Transporteur de voitures #42098
- Référence : #42098
- Nom du modèle : Transporteur de voitures
- Nombre de pièces : 2493
- Année : 2019
- Dimensions : 87 x 18 x 22
- Designer : Uwe Wabra
- Niveau de difficulté : 3/5
- Note du modèle principal : 4/5
- Note du modèle secondaire : 3/5
Mesurant presque 90 cm de long, ce camion transporteur est un gros morceau. La cabine est très joliment réalisée. L'utilisation de ces carénages coudés permet de donner un design net et légèrement bombé sur la face avant. Les détails sont satisfaisants : calandre, phares, clignotants, feux de position et pare-buffle. Sur les côtés, les finitions sont bonnes également avec des passages de roues et marchepieds bien intégrés. Dans l'habitacle, c'est très spartiate. D'aucuns diraient que c'est un peu bâclé puisque l'on a simplement une planche de bord, 2 sièges, et un volant qui n'est pas en face du siège du chauffeur. On remarquera que chaque rétroviseur est accompagné d'un petit rétroviseur d'angle mort ; il est toujours plaisant de voir de petits détails de ce type pris en compte. Malgré ses finitions et détails de qualité, cette cabine présente un problème majeur : les éléments de couleurs grise jurent complètement avec le reste... En terme de design, ce choix est difficilement explicable. Une cabine totalement rouge semblaient toute indiquée ici.
Le plateau inférieur du camion est soigné. Il est idéalement habillé à gauche et à droite où la voiture bleue roulera. Et il est un peu ajouré sur la bande centrale pour entrapercevoir la mécanique. Sur les faces latérales, le camion dispose de feux de gabarit et d'éléments de carrosserie bien ajustés qui font un bel habillage. De même, la transition avec les 2 essieux arrière et les passage de roues est correcte. On pestera davantage à l'arrière où l'on ne retrouve aucun habillage rouge après le troisième essieu. Avec le point d'attache de la remorque, les feux stops, les feux de recul et les clignotants, l'arrière du camion est sobre. De toute façon, cette zone est relativement peu visible lorsque la remorque est attelée.
Le plateau supérieur dispose forcément de 2 bandes carénées pour stocker des voitures. Mais il est globalement plus ajouré que le plateau inférieur. Cela lui confère une certaine légèreté dans son allure, ce qui est tout à fait approprié pour cette grande structure suspendue. En terme de détails, on a de fines barrières de sécurité sur quasiment toute la longueur et des feux de gabarit à l'avant. C'est juste ce qu'il faut. Le cadre de couleur blanche apporte quant à lui un contraste intéressant. Néanmoins, il est important de souligner que le plateau supérieur est disgrâcieux car bien trop grand. L'énorme porte-à-faux à l'avant n'a aucune raison d'être si l'on se réfère à tous les véhicules du genre. Un tel choix ne s'explique donc que d'une seule manière : la voiture qui accompagne le camion est trop grande.
La remorque alterne le bon et le moins bon. Le bon concerne globalement ce qui est repris du camion. Ainsi, le plateau supérieur reprend les barrières de sécurité et conserve une allure légère et aérienne. Idem pour la rampe : lorsqu'elle se déploie, on apprécie la finesse de son design. Le plateau inférieur est un peu trop dépouillé sur la partie centrale, mais on s'en accomodera. Sur les faces latérales, l'habillage est très proche de celui du camion, notamment concernant l'utilisation de ces panneaux biseautés. On apprécie aussi les carénages rouges derrière le second essieu de la remorque, alors qu'ils sont absents sur le camion. Ils sont pourvus de feux stops et clignotants pour une finition discrète. Mais là où cette remorque a vraiment un problème, c'est sur la réalisation des 2 essieux et l'intégration des passages de roues. Visuellement, le résultat est assez carastrophique. Différentes de celles du camion, les roues ne sont pas belles. Et s'il est vrai que certains camions transporteurs ont de plus petites roues sur la remorque, il était essentiel ici d'avoir les mêmes roues que sur le camion pour apporter de la cohérence et de l'unité à l'ensemble. Dans la même veine, les passages de roues sont purement et simplement inexistants. Cela fait une bien piètre finition...
