Moto BMW M 1000 RR #42130
- Référence : #42130
- Nom du modèle : Moto BMW M 1000 RR
- Nombre de pièces : 1921
- Année : 2022
- Dimensions : 46 x 16 x 27
- Designer : Samuel Tacchi
- Niveau de difficulté : 4/5
- Note du modèle principal : 2/5
179,99
28%
70€ |
181,61
9%
68€ |
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193,90
3%
56€ |
199,90
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50€ |
249,99 |
Cette #42130 reproduit la première moto BMW estampillée du sigle M. C'est également la première fois que Lego réalise une moto à l'échelle 1:5, et ce afin d'intégrer un maximum de détails de la moto d'origine. La partie avant du modèle est très reconnaissable, notamment grâce à la verrière créée spécialement pour l'occasion. A ce titre, on a rarement vu Lego produire une verrière aussi peu réutilisable... Les phares sont correctement intégrés et les ailettes latérales sont bien sûr incontournables. S'il est indéniable que cette pièce a une forme appropriée pour les ailettes, il y a par contre de quoi être perplexe vis-à-vis de leur orientation très convergente. Au niveau de la roue avant, le niveau de détails est parfait : jantes à sept branches, disques magnifiques, étriers bleus et durites hydrauliques. Contrairement à la Ducati Panigale V4 R #42107, le garde-boue a pu être intégré. Ceci étant dit, son design aurait bien mérité d'avoir un peu plus de fluidité.
Au niveau du guidon, le modèle se veut simple mais précis. On a des tiles rouge, jaune et noire pour reproduire les différents compteurs et écran de la moto. Le guidon est bien sûr équipé des poignées de frein, elles-mêmes reliées aux durites hydrauliques évoquées au paragraphe précédent ; du bel ouvrage. La forme générale du réservoir est moyenne : le profil est juste, mais de trois quart on s'aperçoit que 2 éléments de carrosserie sont beaucoup trop saillants. La selle est bien rendue avec une surface lisse au possible. La queue de la moto est elle aussi irréprochable. Son design est joliment profilé dessus et dessous, en prenant même la peine d'intégrer les 2 armatures du châssis sur les côtés.
Sur le corps de la moto, les détails ne sont pas en reste. Derrière la roue avant on a le radiateur brillamment intégré. Les détails mécaniques différenciés côté gauche et côté droit sont tout autant appréciables. Ainsi, on trouve l'alternateur et le sélecteur de vitesses côté gauche, et la pédale de frein côté droit. Les repose-pieds sont bien sûr présents de chaque côté. Lego a même soigné le dessous de la moto puisque l'on retrouve les collecteurs qui mènent à l'échappement.
Equipée d'un disque de frein avec étrier et durite hydraulique, la roue arrière impressionne surtout par sa taille, notamment en largeur. Pas de doute, on a vraiment affaire à un moto taillée pour la piste ! Plusieurs autres éléments viennent flatter la rétine : le pot d'échappement conçu avec ces pièces, la chaîne dorée et la suspension de couleur bleu. Le garde boue arrière est impeccable. On remarquera que les armatures grises qui tiennent la roue arrière ne sont pas évidées comme sur la vraie moto. Cela alourdit certes un peu l'allure de l'engin, mais ça a aussi l'avantage produire un rendu simple et net, chose qui manque cruellement sur le reste de la moto.
Sur les formes et proportions de la moto, rien à redire, le modèle s'en tire parfaitement bien. Là où le design pèche assez sévèrement, c'est vis-à-vis de la lisibilité du carénage. Sur tout le corps de la moto, la carrosserie est peu voire pas du tout lisible. Pour illustrer la chose, et malgré certains détails poussés, on a l'impression d'avoir un modèle beaucoup plus brouillon que la Panigale V4 R #42107 qui a pourtant 3 fois moins de pièces. Ce constat est en grande partie dû aux carénages très particuliers de la vraie BMW M 1000 RR. De fait, tout pousse à croire que si Lego avait fait une moto de course de même format mais sans la moindre licence, il aurait été possible de réaliser un design plus joli car davantage adapté aux pièces Lego.
Pour exposer le modèle de manière sobre et dans un registre racing, il est possible d'utiliser la béquille d'atelier. Cependant, en fournissant un présentoir avec une fiche technique, Lego a aussi pensé à ceux qui voudraient présenter leur set plutôt comme un modèle de collection. Sans même s'attarder sur la curieuse couleur jaune, on remarquera que la moto n'est pas horizontale une fois exposée sur ce socle.
