Tout-terrain #8466
- Référence : #8466
- Nom du modèle : Tout-terrain
- Nombre de pièces : 1099
- Année : 2001
- Dimensions : 45 x 26 x 23
- Designer :
- Niveau de difficulté : 5/5
- Note du modèle principal : 5/5
- Note du modèle secondaire : 4/5
Le design est énorme. La première chose qui saute aux yeux ce sont les pneus surdimensionnées : plus de 10 cm de diamètre et 6 cm de large. A l'arrière, les passages de roues sont faits avec des tubes crénelés, alors qu’ils sont tout juste suggérés à l’avant... Leur taille permet un débattement maximum des suspensions. Ces dernières sont jaunes, ce qui les mets bien en valeur. La couleur vert kaki métalisé du bolide est magnifique, même si les éléments de carrosserie sont de simples pièces peintes, grises à l’origine. Néanmoins, la peinture est de très bonne qualité et ne s’écaille à aucun endroit, même avec le temps. Les pare-chocs sont faits avec des flexs et des tubes, ce qui permet de leurs donner une forme légèrement bombée. Les phares sont modélisés avec des sabres lasers. Ce détournement est une vraie réussite.
Devant, pour donner encore plus de caractère à ce mastodonte, on a une prise d’air proéminente. En plus, cette pièce se marie bien avec les 2 petits pans de carrosserie noirs au dessus des pistons, qui ne sont pas masqués pour autant. L’habitacle est très spacieux. Les couleurs des sièges sont sympas et ressortent de l’ensemble, mais ils sont trop penchés vers l’arrière. Le tableau de bord est sobre : une poutre coudée et une tile de 1x8, c’est tout. Côté passager, il a un trou béant. Dommage qu’aucun élément n’agrémente l’ensemble. Etant donné la taille de l'habitacle, la boîte à vitesses paraît plus petite que sur la #8448. Sa couleur noire la rend également assez discrète.
A l’arrière le coffre est très grand. Fort heureusement, le set #5218 offre la possibilité de rajouter un bras qui fait un peu de remplissage. Sur le toit, la molette de direction noire légèrement excentrée et les boutons-poussoirs des portes papillons sont suffisamment accessibles tout en restant relativement discrets. En revanche, l’avant arrondi du toit fait avec un long tube argenté produit un design trop minimaliste, pour ne pas dire négligé.
Ce 4x4 offre de la très belle mécanique. Commençons par la direction. Elle peut se manier depuis le toit ou le volant de l’habitacle. Ces 2 mécanismes en un sont très classiques. Pour la partie du mécanisme actionnée par le volant, on a 2 cardans, puis un engrenage 8t qui agit sur une longue crémaillère. En manipulant la direction depuis le toit, on a un renvoi d’angle avec un 12t et un 20t simple bevel. Puis, c’est un axe qui file droit vers l’avant qui va permettre à un autre 8t de faire coulisser la même crémaillère. Les 2 possibilités d’actionner la direction sont donc liées : quand on tourne le volant, la molette du toit tourne toute seule, et inversement. Il faut savoir que le rayon de braquage est extrèmement mauvais puisqu’il atteint les 75cm ! :-( Cela est en grande partie dû à la présence de CV joints qui limitent le braquage des roues au niveau du moyeu. Autre petit regret : étant donnée la taille du châssis, on aurait apprécié avoir 4 roues directrices, comme sur la #8880. Malheureusement, il n’en est rien.
