Porg #75230
- Référence : #75230
- Nom du modèle : Porg
- Nombre de pièces : 811
- Année : 2018
- Dimensions : 15 x 20 x 12 (taille réelle : 0,18 mètre)
- Designer : Kurt Kristiansen
- Niveau de difficulté : 3/5
- Note du modèle principal : 2/5
Le porg est une espèce d'oiseau marin qui apparaît dans l'Episode VIII : Les derniers Jedi. Il vit sur la planète Ahch-To, et plus particulièrement sur les falaises en bord de mer. On aperçoit les porgs sur plusieurs scènes. Ainsi, ils aident Rey à retrouver le sabrelaser que Luke Skywalker a jeté dans la nature. Chewbacca se fait quant à lui cuire un porg au feu de camp, devant les yeux ébahis des volatiles restés vivants. Plus tard, Chewbacca emmène avec lui quelques spécimens à bord du Faucon Millenium. Ceux-ci se feront d'ailleurs quelques frayeurs pendant les périlleuses manœuvres effectuées par Chewbacca lors de la bataille de Crait. On voit aussi des porgs quelques secondes dans l'Episode IX : L'ascension de Skywalker.
Les porgs sont des oiseaux assez rondouillards et dont les couleurs principales sont le gris foncé et le blanc, avec quelques touches de orange. Curieux et peureux, ils ont de grands yeux noirs et une vision stéréoscopique. Pourvus de pattes palmées idéales pour la nage mais privé de bec, ils se nourrissent en outre de petits poissons ou crustacés. Leurs petites ailes leur permettent de voler sur de courtes distances, c'est-à-dire suffisament loin pour pouvoir chercher de la nourriture, mais pas assez pour prétendre partir du lieu où ils sont nés.
Le porg mâle est légèrement plus gros que la femelle. Mais de manière générale, et comme le prouve le porg rôti préparé par Chewbacca, le volatile est moins gros qu'il n'y paraît. En effet, il possède des plumes denses et imperméables, ainsi qu'un épais duvet pour se protéger du froid. Il est par ailleurs fasciné par tout ce qui brille.
Avec seulement 800 pièces, la construction de ce porg est relativement vite expédiée. Si l'on utilise les sachets numérotés, il ne faudra guère plus de 1h30 pour en venir à bout. Si l'on ne fait aucune distinction entre les différents sachets au départ, il faudra compter un peu plus de 2 heures. La construction est modulaire et plutôt intéressante car elle présente de bonnes idées. On peut recenser les 15 modules suivants : le châssis, les pattes, le dos, le ventre, 4 modules pour les flancs, les ailes, la tête, les tempes et le présentoir.
Le châssis est étonnament bien conçu. Chose rare sur une construction studful, et à l'instar du Yoda #75255, il est entièrement constitué de pièces studless. Ensuite, il comprend un mécanisme dont l'intégration a été très habile : avec la queue du porg, et grâce à un jeu de poutres en "Z", on peut ouvrir la bouche. On notera l'importance de la poutre noire transversale située à mi-hauteur et qui bouge selon un axe vertical. Construits en studful, tous les futurs modules vont se lier à cette construction studless avec une facilité déconcertante. On commence avec les pattes qui sont attachées tout en bas par des tiles 2x2 with pin. Des butées les empêchent de pivoter sur un angle trop important.
Le dos est construit par empilage. Seule la croupe se monte en SNOT sur le dos, à l'aide de pièces ayant des tenons sur le côté. Le châssis étant studless, il est en largeur impaire. Le dos - tout comme les autres modules studful - est en largeur paire. Pour fixer le dos sur le châssis tout en rattrapant le décalage d'un demi tenon, l'astuce consiste à attacher le module dans les tubes des plates, et non sous les tenons. Le ventre du porg suit la même logique : quelques petites parties SNOTées ici et là, et une fixation dans les tubes pour centrer le studful sur le studless.
