Tout-terrain #9398
- Référence : #9398
- Nom du modèle : Tout-terrain
- Nombre de pièces : 1327
- Année : 2012
- Dimensions : 39 x 21 x 23
- Designer : Jeppe Juul Jensen
- Niveau de difficulté : 3/5
- Note du modèle principal : 4/5
- Note du modèle secondaire : 2/5
En terme de taille, ce tout-terrain (aussi appelé crawler) est à mi-chemin entre les 2 véhicules #8297 et #8466. Pour faire simple, disons qu'il prend le gabarit du premier, et la hauteur du second. C'est un très bon compromis. Car le #8297 n'est finalement pas si imposant. Au contraire, le #8466 est vraiment très gros. A l'avant de notre crawler, on trouve un pare-buffle sommaire qui fait un peu d'habillage. Sans lui, la face avant de 7 tenons de haut aurait été trop abrupte. La calandre est pleine, ce qui est assez inhabituel. Il semble que ce choix soit le bon, et ce afin de conserver un design d'ensemble cohérent. En effet, ce #9398 est caréné absolument partout, ce qui n'est pas le cas sur le tout-terrain #8297. Le bas du pare-choc est orange, et un liseré continue sa course le long des passages de roues. Le capot présente des coins en diagonale. On retrouve ce même aspect sur les passages de roues, les montants de la cabine, et les portières. Encore une fois, c'est un équilibre remarquable entre les formes toutes carrées du #8297 et celles très arrondies du #8466. Le capot incliné et les 2 bandes orange apportent énormément quant au caractère dynamique du crawler.
La cabine est un modèle du genre. La forme pyramidale et tassée donne un caractère trappu au modèle. L'ensemble demeure très agressif avec vitres de seulement 3 tenons de haut. En terme de détail, c'est très correct. On a des rétroviseurs bien dimensionnés, des renforts sur le toit et des marchepieds (plus précisément des rock sliders) dans le même esprit que les autres équipements de protection. La ligne orange qui court sous la portière laisse à désirer. Elle n'est pas continue et guère visible. L'intérieur est bien fait, mais aurait pu être encore meilleur. On a une planche de bord avec une tile sérigraphiée, un volant, et 2 sièges. Ces derniers sont aboutis en ce qui concerne le dossier. Par contre, l'assise est complètement à revoir. En fait, à cause de quelques poutres transversales, il n'y a pas d'assise ! Il était sûrement possible de caler le boîtier à piles et fixer le levier de vitesses factice autrement. Tant pis. Les portières ne sont pas tout à fait parallèles au châssis si bien que l'arrière (coffre) est 2 tenons plus large que l'avant (capot).
L'arrière du crawler est bien exécuté. Les formes sont certes simples et carrées, mais au moins c'est bien fait. Au dos de la cabine, on a encore de belles barres de renforcement qui confèrent beaucoup de caractère à notre franchisseur. La rampe de feux ajoute des détails plutôt en finesse, ce qui n'est pas une mauvaise chose. A l'arrière, le pare-choc gris est semblable à ce que l'on voit ailleurs. Les feux stops sont le strict minimum. A l'intérieur, le coffre n'a pas un fond plein. Cela aurait inutilement augmenté le poids de l'engin. On notera que les passages de roues avec des poutres doublées mais décalées ne sont pas du plus bel effet. Les essieux sont assez éloignés de la carrosserie et par conséquent très visibles. Avec des recoins de partout, ils donnent presque l'impression d'être "greebés" tels certains vaisseaux Star Wars. Sorti de là, ils n'appellent pas de remarque particulière.
Si les formes sont particulièrement réussies et les détails cohérents, on ne peut pas en dire autant du schéma de couleur... Ce dernier est loin d'être clair, pour ne pas dire douteux, ce qui brouille quelque peu l'identité du crawler. Du rouge, du orange, du gris, du noir, du blanc. C'est beaucoup, c'est trop. Contrairement à un set comme le remorqueur #8285, le châssis rouge n'est ici pas masqué pour un sou. Ceci nuit au orange qui ne ressort pas tant qu'on l'espèrerait. Le blanc n'arrange rien. Il se marie mal avec le reste. Personnellement, j'aurai bien vu un châssis gris foncé, une carrosserie noire, et quelques lignes vert clair. En revanche, les jantes noires sont les bienvenues. Elles rendent le modèle plus menaçant. Ces pneus auraient aussi pu être une bonne alternative.
