Concept car #NK01
- Référence : #NK01
- Nom du modèle : Concept car
- Nombre de pièces : 1458
- Année : 2008
- Dimensions : 47 x 24 x 14
- Designer : Nathanaël Kuipers
- Niveau de difficulté : 4/5
- Note du modèle principal : 5/5
Cette voiture a des lignes plutôt angulaires ce qui n'exclut pas d'avoir quelques courbures inévitables (calandre, passages de roues et pare-brise) pour rendre le design d'ensemble fluide. Le fait qu'elle soit très large, dotée d'un V12 et équipée de grosse roue renforce cette idée de design musclé, à l'instar de la très célèbre #8880. La face avant est très travaillée. Elle est bien arrondie, et de petites entrées d'air sont suggérées sur les côtés. La calandre massive donne énormément de caractère. De même, les côtés 3L des liftarms coudés 3x7 renforcent cette impression que le véhicule est imposant. La réalisation du capot trouve un équilibre parfait entre un carénage efficace et une mécanique bien visible. Les optiques sont d'une simplicité déconcertante mais très réussis. Le tour de force réside dans les superbes couleurs utilisées (du metallic silver et du trans-light blue) et dans la forme agressive créée tout autour, grâce aux carénages et à ces pièces rouges. On regrettera l'absence d'une plaque d'immatriculation. La positionner de façon excentrée aurait pu ajouter un détail singulier.
Le pare-brise très penché et fortement rétréci sur sa partie haute accentue la sportivité de la voiture. La courbure faite de 2 flexs, elle, donne réellement le sentiment que le pare-brise est bombé. C'est bluffant ! Les portières sont faites avec des panels, comme très souvent. Cependant, leurs dimensions étant trop réduites, plusieurs connecteurs et poutres bouchent plus ou moins les trous. Sur le haut de la portière, le liseré noir est une franche réussite ! Les rétroviseurs sont simplistes, mais au moins ils sont présents. Les passages de roues avant sont très douteux sur la partie arrière. En fait, ils sont carrément inexistants. C'est dommage, car le design en pâtit. On peste également contre les rétroviseurs et ce connecteur d'angle qui ne sont pas fixés de manière stricte. Alors, il n'est pas rare de voir les rétroviseurs mal orientés et les flexs tordus en bas des portières. L'intérieur de la voiture est stupéfiant ! En effet, avec seulement une petite quinzaine de pièces gris foncé, tout l'habitacle semble habillé et détaillé : les accoudoirs dans les portières, quelques pièces pour ne pas avoir de gros vide entre les 2 sièges, et une planche de bord irréporchable. On soulignera la brillante idée consistant à utiliser des liftarms courbés pour faire le tableau de bord. Les sièges baquets sont crédibles. Les bandes de gris très clair viennent apporter une touche de sportivité jusque dans l'habitacle. Là encore, c'est bien vu.
A l'arrière de l'habitacle on trouve un élément clé de l'identité de la voiture : un gros arceau. Ce dernier permet de bien définir la forme de la voiture. Il reprend la largeur du pare-brise et les bandes noires des portières. Ainsi, avec le pare-brise et les portières, un ligne noire court subtilement tout autour de l'habitacle. C'est bien pensé, et surtout très proprement réalisé. Les 2 autres épaisseurs de liftarms de l'arceau sont rouges. C'est important afin que, visuellement, l'arceau (qui rappelons-le est un élément fort de l'identité de la concept car) conserve une dominante rouge, couleur principale de la voiture. Derrière, le coffre a les mêmes qualités que le capot. Il permet d'apprécier la mécanique embarquée, mais n'est pas dépouillé pour autant. Grâce à son inclinaison, il évite aussi une cassure nette entre l'arceau et tout l'arrière de la voiture. L'aileron est un élément déroutant par sa simplicité, mais il fait son petit effet. Les passages de roues sont irréprochables et les paneaux de carrosserie qui les surplombent font un bon habillage. La face arrière est très bien détaillée, avec les feux stops, les feux de recul, les clignotants, une plaque d'immatriculation et de beaux pots d'échappement chromés, rien que ça ! En outre, les faces pleines des liftarms forment des carénages de bonne facture. Les coins "bizotés" de la voiture forment des lignes saillantes et dynamiques. D'ailleurs, la façon dont sont utilisés les liftarms 6x4 n'est pas sans rappeler la #8448. Aussi, les experts reconnaitront sans mal que les jantes sont celles de la Ferrari Enzo #8653. Elles conviennent à merveille à la concept car, où leur couleur rappelle les optiques et leur dessin correspond bien aux formes saillantes de la voiture.
