Predator #NK03
- Référence : #NK03
- Nom du modèle : Predator
- Nombre de pièces : 1797
- Année : 2015
- Dimensions : 47 x 25 x 11
- Designer : Nathanaël Kuipers
- Niveau de difficulté : 5/5
- Note du modèle principal : 5/5
Cette Predator n'est pas la reproduction d'un modèle réel précis. Comme on le verra, elle tire son inspiration de plusieurs véhicules, à commencer par la Gumpert Apollo pour la face avant. Cette face avant se veut assez massive, avec des carénages bien ajustés entre eux ; mention spéciale pour ceux situés aux extrémités gauche et droite du véhicule. Ces derniers sont d'ailleurs l'occasion de réaliser des prises d'air avec un design agressif. La calandre de taille réduite et plus encore les optiques triangulaires sont directement issus de l'Apollo. On remarquera que la voiture délaisse le classique spoiler avant proéminent noir et opte pour un liseré orange. Si cela réduit l'agressivité du design, cela augmente aussi considérablement le caractère imposant de la voiture. Concrètement, ça lui donne une sacrée gueule. On regrettera juste que le carénage ne soit pas complet vers les phares. Pas que cela choque, mais disons que c'est en décalage avec tout le reste de la voiture qui ne souffre d'aucun problème du genre.
Le pare-brise fait immédiatement penser aux voitures Koenigsegg. Sa forme est très élancée jusque sur le capot, et s'affine nettement vers les portes. Les biellettes Technic utilisées pour suggérer la forme bombée du pare-brise font merveille. Le toit et les portières sont nets. On appreciera tout particulièrement l'utilisation de quelques pièces studful pour améliorer les jointures et définir un beau profile. L'habitacle est soigné. On a des rétroviseurs, 2 jolis sièges baquets, un volant (fonctionnel, on le verra par la suite), et une planche de bord avec 2 cadrans. Il convient de souligner l'espace minime consomé par la boîte à vitesses. Grâce à une conception très innovante qui sera détaillée plus tard, elle ne prend que 3 tenons de haut dans l'habitacle. Du jamais vu ! En outre, la HOG située vers le pare-brise se fond bien dans la masse.
Sur les côtés, les superbes ouïes gris foncé rappellent un peu l'Audi R8. Il est à noter que la finesse de leur dessin réside dans l'utilisation d'hélices Technic. La pente derrière l'habitacle est douce. Elle permet de réaliser un arrière massif, un peu à la façon d'une Bugatti Veyron. Ce look s'accorde très bien avec le caractère insufflé à l'avant (Gumpert Apollo, pour rappel). Le moteur en position centrale arrière est subtilement visible par la vitre, ce qui rend le modèle encore plus réaliste. Le carénage de la voiture est quasiment irréprochable, et on a 2 beaux éléments aérodynamiques : une ailette centrale, et un aileron. Ils s'intègrent parfaitement au style de la voiture.
Grâce à des reliefs bien travaillés, la face arrière n'est pas banale. Qui plus est, elle est riche en détails : plaque d'immatriculation, feux stops, de recul et clignotants, pots d'échappement, et extracteur d'air savamment intégré. Le orange achève le tout pour rajouter une pointe de folie et de sportivité. On notera que les 4 passages de roues élargis suivant bien la forme des pneus sont un gros plus pour le look général. Idem pour les jantes de la 599 GTB #8145 qui conviennent idéalement à la Predator.
Du fait de sa mécanique particulière, cette Predator NK03 n'a strictement aucun élément qui dépasse sous le châssis. Pour ainsi dire, et contrairement aux précédentes supercar Lego, elle a véritablement un fond plat. Les proportions n'appellent pas de commentaire particulier. Concernant les couleurs, les insignes bleus et les touches de orange utilisées avec parcimonie sont convaincantes. Les bandes gris foncé sont plus discutables. Elles apportent un 3ème coloris qui n'a pas forcément raison d'être. A défaut de les supprimer, colorer ces bandes en orange aurait peut-être apporté plus de régularité dans le design.
Cette #NK03 possède toutes les fonctions d'une supercar Lego, des plus simples aux plus complexes. Commençons par les plus simples, à savoir l'ouverture des capots avant et arrière. Opérés manuellement, ils tiennent ouverts à l'aide de pins à friction, et ont des butées appropriées. L'ouverture du capot arrière est particulièrement stylée. Aussi basiques soient-elles, ces 2 fonctions sont indispensables sur une voiture qui se veut un tant soit peu réaliste.
