grand chose, et peut même, en position haute, gêner l'ouverture du capot. Sur la grue, c'est nuisible également puisque cela vient perturber le fonctionnement des stabilisateurs. Si la grue est positionnée assez bas, le déploiement des stabilisateurs peut soulever d'un centimètre l'essieu arrière du tracteur, ce qui n'a normalement pas de raison d'être sur ce type de véhicule. Au contraire, si la grue est mise dans la position la plus haute, les stabilisateurs exercent peu de pression au sol et ne stabilisent donc plus beaucoup... En fait, c'est sur une hauteur intermédiaire qu'ils fonctionnent le mieux. En outre, le set ne permet pas d'intervertir le contrepoids et la grue. C'est regrettable. Cela aurait pu donner quelques possibilités de jeu intéressantes, à l'instar de l'Unimog U400 #8110. Les stabilisateurs eux-mêmes sont indépendants et actionnés directement avec un levier. C'est simple, et c'est très bien comme ça. On n'imagine pas un mécanisme complet compte tenu du peu de place disponible. Ils disposent d'un point de rebroussement solide et font correctement leur office pour peu d'avoir convenablement réglé la hauteur de la grue.
Le système de direction constitue à n'en pas douter le mécanisme phare de ce #42054. Ce mécanisme sera étudié en 2 temps : d'abord le système principal sur l'essieu avant, et ensuite le mode de direction sur l'essieu arrière. La direction se contrôle depuis la molette située derrière la cabine. Là, 2 engrenages 12 dents mènent à un axe vertical dans le châssis. Au bout de cet axe, un 8t travaille avec un 24t pour faire pivoter un balancier. Ce balancier est connecté à une grande bielle côté droit, qui va agir directement sur le parallélogramme de direction, et donc faire braquer les roues en conséquence.
La direction sur l'essieu arrière n'est guère complexe, mais rudement bien pensée. Concrètement, l'essieu avant étant toujours lié à la molette de direction, le mode de direction se fait uniquement via l'essieu arrière. Le fonctionnement de cet essieu se greffe sur le mouvement du balancier décrit ci-avant, et ce afin de définir 3 modes de direction. Quand le sélecteur rouge est au centre, il est aligné avec le point de pivot du balancier. Ce dernier étant par définition immobile, le rectangle rouge de l'essieu arrière ne bouge pas et seul l'essieu avant braque. Si l'on positionne le levier rouge à gauche, et que l'on tourne par exemple la molette de direction à droite, la partie gauche du balancier va pousser le rectangle rouge vers l'arrière. Ainsi, l'essieu arrière braque dans le sens inverse de l'essieu avant ; c'est le mode 4 roues directrices. Au contraire, si l'on positionne le levier rouge à droite, et que l'on tourne la molette de direction à droite, la partie droite du balancier va tirer le rectangle rouge vers l'avant. L'essieu arrière braque donc dans le même sens que l'essieu avant ; c'est le mode crabe. Avec 2 roues directrices le rayon de braquage est de 70 cm, et avec 4 il passe à 35 cm. Une belle performance ! Sur place, la molette de direction s'avère être assez difficile à tourner. Cela se voit notamment avec la cabine pivotante qui tend à pivoter à droite lorsque l'on essaie de braquer à gauche. Mais quand le tracteur roule, tout est plus souple. Il arrive que les pneus avant touchent le châssis quand on déplace le tracteur, mais cela n'est pas très pénalisant. Aussi, il est préférable d'opérer un changement de mode de direction avec les roues arrière droites, et ce afin que les pièces glissent mieux entre elles. Malgré ces petits écueils, l'ingénieux système de direction de ce Xerion 5000 Trac VC est une petite perle. On se plait à contempler les mouvements des différentes biellettes, puis à observer leurs conséquences sur les déplacements du tracteur lorsqu'on le fait rouler.
La mise sous tension du boîtier à piles se fait avec le levier supérieur situé sur le flanc droit du véhicule. Un système de poutres plutôt simple vient actionner l'interrupteur du boîtier. On notera que le boîtier à piles ne peut être allumé que dans un sens, et donc, que le moteur M ne peut tourner que dans un sens. C'est un gros plus pour la jouabilité : chaque rapport d'une boîte à vitesses double sens correspond à un sens de fonctionnement précis, qui ne pourra en aucun cas être altéré par un interrupteur positionné dans un sens inhabituel. En d'autres termes, cela facilite l'apprentissage des commandes du set.
