Moto Yamaha MT-10 SP #42159
- Référence : #42159
- Nom du modèle : Moto Yamaha MT-10 SP
- Nombre de pièces : 1478
- Année : 2023
- Dimensions : 43 x 16 x 27
- Designer : Lars Thygesen
- Niveau de difficulté : 3/5
- Note du modèle principal : 4/5
181,88
21%
48€ |
179,89
22%
50€ |
- -
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189,99
17%
40€ |
213,39
7%
17€ |
229,99 |
Après l'échec cuisant de la BMW M 1000 RR #42130, Lego retente le coup d'une grosse moto avec la Yamaha MT-10 SP. Dès le premier regard, on sent que les jantes bleu électrique ont quelque chose qui ensorcèle. Leur dessin fin et dynamique est particulièrement réussi. Les différentes pièces dorées couplées à une construction majoritairement noire produisent aussi un bel effet. Sur la roue avant, les finitions sont quasiment parfaites. On a de superbes disques de frein, les étriers, les durites et le garde-boue. Seul petit bémol : les trous Technic à la pointe de ce dernier nuisent un peu au dynamisme de l'ensemble. A l'arrière, on retrouve des détails semblables, avec en plus le pot d'échappement fidèlement reproduit. Les carénages gris du bras oscillant ont un rendu un peu massif. Mais visuellement, cela a l'avantage d'être assez net.
Le corps de la moto est noir avec quelques détails gris. On pourra notamment mentionner le sélecteur de vitesses côté gauche, la pédale de frein côté droit, et les repose-pieds. A l'avant, le radiateur a été assez bien intégré. Et même dessous, on retrouve les collecteurs. L'habillage n'est peut-être pas aussi flatteur que sur une moto de course à plus petite échelle, mais l'allure générale demeure toutefois infiniment plus séduisant que celui de la BMW #42130.
Sur la partie haute, la queue et la selle ont un rendu irréprochable. La plaque d'immatriculation est sûrement comparable à la moto originale, mais son rendu rachitique n'est pas forcément très flatteur... Le réservoir d'essence est bien caréné, et les différentes pièces studful curved font une jolie finition pour avoir une forme arrondie et harmonieuse. Sur le guidon, il n'y a pas de quoi se plaindre non plus : on a les poignées et les rétroviseurs. Le nez, lui, parait un peu décousu du reste de la moto. Esthétiquement, c'est assez déroutant, quoique plutôt fidèle au design de la moto originale.
Concernant les proportions, cette #42159 est juste. S'agissant du rendu général, à part les jantes et les différents détails au niveau des roues, on ne peut pas dire que cette moto en Lego soit d'une beauté renversante. Mais l'ensemble reste fidèle, et en tout cas tellement plus plaisant à observer que le rendu très brouillon de la BMW M 1000 RR #42130.
Pour ne pas tout le temps utiliser la béquille et varier un peu les plaisirs, le set propose d'exposer la moto sur un socle. Cela ajoute un peu de cachet mais fait perdre en authenticité. Le support lui-même est encore une fois plus réussi que celui de la #42130 car beaucoup plus sobre.
Sur une moto, la direction n'a pas vraiment le statut de fonction puisqu'il n'y a qu'à tourner le guidon. Ce dernier tourne de 20° dans chaque direction, et c'est très bien comme ça. Concernant les suspensions, à l'avant, elle est suffisamment dure pour ne pas s'enfoncer trop facilement, mais manque peut-être un peu de rigidité. La fourche peut se dérober vers l'avant selon l'angle avec lequel on appuie sur la moto. Le débattement est de 1,5 cm. A l'arrière, la suspension est moins molle que sur la BMW ; tant mieux. Le débattement est de 2 cm. Il est important de noter que le ressort jaune est purement décoratif et que le véritable ressort qui fournit la dureté de la suspension est situé à l'intérieur.
Tout l'intérêt de l'échelle choisie réside dans la possibilité d'intégrer une boîte à vitesses dans le châssis de la moto. Et qui dit boîte à vitesses dit sélecteur. Comme sur une vraie moto, il se situe sur le flanc gauche, au niveau du pied. En poussant le levier manuellement, on fait bouger 2 biellettes dans le châssis qui vont permettre à un triangle de pivoter vers le haut ou vers le bas. A chacune des 2 extrémités du triangle, un connecteur va appuyer sur une étoile de sélection jaune afin de faire tourner les tambours de sélection bleu ciel. Et ce sont ces tambours qui vont permettre, via une rotule, de faire glisser les fourchettes de sélection orange en contre bas, et donc les driving ring 2L. Au point mort, aucun des 2 driving ring 2L n'est embrayé dans une roue folle (logique !). Pour que les mouvements conservent une bonne coordination, il y a un dispositf sur le côté droit. Concrêtement, à l'aide d'une suspension, une poutre vient appuyer sur une seconde étoile de sélection jaune. Cela oblige mécaniquement le dispositif de passage des vitesses à ne faire que des séquences de 45°, et donc ne jamais se retrouver à cheval sur 2 vitesses. Tout cela paraît compliqué de prime abord, mais c'est en fait beaucoup plus simple que le montage présent dans la BMW M 1000 RR #42130, et par extension dans les supercars telles que la Ferrari Daytona #42143. Pour peu de faire le bon mouvement sur le sélecteur de vitesse et de ne pas aller trop vite, l'ensemble du dispositif est fiable.
