Snowspeeder #75144
- Référence : #75144
- Nom du modèle : Snowspeeder
- Nombre de pièces : 1703
- Année : 2017
- Dimensions : 40 x 29 x 22 (taille réelle : 5,3 mètres)
- Designer : Jordan David Scott
- Niveau de difficulté : 4/5
- Note du modèle principal : 5/5
Le Snowspeeder apparaît dans l’Episode V : L’Empire contre-attaque, et plus particulièrement lors de la bataille sur la planète de glace Hoth. Ce vaisseau est célèbre grâce à une scène mémorable avec un AT-AT (All Terrain Armored Transport, ou Transport Blindé Tout-Terrain en Français). Le Snowspeeder ayant une puissance de feu bien trop faible face au blindage d’un AT-AT, Luke Skywalker trouva une méthode peu académique mais ô combien efficace pour neutraliser l’ennemi. En fait, la petite taille du vaisseau permet d’atteindre un niveau de manœuvrabilité exceptionnel. Par ailleurs, le vaisseau est équipé à l'arrière d’un harpon Ubbrikian Mo/Dk avec câble (manié par le tireur). Alors, après avoir accroché le harpon sur une des jambes du mastodonte, il suffit de tourner plusieurs fois autour de celui-ci afin de systématiquement le faire chuter. Le tireur de Luke Skywalker s’étant fait tué, cette technique fût mise en œuvre par un de ses coéquipiers de l’Escadron Rogue.
A l’origine conçu pour un usage civil, l’airspeeder T-47 Incom a dû subir des modifications pour agir en tant que vaisseau militaire et devenir le Snowspeeder. Ainsi, les Rebelles l’ont équipé de 2 canons lasers CEC Ap/11 en guise d’arme principale. La place arrière a été revue pour qu’un tireur puisse y prendre place. Par ailleurs, les nombreuses ailettes noires situées à l’arrière et servant au refroidissement des générateurs ont dues être retouchées. En effet, couplées aux températures glaciales de la planète Hoth, elles avaient tendance à générer un refroidissement trop important qui bloquait les générateurs. Enfin, il faut noter que le Snowspeeder est totalement dépourvu de bouclier. Le pilote ne peut donc compter que sur son agilité et la maniabilité de l’airspeeder, face aux tirs ennemis. Et de ce côté là, ce petit vaisseau offre des performances tout à fait honorables : les 2 répulseurs (dispositifs de sustentation et de propulsion) permettent d’atteindre une vitesse de plus de 1000 km/h (600 km/h lors des combats) et une altitude d'environ 200m.
Composé de plus de 1700 pièces, ce Snowspeeder nécessite 3 à 4 heures de montage si l'on utilise les sachets numérotés. Il faut compter 2 petites heures de plus si on fait la chose à l'ancienne, avec toutes les pièces en vrac dans une boite. La conception se veut modulaire. C'est un gage de qualité qui permet de bien cerner la conception de l'engin, et comment les différentes parties du vaisseau s'agencent les unes avec les autres. On dénombre 16 modules, à savoir : le châssis, 4 carénages pour le nez, le support, les 2 carénages inférieurs, les 2 aérofreins, les 2 ailes, les 2 blocs d'ailettes de refroidissement, le canon et la verrière. Le corps de l'engin est très majoritairement constitué par empilage de briques. Outre les petits montages SNOTés avec des brackets par exemple, il comporte quelques bonnes idées. On a ainsi le train d'atterrissage qui se replie aussi bien qu'il tient la charge. Dans le cockpit, les sièges utilisent diverses articulations pour adopter les angles qui conviennent. Le poste de commande de l'artilleur, lui, est directement relié au canon harpon grâce à un renvoi d'angle fait d'une paire de 12t simple bevel. Par contre, il aurait été judicieux que l'engrènement se fasse par l'arrière et non par l'avant, puisqu'en l'état, le canon pivote à droite si l'on tourne la commande à gauche... Les 2 engrenages à 8 dents ne sont là que pour insérer de la friction dans le système, et donc stabiliser le mouvement. Enfin, au sommet du châssis, l'arrière de la verrière comporte un assemblage qui au premier regard semble bien peu conventionnel pour un set officiel. En réalité, l'agencement se révèle être très malin : les plates 1x2 with rail viennent se caler dans la plate 3x4 with fingers, ce qui bloque complètement les vitres montées sur clic-clacs. Par ailleurs, ce châssis a aussi pour objectif de mettre en place toutes les fixations qui vont accueillir les futurs modules du vaisseau...