Le moteur M est situé sous le boîtier à piles. Tout d'abord, un 8t s'engrène avec un 24t. Au bout de l'axe de ce dernier, une séparation va s'effectuer pour motoriser les prises de force d'une part, et la cabine d'autre part. Depuis l'axe du 24t précédemment cité, les prises de force avant et arrière sont mises en mouvement par un clutch (pour sécuriser la mécanique), un 24t, et l'axe longitudinal sous le châssis. Ce dernier dispose de CV joints aux extrémités pour tolérer les réglages en hauteur par les mini vérins mécaniques. La prise de force arrière va bien entendu servir pour motoriser des fonctions de la grue. Celle à l'avant n'a guère d'utilité si ce n'est pour le modèle secondaire. Elle nous fait à nouveau regretter la non modularité de la grue et du contrepoids. Et pour information, le Xerion 5000 Trac réel n'a pas de prise de force à l'avant.
La cabine peut pivoter à 180°, afin de faciliter les opérations agricoles. Cette caractéristique se retrouve dans le nom du véhicule, où VC signifie Variable Cab en anglais. Le système motorisé de la cabine utilise au début la même mécanique que celle des prises de force. Après le 8t et le 24t en sortie de moteur M, on a plusieurs réductions : 8t sur clutch, et 12t sur 20t à 2 reprises. On a ensuite un triplet de 12t simple bevel en "U" qui a pour objectif d'avoir 2 rotations en sens opposés. Par l'intermédiaire d'une paire d'engrenages 16t, les 2 roues folles de la boîte à vitesses double sens peuvent tourner. Avec le sélecteur situé côté droit (sous le levier qui allume le boîtier à piles), et grâce à un 16t et un 20t, on bascule le changeover catch qui enclenche le driving ring sur l'un des rapports, pour décider du sens de rotation de la cabine. Une fois embrayé, l'axe de la boîte à vitesses tourne et ressort sur le dessus du châssis, où il fait pivoter la cabine à l'aide d'un 12t et d'une turntable (rédution finale : 125:1). On trouve des butées pour qu'un tour complet ne soit pas possible, comme dans la réalité. La rotation à 180° (par la droite) de la cabine prend environ 18 secondes. La cinématique est en plus accompagnée d'un petit réhaussement, ce qui rend l'ensemble très crédible visuellement. Ce mouvement vertical s'effectue grâce à 2 astuces. La première réside dans l'utilisation d'un connecteur d'angle comme rampe permettant à la roulette de monter sur le dessus du châssis. La seconde astuce tient dans le fait que la cabine montée sur un parallélogramme déformable. De cette façon, lorsque la roulette monte sur le rebord supérieur du châssis, elle pousse le parallélogramme, et donc lève la cabine. Si cette fonction est impressionnante, elle n'est pas parfaite pour autant. Par exemple, si l'on débraye le levier de vitesse, l'absence d'irréversibilité fait que l'on peut tourner librement la cabine avec les mains. De plus, cette fonction empêche de se saisir du modèle par la cabine et induit logiquement une molette de direction qui fonctionne dans le mauvais sens une fois que l'on a orienté la cabine vers l'arrière... C'est dommage, mais cela ne remet aucunement en cause les nombreuses qualités évoquées.
L'outil comporte 2 fonctions motorisées grâce à la prise de force. Après cette dernière, on a un 12t qui interagit avec un engrenage 20t. C'est alors un nouveau triplet de 12t simple bevel en "U" qui est mis en mouvement. L'objectif est identique à celui présent dans le châssis : dédoubler la rotation, et en sens opposés. De chaque côté du "U", un 16t va mettre en mouvement les roues folles de boîtes à vitesses.
Pour faire tourner la grue, on utilise le levier situé côté droit. Lorsqu'un des rapports est enclenché, l'axe de la boîte fait tourner le 8t et le 24t situé plus haut. La rotation redescend ensuite avec un engrenage 12t et un 20t, puis finalement remonte avec un 12t à hauteur de la turntable (réduction finale : 125:1). La vitesse de rotation est la même que pour la cabine, donc très appropriée. Techniquement, la tourelle peut tourner indéfiniment à 360°. Dans les faits, cela n'est pas très vrai. La pince peut heurter le châssis, et le bras peut totalement entrer en collision avec la cabine si celle si est retournée. On utilisera donc plutôt la grue sur une amplitude de 240°, sans jamais passer côté châssis. En cas d'obstacle, le clutch dans le châssis débraye idéalement. Comme pour la cabine, il est possible de tourner la tourelle manuellement car celle-ci n'a pas d'irréversibilité dans sa mécanique. En réalité, on n'est pas vraiment tenté de le faire. Les commandes simples et efficaces y sont pour beaucoup.