Cette voiture se voulant avant tout réaliste, elle incorpore quelques fonctions qui ne sont pas impressionnantes pour un sou, mais qui demeurent incontournables. Par conséquent, le capot, les portières et le coffre peuvent s'ouvrir. Le capot et le coffre n'ont pas de point de rebroussement. Le premier tient la position haute largement mieux que le second car il a 6 pins à friction en jeu, contre seulement 2 pour le coffre. En titillant un peu la chassis, le coffre peut retomber tout seul. Tant pis. Par contre, tous deux ont des butées qui font en sorte que l'ouverture maximale ne puisse être aberrante. C'est une bonne chose. L'angle d'ouverture des portières est crédible (plus de 60°) et laisse assez de place pour accéder à l'habitacle.
Les suspensions de la concept car utilisent des suspensions jaunes, c'est-à-dire avec un ressort dur. Et grâce à une conception sans précédent, le résultat surpasse tout ce qui a été vu à ce jour ! Elles sont souples mais renvoient beaucoup malgré tout. Et contrairement à la #8070, elles sont équilibrées à la perfection entre l'avant et l'arrière du fait que le montage est rigoureusement identique sur l'essieu avant et sur l'essieu arrière. Toutefois, on peut bien faire certains reproches... Le chassis peut toucher le sol si on compresse totalement les suspensions de l'essieu avant. De même, si on compresse à fond les suspensions des 2 essieux, un engrenage de la boîte à vitesses touche le sol. Etant donné le débattement très important, on en déduit que des butées bien placées aurait été les bienvenues. Dommage qu'il n'y en ait pas. Toujours est-il que cette concept car présente à ce jour les suspensions les plus réussies sur une supercar, loin devant toutes les supercars que Lego a commercialisées.
La direction se manie par le volant, et uniquement par le volant. Il n'y a pas de molette de direction. Ceci est sûrement regrettable mais tout à fait justifié si l'on vient à se rappeler que ce modèle a été conçu pour fonctionner comme une vraie voiture. Avec le volant, et après 2 cardans, on actionne successivement 3 engrenages à 16 dents, puis une réduction faite d'un 12t et d'un 20t. Finalement, c'est un pignon à 8 dents qui actionne la crémaillère de direction. Le rayon de braquage est de 56 cm, ce qui est conforme à ce que l'on peut attendre sur un modèle de cette taille. La préhension du volant n'est pas optimale ; le pare-brise peut gêner. Par contre, le mécanisme trouve une excellente harmonie entre la résistance du volant et le nombre de tour à effectuer (seulement 1 tour complet pour orienter les roues d'un côté à son opposé), et ce grâce à la reduction 20:12.
Le gros de la mécanique de la concept car réside dans sa transmission. Les essieux avant et arrière, bien que différents puisque seul l'essieu avant intégre une direction, sont assez semblables concernant la transmission. Sur chacun d'eux, un différentiel 3L s'engrène avec un 20t pour former un renvoi d'angle. A la suite de ça, le modèle présente une innovation de taille. Pour redescendre la transmission de 3 tenons, on trouve 2 engrenages à 16 dents, dont le second est une roue folle. Cette dernière peut être, à l'aide d'un driving ring, rendue solidaire ou non de l'axe sur lequel elle est positionnée. En d'autres termes, ce dispositif permet de connecter ou non chaque essieu au reste de la transmission. Ainsi, le modèle peut adopter 4 modes de transmission différents : roue libre (peu d'intérêt), propulsion, traction, ou 4 roues motrices. Il n'y a pas de levier spécifique pour embrayer ou débrayer les essieux. Il faut le faire manuellement, directement sous le châssis. Mais cela se fait sans peine. Cette possibilité de changer la transmission de façon aussi simple et efficace est absolument brillante !
