Grue mobile #42108
- Référence : #42108
- Nom du modèle : Grue mobile
- Nombre de pièces : 1292
- Année : 2020
- Dimensions : 49 x 16 x 14
- Designer : Olav Krøigaard
- Niveau de difficulté : 2/5
- Note du modèle principal : 3/5
La cabine bénéficie d'un très bon habillage sur toutes les faces, et les contours noirs du parebrise relèvent bien le tout pour apporter du caractère. Peut-être regrettera-t-on l'utilisation de poutres coudées pour définir l'angle des montants du parebrise. Cela a quelque chose de trivial... De plus, des montants davantage verticaux auraient donné un design plus musclé à l'ensemble. En revanche, les détails sont excellents : phares, clignotants, pare-choc, plaque d'immatriculation, marchepieds, volant, planche de bord, 3 sièges bleus. Il n'y a bien que les rétroviseurs qui sont absents. Derrière la cabine, le bloc moteur donne du corps au modèle. Cela semble nécessaire pour que le véhicule ait une certaine présence.
Sur la partie centrale du châssis, on a de très belles roues surmontées de passages de roues parfaitement dimensionnés et pourvus de feux de gabarit. Nickel ! La couleur noire des passages de roues est un bon choix ; cela fait un rappel tout à fait approprié à la cabine. Mais le résultat aurait été encore meilleur si, sur les 2 tenons de large des passages de roues, la poutre intérieure avait été jaune. Quoi qu'il en soit, ce choix de couleur semble un problème bien minime face à l'habillage du châssis sur sa partie centrale. Le modèle est totalement dépouillé, ce qui n'est pas sans rappeler l'arrière du grumier #9397... Cela ne coutait pas grand chose de faire un habillage similaire à ce que l'on à sur la grue mobile #42009.
Le dernier tiers du châssis reprend le même style que décrit précédemment avec de jolis passages de roues, et c'est très bien comme ça. Mais encore une fois, la face arrière trop dépouillée. La construction est si évidée que l'on a réellement l'impression qu'il manque des pièces sur le modèle. On se consolera avec les détails qui sont de bonne facture : feux stops, feux de recul, clignotants et plaque d'immatriculation.
La tourelle souffle elle aussi le chaud et le froid. La cabine du grutier est joliment faite, avec une approche similaire à celle du chauffeur : des montants noirs, un siège bleu et un panneau de contrôle. Si elle avait été positionnée un tenon plus bas, elle aurait été encore mieux intégrée ; tant pis. Sur les côtés, la tourelle de cette #42108 est également très correcte. On a un bon habillage, et le liseré noir s'intègre idéalement. Même chose pour le contrepoieds qui est soigné de toute part. Là où ça se gâte fortement, c'est quand on lève les yeux. Sur la partie supérieure de la tourelle, le set est encore une fois nu comme un ver... Et s'il est vrai qu'il est appréciable d'apercevoir un peu la mécanique sur un modèle Technic, en l'espèce le rendu est vraiment trop négligé pour être convaincant.
La flèche est un des points forts du set. La netteté de son design rattrappe un peu le coup par rapport à reste de l'engin trop décousu à bien des égards. Sur la partie inférieure, les carénages 3x11 font une superbe finition. On trouve à nouveau un liseré noir le long de la flèche ; très bien ! La face supérieure de la flèche est un peu plus brouillonne, notamment à cause du mécanisme du télescopage. Ce n'est pas bien méchant, mais on aurait apprécié une meilleure finition sur le bord droit. Cela aurait par la même occasion mieux intégré le liseré noir. La section télescopique, elle, fait dans la sobriété : toute noire et sans fioriture. C'est parfait !
Sur le schéma de couleur, et à l'instar de l'excavatrice #8043, le set marie habilement le jaune avec des marquages noirs. Le rendu est réussi et bien plus séduisant que le mariage jaune et gris foncé de la grue mobile #42009. Malheureusement, cela ne fait pas tout. Les nombreux manquements quant aux carénages du véhicule donnent au set un goût d'inachevé.
On commencera par analyser la direction qui se contrôle depuis les gyrophares de la cabine. En premier lieu, on a 3 renvois d'angle faits d'engrenages 12t simple bevel, ce qui n'est pas sans rappeler la grue mobile #8460 de 1995. S'en suit alors un 12t qui interagit avec un 20t pour alimenter un long axe longitudinal. Pour chacun des 4 essieux, on trouve finalement un 12t sur une crémaillère 7L pour braquer les roues. Pour que les roues ne rippent pas au sol, les 2 essieux centraux braquent moins que les autres. Et là, contrairement aux grues mobiles #8460 et #42009, cette différence d'angle est générée sans réduction mécanique mais avec des biellettes plus longues sur les parallélogrammes déformables de ces 2 essieux. Le rayon de braquage est de 34 cm ; très bien. La préhension offerte pas les gyrophares est relativement bonne même si la flèche peut parfois gêner un peu lorsqu'elle est repliée sur la cabine. Dans l'ensemble, on peut dire que le système de direction est satisfaisant.