Le nombre de pièces 3 fois plus élevée que sur la Panigale V4 R #42107 ne permet pas d'intégrer davantage de fonctions, mais d'avoir une mécanique plus poussée sur toute la partie transmission. Quoi qu'il en soit, avant d'en arriver là il convient de se pencher sur les fonctions de base de la moto qui, elles, sont dans la stricte continuité de ce qui se faisait par le passé. Mis à part le fait qu'il pivote sur environ 10° et qu'il possède des butées appropriées, le guidon n'appelle pas de commentaire particulier. Les suspensions du modèle sont nouvelles tant à l'avant qu'à l'arrière. A l'avant, la suspension est suffisamment dure pour ne pas s'enfoncer trop facilement, et rigide pour ne pas se dérober vers l'avant lorsque l'on appuie sur la moto. Le débattement est de 1,5 cm. A l'arrière, la suspension est en revanche un peu trop molle (le débattement est de 4 cm). La suspension est pourtant assez dure au départ, mais la longueur du bras oscillant arrière permet de la compresser trop facilement. Il est important de noter que le ressort bleu est purement décoratif et que le véritable ressort qui fournit la dureté de la suspension est situé à l'intérieur.
Sur une vraie moto, le passage des vitesses se fait avec le pied gauche. Fort logiquement, on trouve donc le levier de vitesse sur le flanc gauche de la moto, vers le repose-pied. Le dispositif de passage des vitesses est le même que sur les Bugatti Chiron #42083 et Lamborghini Sián FKP 37 #42115. La seule variante c'est qu'il est positionné verticalement et non horizontalement. Ainsi, avec le levier de vitesse, on actionne un balancier qui va permettre à 2 connecteurs Technic de se plaquer contre ces pièces grises. Au nombre de 4 et disposées sur un engrenage à 24 dents (dont les dents n'ont pas d'utilité mécanique), ces pièces rondes ne vont pouvoir tourner que de 90° grâce à la rotule rouge. Cette rotule, qui vient systématiquement se bloquer en haut entre 2 pièces grises, fait office de poussoir grâce à cette pièce en caoutchouc à laquelle elle est indirectement liée. La suite de la transmission du mouvement se déroule côté droit, où 3 knobs en renvoi droit permettent de faire touner le changeover catch rotatif qui fera naviguer les driving rings de la boîte à vitesses. Bien qu'il arrive qu'une vitesse puisse ne pas passer si on ne fait pas un mouvement adapté avec le levier de vitesse, l'ensemble du dispositif demeure fiable. La butée - cette pièce blanche - intégrée au système est aussi la bienvenue. Elle empêche d'enchaîner les cycles complets et de passer directement du rapport le plus élevé au rapport le plus faible. Cela est assurément un atout pour le réalisme.
Il va sans dire que toute la transmission débute au niveau de la roue arrière. La chaîne transmet la rotation à un 16t dans le corps de la moto. Là, l'objectif des différents engrenages va être de mettre en mouvement les roues folles des boîtes à vitesses en modulant les rapports sur le flanc droit de la moto, pour qu'ensuite le driving ring du rapport embrayé n'ait plus qu'à faire ressortir la rotation sur le flanc gauche et à la mener jusqu'au moteur factice. Ainsi, en partant du 16t présent sur le même axe que celui de la chaîne, les engrenages sont les suivants : point mort avec 16:16 + 16:16 + 16:16 + 16:16 + 20:12 + aucun engrenage entraîné ; 1ère vitesse avec 16:16 + 16:16 + 16:16 + 12:20 + 16:16 + 16:16 + 16:16 + 16:20 ; 2ème vitesse avec 16:16 + 16:16 + 16:16 + 16:16 + 16:16 + 16:16 + 16:16 + 16:20 ; et 3ème vitesse avec 16:16 + 16:16 + 16:16 + 16:16 + 20:12 + 16:16 + 16:16 + 16:20. Ce qui donne les rapports suivants, toujours du point mort à la 3ème vitesse : 1:0 ; 1:0,48 : 1:0,8 ; 1:1,33. Si on intègre la multiplication induite par la chaîne du fait du 40t et du 16t, on obtient les rapports définitifs suivants du point mort à la 3ème vitesse : 1:0 ; 1:1,2 ; 1:2 ; 1:3,33. Tout cela n'annonce rien qui vaille...