Les portes papillons sont indépendantes. Elles ont chacune un petit mécanisme composé d'une vis sans fin, d'un 24t, et d'un jeu de biellettes. Chaque porte s'ouvre à 90°. Bien qu'assez renfoncée, la molette se tourne très facilement, en faisant glisser le doigt à la surface du carénage. La cinématique d'ouverture des portes est correcte mais moins originale que sur des sets tels que les #8653 ou #8070.
La direction se contrôle depuis la HOG située vers le pare-brise. Un axe descend verticalement, puis suite à un renvoi d'angle fait d'une paire de 12t, un 16t débouche sous le capot. S'en suivent 2 réductions identiques (16t sur 20t), qui vont permettre à un axe de descendre à hauteur de l'essieu. Finalement, c'est un engrenage à 12 dents qui agit sur la crémaillère, et donc les arbres de direction. Le rayon de braquage est de 75 cm, ce qui élevé. La voie de la voiture n'aide pas, c'est sûr. En terme de maniabilité, la préhension offerte par la brique 2x2 striée est très bonne. Toutefois, la molette reste assez résistante malgré les réductions. En effet, le mécanisme a plusieurs rotules, et le poids de la voiture n'est pas négligeable. Il est à noter que premier 20t du système se voit greffé un 16t puis 2 cardans pour réaliser un renvoi au volant. Ce dernier a donc une réduction identique à celle de la HOG. Ceci étant dit, on ne maniera pas la direction par le volant tant celui-ci est peu accessible. Sa présence n'en est pas moins appréciable, ne serait-ce que pour l'authenticité mécanique. En parlant d'authenticité, et bien que cela ne soit pas visible sur les photos, l'essieu avant présente un angle de carrossage négatif (1 ou 2°). Soyons honnêtes, seuls les fins connaisseurs en mécanique sauront apprécier cette caractéristique, les autres n'y verront que du feu.
La voiture est intégralement suspendue. Sur l'essieu avant les amortisseurs sont positionnés horizontalement, tandis qu'à l'arrière la configuration est plus classique. Le débattement est de 1 cm environ sur chaque essieu. En appuyant fort, le pneu peut heurter le flex du passage de roues à l'avant. Mais cela est sans réelle conséquence. En terme de raideur, les amortisseurs sont bien positionnés pour avoir un bon équilibre entre souplesse et fermeté ; rien à redire.
Les fonctions standards ayant été présentées, attardons-nous sur le système de passage des vitesses. Il constitue le cœur de cette innovante Predator #NK03. Tout débute au niveau du levier de vitesse dans l'habitacle, qui offre d'ailleurs le même confort d'utilisation que le levier de la #8880 (4 rapports), mais en 6 rapports (5+R). Dans l'absolu, ce levier de vitesse n'a pas de "grille" et est donc libre de tout mouvement (on regrettera que ces pièces tendent à se déserrer à l'usage). Ce sont d'autres composants qui vont guider son chemin, à commencer par le chariot mobile situé sous l'habitacle. En poussant le levier selon un axe gauche/droite, on fait bouger les rotules en contrebas. En le poussant selon un axe avant/arrière, on fait glisser le chariot. C'est alors la combinaison des 2 mouvements qui va régir les mouvements possibles du levier de vitesse. Effectivement, les rotules vont se coincer dans les panels 1x1 corner, empêchant par exemple de passer directement de la 2ème à la 4ème vitesse sans repasser par le point mort. Cette grille de boîte à vitesses indépendante du levier et décomposé en 2 mouvements est sidérante tant elle est ingénieuse. D'ailleurs, cette même décomposition sera à l'origine de l'enclenchement des rapports dans la boîte à vitesses elle-même.