Commençons par jeter un œil à la seule fonction qui n'en est pas réellement une, à savoir l'ouverture des portières. La plupart du temps, ce genre de fonction est réalisé on ne peut plus simplement. Notre #9398 déroge à la règle ! Il y a tout d'abord un petit dispositif de verrouillage. Chaque portière est pourvue d'une roulette sur sa face intérieure qui va glisser sur 2 demi bushs pour venir se caler derrière eux. Ce verrouillage est très marqué et empêche que la porte s'ouvre de façon intempestive si le crawler est chahuté. La seconde caractéristique des portières est d'avoir des butées bien travaillées. C'est cette boule venant se bloquer contre divers éléments du châssis qui limite le mouvement. Les portes s'ouvrent à 50° ; très bien.
Parlons des vraies fonctions à présent. Elles sont au nombre de 3 : direction, propulsion, et suspensions. Le modèle n'a a pas besoin de plus, toutefois, cela peut s'avérer décevant pour certaines personnes quand on voit le prix du set. Le fonctionnement de la direction est très simple. Le servo moteur est disposé dans la partie basse du châssis. La sortie du moteur peut accueillir 2 axes. L'un file vers l'avant, l'autre file vers l'arrière, afin de faire braquer les 4 roues. Oui, le véhicule possède 4 roues directrices. Les axes de direction traversent les fameuses articulations à rotules (1 et 2) aperçues pour la première fois sur l'Unimog #8110. Pour passer au travers de ces articulations, les axes sont bien sûr équipés de cardans. Sur chaque essieu, un engrenage 12t travaille avec une crémaillère 7L. Le rayon de braquage est de 44 cm. Ce n'est pas une mauvaise performance en soi, mais on pouvait s'attendre à mieux. Par exemple, le #8297 a un rayon de braquage équivalent alors qu'il n'a qu'un seul essieu directeur. La maniabilité de la direction est parfaite. Le servo moteur braque tant que l'on maintient le signal avec la télécommande. Dès qu'on lâche la manette, le moteur revient au neutre et remet les roues droites. C'est très instinctif. Si le terrain contraint fortement les roues, le moteur ne pourra pas réaligner les roues, c'est sûr. Mais globalement, ça marche. Il convient aussi d'insister sur le fait que le moteur n'a pas de jeu. Les roues reviennent bien droites, sans approximation.
La propulsion est l'unique fonction qui présente un réel intérêt mécanique. Car il faut bien l'avouer, l'attrait pour la direction est plus électronique qu'autre chose. Comme tout crawler qui se respecte, le set est doté de 4 roues motrices. Les 2 essieux présentant une conception strictement identique, seul l'essieu avant sera étudié. Tout part du moteur L fixé à même l'essieu. En sortie, un 12t s'engrène avec un 20t, puis, ce sont 2 engrenages à 16 dents qui prennent le relais pour descendre de 3 tenons. Là, un nouveau 20t forme un renvoi d'angle avec la couronne du différentiel 3L qui va distribuer le mouvement à gauche et à droite de l'essieu. Pour atteindre le moyeu, il y aura encore 2 réductions faites d'un 12t et d'un 20t. Un cardan est de la partie juste avant les ponts portiques pour que les roues puissent braquer. Au final, la réduction est de 175:27 ; c'est important et ça augmente le couple d'autant. Le modèle n'a pas de moteur factice. Outre le fait qu'il n'y a pas la place, relier un moteur factice à un des moteurs de propulsion est mission impossible. Les essieux qui accueillent les moteurs L sont vraiment distincts du reste de la construction. Le seul endroit viable qui peut accueillir un axe est dans l'articulation principale (articulation à rotules). Or, cet emplacement est déjà occupé par la direction. Il n'y a pas de différentiel central pour les mêmes raisons (manque de place, configuration des essieux non adaptée à un tel ajout).