Construit en plates, le nez se compose de 4 carénages. Attaché avec 2 rotules, le carénage inférieur bat la gravité à plates coutures grâce à des frictions puissantes. Les 3 carénages supérieurs forment le nez à proprement parler, et sont eux aussi tenus par des rotules. Le morceau central se cale relativement bien contre le châssis et le carénage inférieur. En revanche, les carénages latéraux sont moins fermement tenus. D'abord ils ne sont fixés que par une articulation chacun (donc moins de friction), ensuite ils ne se calent pas vraiment contre un autre élément.
Le support est construit partiellement en briques Technic. Il peut adopter 2 positions différentes, toutefois, on regrette l'absence de point de blocage sur chacune d'elle pour stabiliser le modèle une fois exposé. Le support s'insère sous le vaisseau, dans un orifice solide lui aussi équipé de pièces Technic.
Pour attacher les carénages inférieurs, ces rotules se prennent dans ces pièces. Cela ne procurant pas la moindre friction, la gravité tire ces modules vers le bas. Pour les plaquer vers le haut, des élastiques sont présents et remplissent correctement leur mission. Cette méthode qui à certains égards s'apparentent à du bricolage est parfois la seule option possible dans un espace restreint. Les aérofreins se greffent dans les trous des plates 1x2 with hole du châssis, grâce à des pièces Technic. Cela donne un ancrage raisonnablement solide tout en laissant la possibilité de pivoter.
Les ailes ne sont pas dépourvues de bonnes astuces. Les canons, fixés dans une position très légèrement oblique, sont tenus par une tile 2x2 with pin à l'arrière et une mini turntable à l'avant. Ils ne font donc que traverser le bloc central de l'aile, sans s'y attacher. Chaque bloc moteur arrière est pourvu d'une petit mécanisme pour ouvrir les aérofreins. En tournant la tuyère qui fait office de molette, on actionne 2 engrenages et 2 biellettes pour faire pivoter le carénage supérieur. C'est très bien pensé ! On notera aussi que la biellette gris foncé est tenue sur son axe par un pin à friction et non par un trou cruciforme. Cela agit comme un débrayage, ce qui évite de tout déboiter si par mégarde on tourne la molette au-delà de la fin de course de l'aérofrein (en ouverture ou en fermeture). De part et d'autre de chaque bloc moteur, les habillages sont montés sur des clic-clacs et des pièces permettant de faire des décallages d'un demi tenon (jumper 1x2 et plate 1x1 round with open stud). Techniquement, c'est plus compliqué que ça n'y parait. Les ailes s'attachent sur le châssis par des articulations crantées, et reposent sur les slopes 3x2 gris clair. La liaison présente un peu de jeu, mais ne se démonte par si l'on manipule le modèle. Une fois les ailes ajoutées, les carénages latéraux du nez sont un peu mieux calés dans le sens de la largeur, mais peuvent encore complètement sortir de leur position par l'avant.
Les ailettes de refroidissement sont composées de 2 blocs qui ne sont pas exactement symétriques du fait du nombre impaire d'ailettes. Pour fixer ces blocs au corps du Snowspeeder, on a des brackets pour avoir des tiles 2x2 with pin en SNOT, et ce sont ces dernières qui s'insèrent dans les trous Technic situés à l'arrière du châssis. Le canon harpon se fixe par un T pneumatique ; simple mais efficace.