Pour continuer dans les fonctions mécaniques, abordons désormais le cœur du modèle : la transmission et la boîte à vitesses (identique à celle du set #8448). Tout d’abord, notre engin est un vrai 4x4. Il a ainsi 3 différentiels : un sur chaque essieu, et un autre entre les essieux (sous la boîte à vitesses exactement) qui fait le "lien" entre les 2 premiers différentiels. Sur chaque essieu, le différentiel s'engrène avec un 16t, puis avec un renvoi d'angle composé de 12t, l'axe est ramené sous la boîte à vitesses. Pour l'essieu arrière, il y a en plus 2 engrenages 16t qui permettent de remonter l'axe, l'essieu étant plus bas, et accessoirement d'inverser son sens de rotation, pour ne pas neutraliser le différentiel central. Pour que le différentiel central fasse un tour, il faut que les différentiels des 2 essieux fassent aussi un tour. Lorsque la cage du différentiel central fait un tour (en entrée donc), on a en sortie de boîte, respectivement de la marche arrière à la 5ème vitesse, les rapports suivants : 1:2,5 ; 1:1,67 ; 1:1,5 ; 1:1 ; 1:0,9 et 1:0,6. Mais après l’axe de sortie de la boîte à vitesse et juste avant le moteur, un 24t entraîne un 8t fixé sur l’axe du vilebrequin. On se retrouve donc avec les rapports finals suivants au niveau du moteur (toujours pour une rotation des différentiels) : 1:7,5 ; 1:5 ; 1:4,5 ; 1:3 ; 1:2,7 et 1:1,8 (x3 en fait). De tels chiffres sont logiques : plus on monte dans les rapports, moins le moteur mouline pour une vitesse constante (puisqu’en Lego ce sont les roues qui entraînent le moteur, et non l’inverse). Et pour que le moteur tourne toujours dans le même sens en marche arrière, un driving ring extension entre en jeu afin de créer un décalage dans le nombre d’engrenages. Ce décalage est "comblé" par le fait que le véhicule roule en marche arrière.
Les suspensions permettent un débattement des roues de 3 bons centimètres. Bien évidemment, les 4 suspensions sont indépendantes, et avec leur débattement conséquent, notre monstre peux affronter tout-type de terrain ! On notera que les suspensions avant ont parfois du mal à faire remonter le châssis dans sa position originale. Les suspensions arrière fonctionnent très bien.
Les 2 portes papillons avec marchepieds fonctionnent à l'aide de ressorts progressifs. En appuyant sur le bouton-poussoir, on actionne une biellette qui va pousser cette pièce. Cette dernière va buter contre le ressort, et le faire basculer. Il va alors sortir de sa position comprimée, ce qui va permettre à la tige noire de se déployer et d’ouvrir la porte. Cette même tige noire est à l’origine de l’ouverture du marchepied. En montant (lorsqu’elle se déploie), elle tire des poutres vers le haut côté intérieur. Cela va avoir pour effet de faire tourner le marchepied, qui va se baisser côté extérieur. La cinématique de ce mécanisme de toute beauté !
Enfin, il est possible de rajouter le module pneumatique #5218 dans le coffre. Le circuit pneumatique a 2 pointes d’originalité : il utilise un air tank et un mini-vérin pour mouvoir le crochet. Celui-ci peut au maximum descendre à 4cm du sol. Pour actionner l’articulation principale du bras, on a un vérin standard. En outre, lorsque l’on pompe, il faut maintenir un peu le châssis avec la main, afin de ne pas comprimer la suspension. Le cas échéant, le 4x4 est plutôt malmené...
Ce 4x4 possède pleins de petits bijoux : les éléments de carrosserie vert kaki, les superbes roues (ces 2 types de pièces cités sont particulièrement rares), beaucoup d’éléments flexibles, des engrenages en pagaille dont 3 différentiels, 2 ressorts progressifs, 6 cardans, 4 CV joints, le nécessaire pour faire un V8, des bonnes suspensions, 4 moyeux, autant de crémaillères, et toutes les pièces pour réaliser une vraie boîte à vitesses (3 driving rings, un driving ring extension, un changeover catch...).
L’inventaire des pièces est disponible ici.
Ce bolide est aussi impressionnant qu’onéreux. Lego a frappé plus fort qu'avec le coupé sport #8448. En effet, c’est un véritable 4x4, les portières sont très réussies et les suspensions incomparables. De plus il peut évoluer, et ce grâce au module arrière. Le modèle devient alors très riche : suspensions, ouvertures par ressorts progressifs, mécanique bien compliquée, et systèmes pneumatiques. Il y en a pour tous les goûts !