La ligne de la voiture est plutôt bonne. Et sa face avant lui donne donne de gros airs de Camaro. Compte tenu de son échelle, il est forcément difficile d'avoir des finitions et détails de haute volée. Mais on saura apprécier ce qu'elle a à nous offir à sa juste valeur. On a ainsi de très bon ajustements entre les différents éléments de carrosserie (l'utilisation de slopes curved sur le bas de caisse est une brillante idée), une belle ligne fuyante à l'aide de ces pièces, et des ailes subtilement élargies. Au niveau des détails, on recense le spoiler à l'avant, des phares, un V8 nettement visible, des rétroviseurs, des feux stops, et un habitacle avec 2 sièges et un volant. C'est tout à fait correct. Mais tout n'est pas parfait pour autant. Le premier bémol concerne l'utilisation de poutres noires sur le capot : ça forme des bandes assez malvenues. L'abaissement d'un tenon de l'essieu arrière est lui aussi discutable. Certes, il penche la totalité de la voiture vers l'avant et dynamise sa ligne. Mais il donne aussi l'impression que les roues arrière sont sous-dimensionnées dans leur passage de roues. Enfin, et s'il semble bien difficile de réduire sa taille, on déplorera les dimensions trop importantes de la voiture par rapport au camion. Cela est indirectement confirmé par le porte-à-faux surdimensionné à l'avant du camion et le fait que le convoi ne peut transporter au maximum que 5 voitures (ce qui est suffisant pour un set Lego, mais peu pour ce type de convoi).
De par sa taille, c'est forcément la voiturequi embarque la mécanique la plus simple. La direction s'opère depuis la HOG située à l'arrière. Au bout de l'axe articulé en 2 points, une bielette déforme le parallélogramme de direction pour orienter les roues. Le rayon de braquage est de 42 cm ; c'est moyen.
L'autre fonction de la voiture, c'est bien sûr le moteur V8 actionné par l'essieu arrière. Après le différentiel à 28 dents, un 20t et une paire de 8t actionnent directement l'axe du vilebrequin. Le rythme des pistons est assez soutenu lorsque l'on fait rouler la voiture ; tant mieux. On remarquera que le capot peut s'ouvrir, mais que cela n'a aucun intérêt puisqu'il est déjà largement ajouré.
La direction du camion se contrôle depuis la HOG située derrière la cabine. Un axe plonge verticalement dans le châssis pour aboutir à un renvoi d'angle avec 2 engrenages à 12 dents. Puis un 12t fait coulisser la crémaillère de direction. Que la remorque soit attelée ou non, le rayon de braquage est inchangé : 55 cm. Etant donné la taille de l'ensemble, c'est excellent ! La HOG aurait pu être un tenon plus haut pour être plus facilement accessible ; rien de bien grave cependant. En fait, le vrai problème de cette direction réside dans la nature même du véhicule : en chargeant une voiture au dessus de la cabine, la HOG devient totalement inaccessible. Par conséquent, Lego propose un renvoi sur le côté gauche avec 2 engrenages à 12 dents. Techniquement, il y a donc 2 HOGs. En presque 50 ans de Lego Technic, c'est la première fois qu'un set nous inflige un tel traitement de la direction. Là où une HOG standard est largement accessible et permet de braquer à gauche en tournant la molette à gauche, cette HOG latérale est absolument contre-intuitive. Elle n'est utilisable que d'un côté et il faut appréhender la notion de sens horaire et anti-horaire pour la diriger convenablement. Pire, en voulant orienter le camion sur la gauche, et donc en tirant un peu dans cette direction, il peut arriver que la HOG nous reste dans la main après plusieurs manœuvres. En tout état de cause, la configuration adoptée par Lego pour gérer la direction est simpliste et non satisfaisante. Avec une voiture qui peut masquer le haut de camion, il aurait été préférable d'avoir 2 HOGs sur le dessus de la cabine, mais excentrées un peu à la manière de ce que propose le Mercedes-Benz Arocs 3245 #42043. Ou alors, on peut penser à une HOG déportée sur le bord avant du plateau supérieur grâce à un jeu de biellettes, et qui se débraye par des knobs pour laisser la possibilité à la cabine de se lever. Il est bien évident que de telles solutions auraient été plus complexes à mettre en œuvre. Mais en terme de jouabilité, le résultat aurait été bien meilleur. Car en l'espèce, il faut s'y résoudre : à ne pas vouloir utiliser la HOG latérale, on ne charge tout simplement pas la voiture sur le dessus de la cabine. Pour un transporteur de voitures, c'est un comble !
Le camion dispose d'un moteur factice actionné par l'essieu central. Après le différentiel et un long axe qui file vers l'avant, un 12t interagit avec un 20t pour actionner les pistons. Le rythme des pistons est moins élevé que sur la voiture, mais ce n'est pas bien grave. Ce qui est un peu plus dommage, c'est de constater que le 3ème essieu de camion n'est pas moteur. Il était pourtant tellement simple de le raccorder au système... Par ailleurs, on pourra s'étonner que le moteur ne soit qu'un V6. C'est modeste pour un poids lourd. Pour preuve, même la voiture possède un V8.