Le 4x4 est intégralement suspendu, grâce à 4 suspensions ; les mêmes que celles de l'Unimog #8110. Le système de suspension est très proche de celui de l'Unimog, mais il est encore plus réussi. Chaque essieu est articulé avec les grosses rotules de façon à ce que l'essieu puisse bouger dans tous les sens. Mais afin de supprimer toute position non viable, des tirants retiennent les essieux. Ainsi, les mouvements de bas en haut sont toujours possibles mais les mouvements latéraux sont limités. Ces arbres présentent aussi un avantage majeur par rapport aux barres Panhard du #8110 : en compression, les suspensions n'induisent aucun mouvement latéral. Par ailleurs, les suspensions ont beau être les mêmes que sur l'Unimog, elles sont sensiblement plus souples. Cette amélioration s'explique par le fait qu'elles sont plus proches du centre de l'essieu (bras de levier plus court). Ce regain de souplesse n'est vrai que lorsque la contrainte exercée ne fait travailler qu'un seul ressort. Si l'on comprime les 2 ressorts en même temps, la fermeté est rigoureusement identique à ce que l'on constate sur l'Unimog. En somme, la façon dont sont conçues ces suspensions est parfaite sur toute la ligne. Le croisement de pont est légèrement inférieur à 60°, ce qui est assez élevé. Le débattement maximal, lui, atteint 2,5 cm (pression strictement verticale, donc en faisant fi des croisements de ponts), et c'est largement suffisant. Le châssis encaisse bien les efforts subis.
En terme de franchissement, ce crawler #9398 est extrêmement efficace. Il est puissant, la vitesse de déplacement est très adéquate, et les suspensions travaillent bien car pas trop fermes. La maniabilité, elle, est simple, et rien ne craque, même si l'on insiste (avec modération). Dans le pire des cas, les moteurs calent. Ces liftarms coudés gris clair sur les essieux réduisent le risque que le crawler s'accroche sur un obstacle, et ce malgré la garde au sol équivalente à 4 tenons (3,2 cm). A cela s'ajoute un centre de gravité particulièrement bas. Effectivement, avec les 2 moteurs L dans les essieux, et le boîtier à piles et le servo moteur dans le bas du châssis, les éléments lourds sont aussi proches du sol que possible. Après avoir pris soin de retirer 2 broches Technic derrière les portières, l'accès au boîtier à piles se fait en soulevant toute la carrosserie. Puis, il convient de tirer un loquet pour dégager la planche centrale. Le boîtier à piles n'est ensuite pas attaché, mais très bien calé. Au moment de rabattre la carrosserie, il arrive que les câbles électriques ou le sommet du récepteur infrarouge gênent ; on s'en accomodera. En outre, on aurait apprécié que la carrosserie ait également une broche amovible à l'avant. Car en l'état, si on soulève le set par les pare-chocs avant et arrière, tout le capot se tord.
L'inventaire est assez particulier. Indéniablement, il y a de superbes pièces, comme le servo moteur, les 2 moteurs L, le récepteur infrarouge et les 2 articulations à rotule. Les MOCeurs débordent déjà d'idées... D'autres éléments sont intéressants : les pièces oranges, 4 cadres Technic, 4 ponts portiques, des carénages noirs et blancs, 4 suspensions, 4 belles roues, et 38 pièces dentées (dont 2 différentiels, un 36t, et 2 crémaillères 7L). Pour autant, seul, il n'offre pas énormément de possibilités de MOC. Cet aspect est admirablement illustré par le modèle secondaire qui ne consiste qu'à modifier la carroserrie disposée sur le châssis.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Mécaniquement guère complexe pour un set d'un tel prix et de 1300 pièces, ce modèle a également très peu de fonctions. Il ne faut cependant pas s'arrêter devant ces tristes constats. Ce crawler jouit d'une conception de qualité. Si vous n'êtes pas regardant sur la mécanique pure, il remplit donc son contrat : être performant tout en assurant une bonne dose de fun !