Comme expliqué auparavant, l'enclenchement des rapports se fait selon 2 mouvements. D'abord, il convient de choisir la colonne, c'est-à-dire soit la colonne de la 1ère et 2ème vitesse, soit celle de la 3ème et de la 4ème, soit celle de la 5ème et de la marche arrière. Et pour cela, le mécanisme reprend les mouvements gauche/droite du levier de vitesse. Un axe file vers l'arrière et actionne un balancier. Ce balancier fait bouger une navette transversalement, qui elle-même fait glisser le changeover catch sur son axe, et permet donc de sélectionner la colonne. Aussi simple que formidable, ce système coulisse étonnament bien. Avant de poursuivre, il est bon de préciser que cette Predator adopte une boîte à vitesses verticale, chose nécessaire pour être compatible avec les différentes biellettes. Cette configuration certes peu réaliste n'en demeure pas moins sacrément novatrice. Elle définit un nouveau paradigme dans l'univers des supercars Lego. C'est aussi la première supercar dont la boîte à vitesses est située entre l'essieu arrière et le moteur en position centrale arrière.
Une fois la colonne choisie, il reste à choisir le rapport effectif. Ainsi, si l'on se place sur la première colonne, il faut pouvoir embrayer la 1ère ou la 2ème vitesse. Dans cette composante là, le mécanisme reprend les mouvements avant/arrière du chariot. S'en suit alors un intéressant jeu de biellettes qui va permettre au changeover catch de pivoter sur son axe. De cette façon, le rapport choisi sur la colonne est enclenché via le driving ring. Comme pour la grille dans le chariot mobile sous la voiture, c'est la combinaison des 2 mouvements (navette transversale et biellettes dans la profondeur) qui permet de faire naviguer le changeover catch et d'embrayer les rapports à volonté. Vous l'avez compris, du levier de vitesse jusqu'au passage effectif des vitesses, cette conception relève du génie.
La boîte à vitesse à proprement parler est proche de ce qui s'est déjà fait par le passé, à la différence, excusez du peu, qu'elle est verticale. Mécaniquement, un 20t permet de se dégager verticalement du différentiel, puis, 3 engrenages 24t et 2 pignons 8t vont permettre de distribuer la rotation selon 3 axes verticaux ; un axe pour chaque colonne. Sur la boîte à vitesses, les engrenages sont les suivants à partir du premier 24t : marche arrière avec 24:24 + 24:8 + 8:8 + 20:16 + 12:20 ; 1ère vitesse avec 24:24 + 24:24 + 20:16 + 20:12 ; 2ème vitesse avec 24:24 + 16:16 + 16:16 + 20:12 ; 3ème vitesse avec 24:24 + 24:24 + 20:16 + 16:16 ; 4ème vitesse avec 24:24 + 16:16 ; et 5ème vitesse avec 24:24 + 24:24 + 20:16 + 16:16 + 16:16 + 12:20. De façon plus concrête, sur la boîte à vitesses seule et toujours dans le même ordre, cela donne les rapports suivants pour un tour des roues arrière : 1:2,25 ; 1:2,08 ; 1:1,67 ; 1:1,25 ; 1:1 et 1:0,75. Quand on prend en compte les multiplications 28:20 sur le différentiel, et 20:12 en sortie de boîte à vitesses (les 3 engrenages 16t menant au vilebrequin n'ayant aucune incidence), on obtient les rapports définitifs suivants de la marche arrière à la 5ème vitesse : 1:5,25 ; 1:4,86 ; 1:3,89 ; 1:2,92 ; 1:2,33 et 1:1,75. Ces rapports de mutliplication décroissants sont logiques. A allure constante - un tour au niveau des roues par exemple - plus on monte dans les rapports, plus le moteur tourne lentement. Enfin, il est bon de préciser que si le modèle a été correctement monté (pièces peu serrées), la première et la marche arrière ne craquent pas. Cette qualité trop souvent absente des voitures Lego méritait d'être soulignée.
Ce modèle possède forcément tous les composants nécessaires à la réalisation d'une supercar Lego, à savoir, 3 driving rings, un driving ring extension, un changeover catch, 4 suspensions, 4 moyeux, 15 cadres, 47 (!) éléments de carrosserie, 4 CV joints, 4 triangles de suspension, 2 cardans, 43 pièces dentées dont un différentiel, 2 vis sans fin, 2 crémaillères, et 6 roues folles, 6 flexs et de nombreux connecteurs intéressants. Le modèle ne possède que des pièces courantes, à l'exception des 4 jantes décoratives.
Véritable bijou esthétique, mécanique et d'ingénierie, cette monumentale NK03 a été conçue avec maestria. Elle recèle tout un savoir-faire qui la propulse directement au panthéon des supercars. Une page a été tournée.
Afin de vous procurer l'instruction de montage, rendez-vous sur cette page.