La construction de la verrière est assez simple. Elle se lie au vaisseau par une articulation crantée. Cette dernière tient sans souci toutes les positions voulues. A l'inverse du Snowspeeder #10129, notre #75144 peut donc se passer d'une béquille.
Par rapport au #10129, cette mouture 2017 du Snowspeeder UCS présente une évolution significative au niveau du nez. Celui-ci est construit en plates, ce qui est appréciable quand on cherche à faire valoir le sigle UCS. Les jointures des 3 éléments ne sont pas parfaites, mais demeurent tout à fait acceptables si on les rapproche de la difficulté des angles en présence. Sur le dessus, l'indémodable marquage orange séduit et le senseur d'acquisition de cible est bien sûr de la partie.
Les ailes présentent un bon travail de textures, notamment avec les incontournables tiles 4x6 with studs on edges. Avec des pièces cylindriques très diverses, les canons sont eux aussi une réussite. Il sont très bien texturés, colorés, et diminuent en diamètre de façon crédible. Chaque convertisseur d'énergie est ainsi reproduit avec une paire de poulies gris foncé. La légère orientation des canons vers l'intérieur (1 tenon de décalage sur 27 tenons de long) produit un effet intéressant de prime abord, mais ne se révèle pas aussi habile qu'elle n'y parait. Effectivement, l'œil la rapproche mécaniquement du référentiel normal dans lequel elle s'intègre (l'aile et le bloc central). A partir de là, le sentiment qui prédomine est que le canon est tordu et non qu'il est légèrement de biais. Aussi, il n'est de fait pas dans l'alignement de la tuyère de sortie. Le bloc central est correct avec quelques greebs devant et derrière. Quant au bloc arrière qui contient notamment les répulseurs, c'est une réussite totale. L'utilisation des ailerons pour réaliser la face avant est une idée remarquable ! Cela permet de construire les carénages supérieurs en plates et donc d'avoir des bords aussi tranchants que sur le vrai vaisseau. Extérieurement, les jointures sont excellentes et les détails ne sont pas en reste avec les marquages orange et le petites finitions gris foncé. Lorsqu'un aérofrein est ouvert, et ce grâce au mécanisme présenté plus tôt, l'intérieur est révélé. Et là, le résultat est tout aussi brillant. Les carénages montés en plates permettent vraiment d'avoir un intérieur évidé qui laisse un maximum de place aux greebs, greebs réussis soit dit en passant. En d'autres termes, quand on ouvre un aérofrein, on a vraiment l'impression d'accéder aux entrailles de la mécanique dans un compartiment moteur, et non d'avoir simplement un appendice qui pivote et sous lequel sont cachés quelques pièces bizarres. C'est beau...
Dans sa forme, la verrière est parfaitement fidèle à l'avant. C'est le minimum syndical quand on sait qu'elle a été spécialement conçue pour ce Snowspeeder UCS. Cette forme pyramidale se retrouve également à l'arrière, mais de façon nettement plus laborieuse. Oui, les slopes 4x1 en SNOT sur les côtés et la place nécessaire à l'articulation de la verrière sur le toit nuisent au rendu final. Le positionnement des montants de la verrière est un raté complet puisqu'en réalité le Snowspeeder en possède un dans chaque coin à l'avant, et 2 à hauteur du dossier du double siège. Il n'y a bien que sur le dessus où l'on retrouve ses petits, avec une partie vitrée. On notera que les plates with rail permettant de faire de bonnes jointures entre le corps et les ailes sont situées sur le bas de la verrière. Cela n'est pas problématique outre mesure mais nécessitait d'être précisé puisque cela fait apparaitre un jour lorsque la verrière est levée. En terme de couleur, des vitres trans-black auraient certainement donné un modèle plus stylé. Ceci étant dit, le trans-clear permet aussi de profiter pleinement des finitions des 2 cockpits depuis l'extérieur, ce qui n'est pas négligeable. Pas facile de favoriser l'une ou l'autre des couleurs, donc. Dans l'habitacle, les postes sont très détaillés, surtout celui du pilote. Pour ce dernier on recense plusieurs écrans de contrôle sérigraphiés, 2 manettes, et 2 pédales. Le poste du tireur est très correct lui aussi, avec le manche du canon et des écrans de contrôle. Au milieu, le double siège noir est conforme : légèrement incliné avec un dossier commun.