Sur l'ordre des vitesses, Lego a bien géré la chose puisque le point mort est situé entre la 1ère et la 2ème vitesse, comme sur une vraie moto. Donc en partant du point mort, on passe la 1ère vitesse en poussant le levier vers le bas, puis la 2ème en levant le levier à 2 reprises vers le haut. La 3ème vitesse s'embraye en levant une nouvelle fois le levier vers le haut. Le fait qu'il n'y ait que 4 rapports gênera peut-être certains fans de moto. Ceci étant dit, dans le cadre d'un modèle en Lego fonctionnant sur le principe de 2 boîtes avec 2 rapports chacun, il est logique de n'avoir que 3 vitesses et le point mort. En tout état de cause, le modèle ne peut en aucun cas intégrer les 7 vitesses de la vraie moto (soit 8 ratios si on compte le point mort). Notre #42130 est également dépourvue d'indicateur du rapport embrayé. Mais là encore, cet écueil n'est pas du tout problématique. L'ordre des rapports étant connu et le levier de vitesse disposant de butées avant la 1ère vitesse et après la 3ème vitesse, il est très simple de reprendre le fil des choses. La mécanique et le moteur factice non visibles une fois le modèle terminé ont de quoi donner quelques regrets. Au mieux, on aperçoit l'extrémité d'un axe Technic à hauteur du vilebrequin pour apprécier les variations du régime moteur. Lego avait idéalement géré la chose avec la fenêtre située sous la Lamborghini Sián FKP 37 #42115. Pour notre moto, un panneau amovible vers le radiateur aurait été appréciable. Là où ça devient plus embêtant, c'est sur la mécanique qui craque. Avec un rapport de 1:3,33, la mécanique a bien du mal à encaisser la muliplication de la 3ème vitesse. A moins de faire rouler le modèle très lentement, ce rapport craque énormement. Les autres vitesses ne posent pas de problème particulier. Enfin, et par dessus tout, comment ignorer les rapports de boîtes inversés ? Oui, Lego s'est lamentablement planté dans le calcul de ses rapports (à titre d'information, les 4 photos ci-dessus sont dans l'ordre point mort, 1ère vitesse, 2ème vitesse, 3ème vitesse). Là où pour une vitesse de déplacement donnée le moteur devrait mouliner de moins en moins au fur et à mesure que l'on monte les rapports, c'est exactement l'inverse qui se passe ! A allure constante, le moteur factice mouline davantage en 3ème qu'en 1ère ; une hérésie ! Ce mauvais calibrage est d'ailleurs confirmé par les craquements en 3ème vitesse : si les rapports avait été correctement calibrés, les craquements auraient lieu en 1ère vitesse plutôt qu'en 3ème. Autant il est normal d'accepter certains raccourcis en Lego tel qu'un nombre de rapports différent de celui de la réalité, autant il n'est pas possible de faire n'importe quoi et de renier le fonctionnement même d'une boîte à vitesses.
Il est indéniable que certaines pièces de cette moto attirent l'attention de part leur réalisme : les 3 suspensions, les 3 disques de frein et les 2 grandes roues. Cela est d'autant plus vrai qu'elles n'ont pas vocation à apparaitre dans une foultitude de sets. Sorti de là, il faut admettre que le contenu n'est pas très riche pour un set de 2000 pièces. Parmi les pièces techniques, on ne recense que 27 pièces dentées (dont 7 roues folles, une roue folle 20t, un 40t, 3 knobs, un 24t et 2 mini turntables), 2 driving rings et un changeover catch rotatif. Les 83 éléments de carrosserie sont dans des couleurs assez disparates (blanc, noir, gris clair, gris foncé et jaune) et très majoritairement de petite taille, ce qui n'est pas idéal pour se constituer un stock homogène. Il y a également très peu de poutres de grande taille.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Là où l'on devait avoir une moto de course exceptionnelle tant au niveau du design que de sa mécanique du fait de son format encore jamais vu en Lego Technic, on se retrouve avec un set qui cumule les tares de partout. Le design, certes très détaillé, manque de lisibilité. Quant à la mécanique, avec des craquements et des rapports de boîte erronés, c'est une bérézina qui n'est pas sans rappeler la Porsche 911 GT3 RS #42056. On en vient à se demander comment le Groupe Lego a-t-il encore pu se vautrer à ce point...