Les transmissions des essieux se rejoignent sous la boîte à vitesses, après 2 renvois droit composés de 2 engrenages 16t. Sur cet axe (celui avec les 4 engrenages 16t) qui relie les 2 essieux on n'a pas de différentiel. Cela s'explique pour 2 raisons. La première est bête comme chou : il n'y a pas la place. La seconde raison est d'ordre mécanique. En effet, dans le cas d'un mode de transmission en propulsion ou en traction, toute la force de rotation filerait vers l'essieu débrayé car il n'opposerait aucune résistance. Alors, tout le reste de la transmission (boîte de vitesse et moteur) deviendrait caduque. Avec 3 engrenages 16t et un 24t, tous les pignons de la boîte à vitesses peuvent tourner. La boîte à vitesses elle-même reprend la conception de celle que l'on trouve dans les sets #8448 et #8466, mais en studless. Elle a 6 rapports, dont une marche arrière exécutée avec un driving ring extension, pour créer un décalage dans la pignonerie. Ce décalage est "comblé" par le fait que le véhicule roule en marche arrière. Le moteur tourne alors toujours dans le même sens. La marche arrière engendre beaucoup de résistance voire quelques craquements du fait de la forte multiplication. On s'en accomodera aisément en se remémorant les sets #8448 et #8466 qui présentaient eux aussi cet écueil. Par ordre croissant des vitesses, les rapports sont réalisés avec les engrenages suivants : 20:12 pour la marche arrière ; 16:24 et 20:12 pour la 1ère vitesse ; 16:16 pour la 2ème vitesse ; 16:24 pour la 3ème vitesse ; 12:20 pour la 4ème vitesse ; 16:24 et 12:20 pour la 5ème vitesse. De la marche arrière à la 5ème vitesse, lorsque l'axe qui relie les 2 essieux fait un tour, on a donc les rapports suivants : 1:1,67 ; 1:1,11 ; 1:1 ; 1:0,67 ; 1:0,6 et 1:0,4. Ces résultats sont logiques : plus on monte dans les rapports, moins le moteur mouline pour une allure constante.
Pour finir, sans parler de fonctions, il faut savoir que la conception de cette voiture est entièrement modulaire. Sans compter les sièges, ce ne sont pas moins de 5 modules qui viennent se greffer sur le châssis : l'essieu avant, l'essieu arrière, la boîte à vitesses, le moteur et le pare-choc avant. Ceux-ci se fixent ou se détachent respectivement grâce à 8, 8, 6, 2, et 4 broches Technic. Cet aspect de la voiture rend la conception particulièrement attrayante, modifiable, et réutilisable pour d'autres modèles. Comme sur la #8448 (encore elle !), le moteur peut-être positionné à l'avant ou à l'arrière. Le changer de place est moins aisé que sur la #8448 car le 24t n'est pas lié au module moteur, contrairement au modèle précédemment cité. Avec le moteur placé à l'arrière, on voit mieux le mécanisme de direction et la voiture a une allure plus sportive (coffre à l'avant, moteur à l'arrière).
Cette concept car présente toutes les pièces nécessaires pour la réalisation d'une supercar. Néanmoins, il y a un bémol, et pas de moindre. Vu que cette concept car n'est pas un set officiel, c'est à vous de réunir toutes ces pièces ! Parmi les pièces intéressantes on listera 5 driving rings, 1 driving ring extension, 1 changeover catch, 4 suspensions dures, 4 moyeux, 4 CV joints, 6 cardans 3L, 8 carénages, 11 flexs, 8 bras de suspension, et pas mal de pignonerie parmi laquelle on retiendra les 2 différentiels 3L, les 4 engrenages 24t, les 8 roues folles et une crémaillère. Parmi les pièces plus classiques, il y a énormément de connecteurs intéressants, beaucoup de poutres rouges et noires, de quoi faire un V12, et 4 belles grosses roues. Les jantes de Enzo sont les pièces les plus rares de la voiture. Heureusement, elles ne sont pas essentielles pour la construction.
En digne successeur aux célèbres sets #8880 et #8448 qui ont défini le concept de supercar, cette voiture n'en fait ni trop, ni trop peu. Elle n'a pas de fonction accessoire qui sont souvent plus divertissantes que réalistes mais des fonctions fondamentales pour illustrer comment fonctionne une vraie voiture. Concernant le design, tous les éléments sont cohérents entre eux et les détails sont bons. Enfin, la construction modulaire est exemplaire, et chaque pièce a une raison d'être. En fait, cette concept car va à l'essentiel, tant en terme de fonctions, de design que de construction. Et c'est justement ce qui en fait toute sa beauté.
Afin de vous procurer l'instruction de montage, rendez-vous sur cette page.