A l'arrière on trouve les ailettes de refroidissement. Leur couleur gris foncé s'accorde plutôt bien avec les différentes zones de la même couleur, notamment sous le vaisseau. Réalisées en SNOT, elles sont fines et bien plus vraisemblables que ce que proposait le #10129 en son temps. On en dénombre 11, soit 4 de moins que le modèle réel, mais cela ne gène pas. De même, leur nombre impair induit une ailette centrale, donc asymétrique (tubes d'un côté, surface lisse de l'autre). Mais là encore, cela n'a pas d'impact visuel significatif. Entre certaines ailettes, on peut observer des détails mécaniques comme cette pièce, ce qui est l'occasion de pousser le niveau de détail dans les moindres recoins. C'est très appréciable. Les aérofreins inférieurs possèdent quelques greebs en surface ; il n'en faut pas davantage. Leur réglage manuel par le mini vérin factice se fait sans heurt, et ce sur environ 60° d'amplitude. Sur le dessus, le canon harpon est fait de petites pièces très découpées, telles le hinge top ou des patins à roulettes. En outre, le canon est bien mis en valeur avec sa couleur noire. Rien à redire, c'est du bel ouvrage.
Le dessous du vaisseau impressionne. Rien qu'avec des carénages retournés (tenons à l'extérieur), on sent qu'il a vraiment bénéficié d'une attention toute particulière. Le travail des textures est bon et on a de bonnes alternances entre le gris foncé et le gris clair. Les zones orange sont presque de trop, et auraient été aussi bien en gris foncé. Les détails sont bien sentis : train d'atterrissage correctement intégré, mini ailerons aérodynamiques faits avec des patins à glace, prises d'air avec ailettes, quelques greebs. Assurrément, ce Snowspeeder est beaucoup plus soigné que ce que Lego nous sert d'habitude.
Vis-à-vis des proportions, on ne relève pas de faux pas particulier. Concernant le schéma de couleurs, le mariage du blanc avec le orange semble bel et bien être le choix le plus judicieux. Bien que le vaisseau soit en réalité d'un gris très clair, le blanc permet de mettre en valeur tous les éléments mécaniques du vaisseau et de faire un distingo clair avec le dessous du vaisseau. Ce dernier se doit en effet d'avoir une apparence plus spartiate. Notre #75144 jouit donc un bon équilibre dans ses couleurs qui parvient à bien mettre en avant tout ce qu'il a à nous offrir.
Enfin, il ne faut pas oublier de mentionner les 2 figurines adjointes au support. Joliment sérigraphiées sur la tête recto verso, le torse, la ceinture, les jambes, le dos et les bras, elles ne sont différenciées que par leur casque et leur accessoire. Elles ne représentent pas des personnages mémorables de la saga (Zev Senesca et Will Scotian) et ne sont guère visibles une fois positionnées sur le support. En bref, elles ne servent pas vraiment le sujet principal - le Snowspeeder - et n'ont donc guère d'utilité. Au mieux elles sont un argument marketing de bien mauvais goût comme Lego nous en fait parfois. Le R2-D2 #10225 et l'affligeant Executor #10221 n'avaient pas non plus réussi à y échapper.
Fidèle, détaillé et intéressant à monter, Lego nous propose réellement d'une belle exécution avec ce Snowspeeder UCS. Il y a en plus des petites fonctions bien intégrées qui sont un bel atout pour ce modèle déjà convaincant. Il y a bien quelques petits griefs ici ou là, mais cela ne saurait entacher la qualité générale du vaisseau.