Les stabilisateurs constituent la seconde fonction du châssis. Ils sont indépendants et doivent donc être déployés un par un. Pour chaque stabilisateur arrière, on tourne une molette qui agit directement sur les biellettes du stabilisateur. A l'avant, on n'a pas de commande. Il faut donc extirper chaque stabilisateur en glissant ses doigts comme on peut dans la carrosserie. C'est tout juste digne de ce qu'un set City pourrait offrir... Les stabilisateurs font bien leur travail puisqu'ils ont tous un point de rebroussement et qu'ils lèvent le véhicule à 2 mm du sol. Lorsque la flèche est levée au maximum, la stabilité de l'ensemble est bonne. Cet équilibre est un peu moins solide lorsque la flèche horizontale et orientée sur un côté ; on s'en accommodera. On regrettera davantage l'absence totale de vrai mécanisme. Sans dire d'avoir une commande pour les 4 stabilisateurs, le modèle aurait été bien plus intéressant s'il permettait de contrôler les stabilisateurs 2 par 2 (avant/arrière ou bien gauche/droite). Aussi, et bien que l'on n'ait pas vocation à utiliser la direction avec les stabilisateurs déployés, les roues avant peuvent entrer en contact avec les stabilisateurs avant.
Sur la tourelle, le levage de la flèche s'opère avec la molette avant droite. Pour cela on trouve un 12t avec un 20t, puis un 20t simple bevel avec un 12t simple bevel. Un grand vérin mécanique peut alors dresser la flèche. Le mécanisme n'intègre pas de multiplication pour ne pas que la molette soit trop difficile à tourner. Pour déployer le vérin mécanique au maximum et lever la flèche à 70°, il faudra donc un sacré paquet de tours de molette : 43 exactement. C'est très long ! Pour que cela soit un peu plus facile à digérer, le set intègre une molette qui offre une excellente prise en main. Il fallait bien ça...
Le télescopage est à n'en pas douter la fonction la plus réussie de cette grue mobile #42108. Avec la molette gauche, un axe pénètre dans la tourelle. Cet axe dispose d'un engrenage 24t qui sert de cliquet, et d'un engrenage 16t à son extrémité. Ce 16t va entrainer une roue folle 16t, une roue folle 20t et un 12t simple bevel. Après un axe sur toute la longueur de la flèche, on a à nouveau un 12t simple bevel et une roue folle 20t pour sortir la partie télescopique via des crémaillères. Le mécanisme fonctionne parfaitement et la flèche atteint la hauteur de 79 cm, ce qui est une très belle performance compte tenu de la taille du set. Dépourvu de vis sans fin, le système jouit d'une vitesse de fonctionnement très appréciable. L'irréversibilité qui évite que la section télescopique ne retombe lorsque la flèche est levée est assurée par 2 dispositifs. Celui sur lequel on comptera le plus est l'importante friction du mécanisme. En effet, l'axe de la molette intrègre un connecteur à friction à son extrémité, ce qui réduit considérablement les possibilités de rentrer la flèche sans tourner la molette. Le second dispositif, c'est le cliquet. Mais celui-ci est plus agaçant qu'autre chose. Il se referme souvent de façon intempestive au gré des manipulations que l'on fait sur la tourelle. De fait, on aura tendance à l'ignorer le plus possible et à ne compter que sur les frictions par mesure de simplification.
La dernière fonction du modèle, c'est le câble. Avec la molette arrière droite de la tourelle, on fait tourner un 24t et un 12t, ce qui enroule ou déroule la bobine. Compte tenu de la multiplication, le câble se contrôle rapidement ; c'est pratique. Mais comme pour le télescopage, le cliquet a trop tendance à se refermer alors que l'on veut qu'il reste ouvert. Ainsi, on aura plutôt tendance à essayer de toujours le laisser ouvert sans se poser de question et à compter sur les frictions intégrées au mécanisme pour bloquer le câble dans la position voulue. La rotation de la tourelle est quant à elle dépourvue de mécanisme. Elle s'opère manuellement comme sur de nombreux sets.
Au final, on a certes des cliquets capricieux et beaucoup de tours de molette à faire pour le levage, mais la jouabilité est bonne : la direction est performante, les stabilisateurs stabilisent vraiment, la flèche monte haut grâce au grand vérin mécanique et à l'efficacité de la section télescopique, et une poutrelle est fournie. Pourtant, on ne peut pas s'empêcher de se dire que le set pouvait aller plus loin, nettement plus loin. Le premier aspect concerne les stabilisateurs qui n'ont pas de réel mécanisme. Quelque chose de plus élaboré aurait été le bienvenu. Le second grief concerne la partie centrale du châssis désespéremment vide. En supprimant la direction sur le 3ème essieu, il y a un boulevard pour intégrer une transmission et un moteur factice derrière la cabine. Enfin, à l'arrière, il était également possible de rajouter un petit mécanisme pour la rotation de la tourelle, comme sur la grue mobile #8460. Sans vis sans fin, un tel mécanisme aurait laissé le choix d'opérer la tourelle avec la molette ou directement à la main. Tous ces petits ajouts auraient rendu le set incroyablement plus authentique et intéressant à manipuler.
L'inventaire est assez moyen du fait de la simplicité du modèle. Dans les pièces techniques intéressantes on retiendra d'abord le grand vérin mécanique. Viennent ensuite 42 pièces dentées qui comprennent entre autres 2 roues folles 20t, 2 engrenages 24t, 14 crémaillères et une turntable. On retiendra également la présence de 7 cadres Technic, 8 belles roues et 28 éléments de carrosserie dont 18 jaunes.
L'inventaire est disponible ici.
En tout état de cause, on ne peut pas dire que ce set soit un mauvais set. Car indéniablement, cette grue mobile #42108 jouit de qualités certaines, notamment sur la jouabilité. Pour autant, le modèle se devait d'aller plus loin sur les plans esthétique et technique.