Le levage du bras s'opère avec le levier situé à gauche. Le mécanisme est assez simple : l'axe de la boîte à vitesses ressort sur le dessus, où 4 engrenages à 16 dents (dont une roue folle) mettent un mini vérin mécanique monté sur cardan en action (réduction finale : 5:1). Un jeu de biellettes dense permet de lever en même temps la 2ème et la 3ème section du bras. La première articulation a une amplitude de 60° et la seconde 40°. Par conséquent, on obtient un mouvement particulièrement ample, et ce en toute simplicité. Le mouvement est un peu lent (30 secondes pour faire une course complète), mais c'est préférable à un mouvement trop rapide et incontrôlable. On peut effectuer des manœuvres maîtrisées et précises. En bout de course, le clutch et le mini vérin mécanique débrayent correctement ; aucun problème. Parfois, il arrive que le mécanisme de levage fasse un peu tourner la tourelle, mais ça reste timide.
La 3ème section du bras comporte une partie télescopique semblable à celle du camion grue #8258. Elle se contrôle manuellement avec une configuration on-ne-peut-plus directe : un 12t agit sur une crémaillère. Un 8t monté sur pin à friction suffit pour maintenir une position. L'extension fournie est de 6 cm seulement, mais cela est suffisant pour que la pince atteigne le sol quand le bras est pointé vers le bas. Quand le bras est à l'horizontale, ces quelques centimètres en plus sont les bienvenus pour augmenter la portée.
La pince utilise un système standard composé d'une vis sans fin, d'un 24t, et de 2 paires de knobs pour activer les 3 mâchoires. Qui dit vis sans fin dit irréversibilité. Il est donc possible de bien enserrer les objets saisis. Ceci dit, la pince demeure relativement glissante. Elle n'est pourvu que de 3 mâchoires et ne dispose d'aucune pièce particulière pour améliorer sa préhension. L'Unimog U400 #8110 et le camion grue #8436 étaient davantage satisfaisants à ce niveau. Attachée sur une turntable et des connecteurs sans trou cruciforme, la pince peut bouger très librement ; tant mieux. Le set est accompagné d'un rondin de bois. C'est toujours une bonne chose, indéniablement. Néanmoins, compte tenu de la taille du modèle, on aurait préféré avoir une vraie grume, du format de celle présente dans le set #9397, par exemple.
Comme expliqué dans les différents paragraphes, la jouabilité est exemplaire. Les incompatibilités entre les fonctions ne sont pas foncièrement pénalisantes (contrepoids qui gène le capot, grue qui peut entrer en contact avec le tracteur). Les fonctions manuelles se contrôlent facilement. Les fonctions motorisées, elles, sont parfaitement jouables, surtout grâce aux boîtes à vitesses à double sens. Les différents leviers de contrôle sont très intuitifs, et les vitesses de fonctionnement toujours bien dosées. Les 2 articulations couplées du bras causent certes bien des soucis en terme de design (le bras n'est pas très joli), mais apportent tellement à la jouabilité. Cela simplifie la mécanique (mener de la mécanique jusqu'au milieu du bras est toujours laborieux ; le #8258 en est le parfait exemple) et fait un levier en moins à contrôler, sans réellement diminuer les possibilités de manœuvres offertes par le bras. Que ce soit dit : le mieux est parfois l'ennemi du bien ! On aurait toutefois apprécié avoir un outil plus exotique, surtout pour un set agricole. Une grue, c'est quand même typiquement le type d'outil vu et revu sur les sets Technic...
Ce Xerion propose un très bel inventaire. Les pièces les plus intéressantes sont certainement les 4 superbes roues. Elles sont idéales pour réaliser d'autres engins agricoles ou des véhicules de franchissement. Dans les pièces plus techniques on recense un boîtier à piles, un moteur M, 3 changeover catchs, 3 driving rings, 2 cardans, 2 CV joints, 3 mini vérins mécaniques, 4 moyeux, et 68 pièces dentées dont 3 turntables, 2 clutchs, 7 roues folles, une vis sans fin, 4 knobs, 5 engrenages 24t et une crémaillère 13L. Dans les autres pièces, on a 23 éléments de carrosserie (dont 6 verts, 4 blanc et 4 gris foncé), 2 flexs, 3 cadres Technic, et une grande panoplie de connecteurs.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Après la décevante moissonneuse-batteuse #8274 de 2007, ce Claas Xerion 5000 Trac VC apporte du renouveau au thème agricole. Un design globalement réussi, des fonctions qui sortent de l'ordinaire, une mécanique intéressante (mention spéciale pour la direction), un inventaire de qualité et une très bonne jouabilité, on peut difficilement en demander plus à notre #42054. Un set qui deviendra un grand Claas-sique, assurément !