La direction transmission débute forcément sur la roue arrière où la chaine transmet la rotation à un 16t dans la partie gauche du châssis. Le mouvement file ensuite côté droit où 3 engrenages (deux 12t et un 20t) permette à la rotation d'atteindre l'axe principale de la boîte à vitesse. Et là, les driving ring 2L vont se charger d'embrayer l'une des 3 roues folles afin de définir le rapport : l'engrenage à 24 dents avec un 8t en aval pour la 1ère vitesse, l'engrenage à 20 dents avec un 12t en aval pour la 2ème, et l'engrenage à 16 dents avec un 16t en aval pour la 3ème. Après cela, il ne reste plus qu'à remonter la rotation à hauteur du vilebrequin à l'aide de 3 engrenages (deux 12t et un 20t). Ainsi, en partant du 12t présent sur le même axe que celui de la chaîne, les engrenages sont les suivants : point mort avec 12t:20t + 20t:12t + aucun engrenage entraîné ; 1ère vitesse avec 12t:20t + 20t:12t + 24t:8t + 12t:20t + 20t:12 ; 2ème vitesse avec 12t:20t + 20t:12t + 20t:12t + 12t:20t + 20t:12 ; et 3ème vitesse avec 12t:20t + 20t:12t + 16t:16t + 12t:20t + 20t:12. Ce qui donne les rapports suivants, toujours du point mort à la 3ème vitesse : 1:0 ; 1:3 : 1:1,67 ; 1:1. Si on intègre la multiplication induite par la chaîne du fait du 40t et du 16t, on obtient les rapports définitifs suivants du point mort à la 3ème vitesse : 1:0 ; 1:7,5 ; 1:4,2 ; 1:2,5. Les vitesses sont bien calibrées puisqu'à vitesse constante, le moteur mouline davantage en 1ère qu'en 3ème. Aussi, grâce aux 2 driving ring 2L situés sur le même axe, on remarque que la transmission se retrouve grandement simplifiée. Cela a l'énorme avantage d'avoir une mécanique plus facile à appréhender et donc plus facile à intégrer dans un autre véhicule. De plus, un dispositif plus simple est forcément plus fiable car moins soumis aux frottements.
Outre la relative simplicité de l'ensemble (en tout cas par rapport à ce qui se faisait par le passé) et les ratios cohérents, on notera que le séquençage est lui aussi dans le bon ordre (à titre d'information, les 3 photos ci-dessus sont dans l'ordre 1ère vitesse, 2ème vitesse, 3ème vitesse). Ainsi, quand on est au point mort et que l'on appuie vers le bas avec le sélecteur, alors on enclenche la 1ère vitesse. Si on réalise 2 pressions vers le haut, on embraye la 2ème. Et avec encore une pression vers le haut, c'est alors la 3ème vitesse qui est embrayée. Tout cela est rassurant et marque un énorme progrès en comparaison de la #42130 où le séquençage était faux. La réduction des frottements du fait de la configuration de la boîte à vitesses a des conséquences très concrètes : même avec un rapport de multiplication important en 1ère vitesse (1:7,5), il n'est pas possible de faire craquer la transmission. Là encore, c'est un vrai soulagement ! Certains écueils inhérents au format persistent néanmoins. Par exemple, il n'y a que 4 rapports. Mais pour des raisons d'encombrement évidentes, il n'est pas envisageable d'avoir davantage de vitesses sur le set. D'autant plus que cela n'est pas forcément nécessaire au vu du fonctionnement actuel qui rend parfaitement compte du principe de fonctionnement d'une vraie boîte à vitesses d'une moto. Le second bémol concernerait éventuellement l'absence d'indicateur du rapport embrayé. Mais là encore, cet écueil n'est guère problématique. L'ordre des rapports étant connu et le levier de vitesse disposant de butées avant la 1ère vitesse et après la 3ème vitesse, il est très simple de retomber sur ses pattes si on a perdu le fil. Le seul petit regret que l'on peut avoir est relatif à l'absence de visibilité sur le moteur factice. En fait, tout fonctionne de manière tellement fluide qu'on aurait aimé pouvoir apprécier un peu plus la mécanique une fois le modèle terminé. Pour cela, il aurait pu être envisageable de faire un radiateur amovible.
Les pièces spécifiques à la moto sont à n'en pas douter des pièces de choix : les 2 roues, les 3 suspensions et les 3 disque des frein. On a aussi 73 éléments de carrosserie et des pièces techniques qui sont toujours bonnes à prendre telles que les 19 engrenages (dont un 40t, un 24t libre et 5 crémaillères), une petite suspension, 2 moyeux et 5 cadres. Mais les pièces qui font tout l'attrait de ce set sont incontestablement les pièces de boîte à vitesses : 2 étoiles de sélection, 2 tambours de sélection, 2 fourchettes de sélection et 2 driving ring 2L. Ces pièces ouvrent des perspectives mécaniques particulièrement intéressantes.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Avec une esthétique réussie mais pas forcément extraordinaire, c'est surtout au niveau mécanique que cette moto se démarque. Le progrès par rapport à la BMW M 1000 RR est énorme ! Cette Yamaha MT-10 SP #42159 est donc une proposition cohérente qui apporte une vraie valeur ajoutée à la gamme Lego Technic.