Pour les flancs, on n'a pas cette notion de centrage. Les 2 modules à dominante blanche sont donc fixés naturellement sur les demi pins du châssis, sans prendre en compte quelconque décalage. On notera la présence de 2 orifices pour laisser passer la poutre noire transversale évoquée plus tôt. Les 2 autres modules, plus petits, sont montés en SNOT sur le module du dos. On insistera sur le fait que pour un même flanc, le petit et le gros module ne sont pas dans le même plan (d'où la présence de 2 modules au lieu d'un). En effet, le centrage du module du dos induit un décalage d'un demi tenon - soit l'équivalent de 1,25 plates - entre le plan qui sert à fixer le gros module et celui qui sert à fixer le petit module. Autrement dit, on a un écart d'un quart de plate qu'il n'est pas possible de rattraper, et qui nécessite de faire 2 modules distincts.
La construction des ailes ne nécessite pas de commentaire particulier. Quant à leur fixation, on trouve simplement un axe 4L with stop. Ce qui est plus intéressant, ce sont les interactions entre le mécanisme interne au porg et les ailes. Et c'est là que la poutre noire transversale entre en action. Quand on appuie sur la queue pour ouvrir la bouche du porg, on fait monter cette poutre qui vient frotter contre les slopes 4x1 curved inverted. Cela a pour conséquence de déployer légèrement les ailes. Ces dernières n'étant pas à proprement parler liées au mécanisme interne, il est possible d'ouvrir chacune d'elle sans opérer de mouvement sur la queue du porg. En terme de fonctionnement, c'est vraiment bien pensé. Il est toujours étonnant de voir comment des mouvements avancés peuvent être mis en œuvre avec seulement quelques jeux de poutres. On aura qu'un seul regret concernant ce mécanisme : l'abscence de friction sur tous les points de pivot des poutres en "Z". Cette absence fait que l'on ne peut pas exposer le modèle avec la bouche ouverte et les ailes déployées. Oui, le poids des ailes appuie sur la poutre transversale, ce qui replie systématiquement le mécanisme dès qu'on le lâche.
La construction de la tête comporte quelques bonnes astuces, à commencer par la fixation des yeux. Ceux-ci sont montés sur des barres 3L, eux-même fixés dans des headlights. Le tout est ensuite intégré dans un référentiel impair grâce à des jumpers 1x2. A l'intérieur de la tête on trouve par ailleurs une poutre studless en "L" qui va servir à attacher la tête sur le corps à l'aide d'un axe transversal. La tête n'est attaché qu'en un seul point (au niveau de l'axe), et se cale contre le corps notamment avec les mini slopes 1x1x2/3. On ajoute ensuite les tempes en SNOT, et on termine avec le présentoir.
La tête de notre porg est très bien reproduite grâce à bon nombre de bonnes idées. Déjà, on retrouve les grands yeux écarquillés typiques du porg. Les arches 1x6x2 imitent relativement bien le visage joufflu du volatile et les jointures entre la mâchoire mobile et les pièces fixes sont de bonne facture. On appréciera également l'intérieur rouge de la bouche et la présence de 2 canines. Sur les tempes et l'arrière de la tête, le plumage est convaincant, notamment grâce aux wedges 2x1 curved. De plus, ce plumage entoure très bien les yeux pour donner les meilleures finitions possibles. On pourra formuler 2 bémols vis-à-vis de la tête du porg. Le premier concerne le décrochement de 3 plates entre le plumage gris foncé et orange sur la partie arrière. Une transition plus douce aurait été la bienvenue. Le second bémol se trouve au niveau du cou : la jointure n'est vraiment pas terrible. On relativisera cela en se disant que cet écueil ne se voit que lorsque l'on regarde le modèle strictement de profil.
