Chargeur télescopique #8295
- Référence : #8295
- Nom du modèle : Chargeur télescopique
- Nombre de pièces : 1182
- Année : 2008
- Dimensions : 45 x 22 x 17
- Designer : Alfred Pedersen
- Niveau de difficulté : 4/5
- Note du modèle principal : 3/5
- Note du modèle secondaire : 3/5
Les lignes arrondies de ce chargeur télescopique me plaisent beaucoup. Elles lui confèrent un design moderne je trouve. Comme souvent (trop souvent ?), ces lignes particulières sont faites avec des flexs : un sur chaque passage de roue et 3 sur la cabine. Les montants de la cabine ne sont pas très courbés. Ainsi, si on les brusque un peu trop, ils se courbent dans l'autre sens, et on se retrouve avec un pare-brise incurvé... Sur le côté, le 3ème flex dessine un peu mieux le bord de la cabine. Car tous ces enchevêtrements de poutres derrière le siège ne sont pas très beaux. L'habitacle est plutôt bien fini : un siège (bleu, évidemment), 2 manettes, un volant et une planche de bord. Par contre, le siège est bien trop petit par rapport à l'échelle du modèle. En exagérant un peu, disons qu'il conviendrait presque à une minifig ! ;-)
Au niveau des couleurs, le chargeur est loin d'être parfait. D'accord, il est jaune, et c'est très bien. Mais de nombreuses pièces (ces broches les premières) lui donne un look complètement bariolé, qui n'est pas sans rappeler la moissonneuse-batteuse #8274. Les pièces rouges sont peu nombreuses, mais ressortent beaucoup. Le gris tient aussi une place majeure : le châssis n'a que peu de jaune (le socle sur lequel le bras se repose, et c'est quasiment tout) et les jantes sont grises à l'origine (modifiées en jaune). En outre, à plusieurs endroits le chargeur est vide : devant le vérin mécanique, entre les 2 roues arrières, ou au niveau du petit bloc de carrosserie sur le flanc droit qui est trop petit. C'est dommage... L'arrière du modèle est aussi très dépouillé. Par ailleurs, avoir des mécanismes qui ressortent autant de la structure du modèle est assez horrible : derrière, on voit 2 engrenages gris foncé, et sous le châssis, une des biellettes de direction est à la limite de toucher le sol.
Mais notre #8295 a quand même des parties bien réussies. La forme du bras est parfaite, rien à dire. Idem pour la fourche devant, elle est bien proportionnée. Les détails sont sympathiques également. On a une cheminée, un gyrophare (ça, c'est le minimum), des radiateurs sur le côté droit, un rétroviseur, des feux d'un joli bleu clair, des pièces studfull à l'arrière et une pallette pour s'amuser. Les 2 panneaux de carrosserie jaunes sont eux-aussi très bien intégrés (cela ne se voit quasiment pas, mais le chargeur est plus large d'un tenon côté cabine). Malgré les critiques que j'ai émises (notamment dans le second paragraphe), je trouve que ce chargeur télescopique a vraiment beaucoup de charme.
Le chargeur a 4 roues directrices, comme la plupart des véhicules réels du genre. Le mécanisme ne recourt pas à la moindre crémaillère. Par conséquent, on a des biellettes dans un peu tous les sens. A partir du gyrophare, un axe descend dans le châssis. Un renvoi d'angle fait de 2 knob wheels permet à une petite bielle de pivoter. Celle-ci va alors entraîner une poutre studless et biellette jaune en "L". L'axe central de la direction peut donc tourner. Pour chaque essieu, cet axe central va mettre en mouvement une nouvelle biellette grâce à 2 knobs. Avec son débattement de 45°, elle va pousser ou tirer un arbre de direction et faire braquer une roue. L'autre roue est mise en mouvement par des bielles formant un parallèlogramme déformable. L'originalité dans le montage vient de la présence de triangles. Ce sont eux qui assurent les butées, lorsqu'ils se plaquent contre les poutres transversales. En pratique, la direction a beaucoup de jeu et est dure à manœuvrer. Plusieurs raisons expliquent cela. La première est très simple. Comme il y a 4 roues directrices, les frottements avec le sol sont assez importants. La seconde et principale raison vient du rapport de réduction utilisé. En effet, les knobs ne fournissent pas la moindre démultiplication... Il faut à peine un quart de tour pour braquer les roues de gauche à droite (ou inversement) ! Heureusement, les knobs permettent de passer un couple de mammouth ! Mais c'est paradoxal en fin de compte. Les knobs permettent de faire passer du couple, mais ce sont eux qui sont à l'origine de la nécessité de ce couple. Alors, quitte à tourner davantage le gyrophare, pourquoi ne pas avoir fait de réduction avec des engrenages plus classiques (12t, 20t, etc.) ? Troisièmement, le fait que les garde-boue, qui suivent l'orientation des roues, soient fixés sur un parallélogramme dont les côtés opposés ne sont pas exactement parallèles ne doit pas améliorer pas les choses. Ceci étant dit, le rayon de braquage est très satisfaisant : 27cm.