Les ailes ont un bon rendu malgré leur simplicité. Les différentes wings définissent une bonne forme générale. Les plates 1x2 with rock fingers sont parfaites pour réaliser une forme fuyante et quelque peu irrégulière imitant des plumes. Sur le dos du porg, le constat est plus mitigé. Là aussi il a fallu reproduire le plumage de l'oiseau, et on sent bien que cela a été difficile. Bien que disposées de manière asymétrique, les mini slopes 1x1x2/3 ne produisent pas réellement l'effet escompté. Le rendu parait davantage rocailleux qu'organique. Noire, la queue est convenable. Les slopes dans tous les sens font une forme conique vraisemblable et des textures correctes.
Le ventre présente une allure plutôt bonne, avec des courbes qui rappellent bien le caractère dodu du porg. Les quelques tenons et les lignes verticales dues aux décalages de slopes permettent d'apporter un peu de texture à cette partie de l'oiseau que l'on imagine toute douce en vrai. Par contre, pour ce qui est de la forme générale, le compte n'y est pas vraiment... Si le ventre d'un vrai porg ressemble à une boule, notre #75230, lui, semble présenter 2 parties distinctes : des pectoraux sur le haut et l'abdomen sur le bas. Un tel design n'est pas choquant en soi, mais demeure peu fidèle à la morphologie d'un porg.
Quand on les regarde de face, les pattes palmées sont plutôt réussies visuellement. Pour peu que l'on regarde le modèle de côté, on remarque vite qu'il y a un problème majeur. Si l'on considère que les pattes sont le module que l'on fixe avec les tiles 2x2 with pin, alors elles font 8 tenons de long. A moins que notre porg ait été croisé avec un Hobbit, c'est beaucoup trop grand ! Si l'on considère que les pattes ne sont que les parties orange visibles sous les 2 briques 1x1 round, alors elles sont positionnés beaucoup trop en avant. De profil, ça saute aux yeux qu'elles ne sont pas à l'aplomb du corps. La croupe du porg est peu flatteuse également. Concrètement, et bien que campé sur ses 2 pattes, notre porg a l'arrière train qui touche par terre. Esthétiquement, le résultat est plus que douteux... Lorsqu'un porg est sur ses pattes, la croupe est en théorie très loin de pouvoir toucher le sol.
Concernant les proportions, il n'y a pas de souci sur toute la partie haute du modèle. En revanche, toute la partie basse est à revoir. Comme on l'a vu, le ventre est bien trop allongé verticalement. Là où on est sensé avoir une boule, on a un ventre qui comprend presque 2 parties. Au contraire, les jambes normalement longues et fines ont été réduites à néant, si bien que le ventre de notre #75230 touche le sol. Cette modification considérable des proportions a été dictée pour des raisons évidentes de stabilité. Pourtant, avec des jambes construites en axle joiners et solidement ancrées dans un socle d'une certaine taille (dans le même esprit que celui du Général Grievous #10186, mais nettement plus petit), il aurait été possible de respecter les proportions de l'animal sans compromettre l'intégrité de la construction. Accessoirement, cela n'aurait guère bouleversé la jouabilité de ce set qui, en toute état de cause, est voué à être exposé. Enfin, une telle approche aurait été l'occasion de faire un plus joli présentoir. En l'espèce, ce dernier n'est même pas habillé de quelque tiles. Par contre, Lego n'a pas oublié de nous refourguer une figurine... Avec des sets comme le TIE Fighter #75095, le Snowspeeder #75144, le BB-8 #75187 ou encore le D2-R2 #10225, on commence malheureusement à avoir l'habitude...
Comme bien souvent, les sujets organiques sont délicats à traiter en Lego. Ce Porg UCS n'échappe pas à la règle. Certes, il a quelques détails sympa, un mécanisme amusant, et une technique tout à fait correcte. Cependant, cela ne peut en aucun cas faire oublier certaines formes douteuses et les proportions complètement fausses du modèle. Aussi, on peut s'intérroger sur la pertinence d'un Porg en Lego : ils sont sans grand intérêt dans l'Episode VIII, et il semble que notre set ne parvienne pas à relever cet intérêt. Au sens propre comme au figuré, ce porg #75230 est donc un set qui bat de l'aile.