Le mécanisme des stabilisateurs est rudimentaire. En basculant la cheminée, des bielles vont pousser 2 arbres qui vont faire tourner les pièces en "L" noires, et mettre les stabilisateurs en mouvement ; le chargeur n'est pas soulevé. Le point de rebroussement se situe à même les stabilisateurs, au niveau des pièces noires. En position haute, le maitien des stabilisateurs est médiocre. De plus, ils ne remontent que très peu... Et le fait que l'utilisation du mécanisme modifie l'estéthique du modèle est assez déplaisant. En effet, les stabilisateurs levés, la cheminée est tordue. Au chapitre des points positifs, on a la façon dont se déploient les 2 arbres : ils sortent et s'écartent en même temps, c'est très élégant.
Pour gérer les mouvements du bras, on a une boite à vitesses. Avec le levier rouge de la cabine, on choisi directement la position du changeover catch pour jongler entre la montée du bras, et son extension. Avec levier vers l'arrière, on règle l'inclinaison du bras. Lorsqu'il est vers l'avant, on joue sur sa longueur. Pour mettre tous nos jolis pignons en mouvement, on utilise le 20t tan situé à l'arrière. On a tout d'abord une petite multiplication en passant d'un 20t à un 12t (pour ne pas trop mouliner), puis 2 engrenages de 16 dents pour se repositionner à la hauteur d'origine. Ca y est, l'axe de la boîte à vitesses tourne.
Pour lever (ou baisser) le bras, le driving ring doit être plaqué contre la roue folle la plus en avant (levier en arrière), afin de pouvoir l'entraîner. Celle-ci s'engrène avec un 16t. Par un axe, le mouvement est transmis à 2 engrenages 12t. Ensuite, à proximité de la cabine, on a deux 16t et un 12t avec un 20t. Enfin, la rotation est menée jusqu'au vérin mécanique à l'aide d'un 12t simple bevel et d'un 12t normal. Il ne faut pas moins de 26,5 tours de manivelle pour lever entièrement le bras (rapport de 1:1) ! C'est vraiment beaucoup, surtout que la molette oppose une grande résistance... En fait, le vérin est en mis oppostion (on ne retrouve cette configuration que sur un seul modèle : le #8868 de 1992 ; mais cela ne posait pas de problème étant donné la taille du bras). Ainsi, le bras de levier est tout petit (12 tenons), ce qui ne favorise pas le levage du bras et augmente ses ballotements. De même, les nombreux engrenages, et plus particulièrement le vérin, sont source de frottements... Dur dur...
Le mécanisme de télescopage est bon. Avec la roue folle arrière et un 16t, la rotation est conduite à l'arrière, à l'extérieure de la structure du chargeur (puisque l'axe ressort, pourquoi ne pas avoir supprimé la boîte à vitesses et mis une manivelle à cet endroit ?). De là, un 8t et un 24t prennent le relais pour actionner 5 engrenages 12t (dont un sur l'axe de rotation du bras), formant 3 renvois d'angle successifs. Un long axe (les designers Lego auraient pu prendre la peine de mettre un axe de 32) et 2 nouveaux 12t permettent à un 8t de faire coulisser la crémaillère. Un autre engrenage similaire assure un bon guidage. Il n'y a pas de vis sans fin, l'irréversibilité est plus ou moins présente avec les frottements générés par les 12t. En fait, le bras est quasiment un copier/coller de celui du remorqueur #8285. On ne s'en plaindra pas, car au moins, on est sûr que ça fonctionne bien.
La dernière fonction concerne la fourche. On l'incline depuis l'extrémité du bras, là où une vis sans fin est en prise directe sur un 8t. De toute façon, il est impensable d'avoir une commande sur le corps de l'engin. Mais il s'avère que le vrai soucis ne vient pas tant du mécanisme simpliste lui-même, mais la manière dont l'inclinaison du bras affecte ce dernier. Par exemple, si la fourche est horizontale et le bras levé, pour peu que vous baissiez le bras, la palette glisse illico presto. Il faut donc constament revoir l'inclinaison de la fourche. Aussi, les butées sont presque inexistantes puisqu'elle peut pivoter sur plus de 240°. Mais bon, on n'est plus à ça près !
Le contenu est bon : beaucoup de poutre jaunes, grises et noires, de la pignonerie variée et en assez grande quantité (45), des connecteurs utiles, les 2 éléments de carroserie jaune, un vérin mécanique, les pièces de la boîte à vitesses et les quelques flexs. Les roues (grises à l'origine, je le rappelle) sont aussi un bon point car souvent, les modèles n'ont que 2 exemplaires de ce type.
L’inventaire des pièces est disponible ici.
Sur le papier, ce #8295 était alléchant et avait tout pour être un grand set. Malheureusement, Lego rate totalement le coche au niveau de la mécanique (seul le mécanisme de télescopage est exempt de tout reproche). De surcroît, le châssis est mal optimisé en terme de construction. Restent alors le charme indéniable du véhicule, de par son design et ses 4 roues directrices, ainsi que l'inventaire.