Pour basculer la cabine et accéder au moteur factice, on utilise le levier situé sur le côté droit du camion. Grâce à une décomposition intelligente des différents mouvements, les jeux de biellettes sont moins complexes qu'on pourrait le penser. La cabine bascule grâce aux liaisons entre 4 biellettes. Et le plateau supérieur se lève (sans quoi la cabine ne pourrait pas basculer) en étant relié à la cabine par une biellette double. Autrement dit, avec le levier on bascule la cabine, et la cabine se charge de soulever l'avant du plateau. L'ensemble du dispositif jouit d'un point de rebroussement au niveau de cette biellette qui vient se bloquer contre le châssis lorsque l'on continue à tourner le levier. De cette façon, en appuyant sur le dessus de la cabine ou du plateau, l'ensemble ne retombe pas. Il faut nécessairement actionner le levier en sens inverse pour replier le tout. Au passage, on notera que les portes de la cabine peuvent s'ouvrir.
Pour baisser plateau supérieur du camion, on utilise la molette située côté gauche. Après un renvoi d'angle fait de 2 engrenages simple bevel, une vis sans fin agit sur une crémaillère 14L. En plus d'offrir une considérable réduction, la vis sans fin fournit l'indispensable irréversibilité au système permettant de soutenir le poids de la plateforme. En coulissant vers l'avant, la crémaillère va emmener avec elle les supports obliques, leur donner de l'angle, et finalement baisser la plateforme. Il faut un peu plus de 12 tours de molette pour passer d'une position à l'autre, ce qui n'a rien de scandaleux. Petite et collée au carénage, la molette offre une préhension moyenne. Elle devient même assez difficile à tourner lorsque l'on veut relever le tout et qu'une voiture est chargée dessus. A ce propos, on notera qu'à cause de la forte pente de la plateforme, le dessous de la voiture râcle allègrement le plateau (au niveau de l'articulation) si on veut la garer au dessus de la cabine du camion sans relever la plateforme. En conséquence, et si on veut faire les choses dans les règles de l'art pour charger une voiture sur la cabine du camion, il faut baisser la plateforme, positionner la voiture sur la plateforme en pente, relever la plateforme et faire avancer la voiture. Pour charger les 2 voitures que le plateau supérieur est supposé pouvoir accueillir, il faut donc baisser et lever la plateforme 2 fois... Cela dit, pour faire cela, encore eut-il fallu que le plateau supérieur puisse effectivement accueillir 2 voitures. En l'état, ce n'est clairement pas le cas : 2 voitures du gabarit de celle qui est fournie ne rentrent pas ! Cela renforce l'idée que la voiture fournie est trop grosse. Après la direction amputée, ce #42098 ne fait décidément rien pour nous donner envie de transporter une voiture au dessus de la cabine du camion... Bien que cela n'ait aucune utilité réelle, on signalera qu'il est possible de baisser la plateforme supérieure et relever la cabine en même temps.
Sur la remorque, les 3 fonctions ont des commandes doubles, avec des molettes situées à gauche et à droite ; tant mieux ! Le déploiement de la rampe de la remorque se contrôle depuis la molette la plus basse. Après une paire de 12t simple bevel en renvoi d'angle, une vis sans fin interagit avec un engrenage 20t pour assurer l'irréversibilité du mécanisme. S'en suit alors une série de biellettes plus ou moins longues pour abaisser la partie principale de la rampe, notamment grâce à cette poutre. La partie secondaire de la rampe se déplie grâce à un parallélogramme déformable, puis glisse au sol. En terme de fonctionnement, c'est très bon puisqu'il faut moins de 7 tours de molette pour déplier le tout, et que rien ne force. Le seul petit écueil de ce mécanisme concerne la jonction avec le plateau supérieur. Quand une voiture est chargée sur ce plateau, la plateforme a tendance à ployer de quelques millimètres. Alors, la rampe ne peut plus se replier correctement sous le bord du plateau, ce qui nécessite une petite intervention avec le doigt. Cela ne demeure pas bien méchant, et difficilement évitable en Lego. D'autre part, il ne faut pas confondre les 2 roulettes situées à proximité de la vis sans fin avec une quelconque béquille. Cela n'a rien à voir : ces roulettes sont là uniquement pour générer des butées appropriées aux biellettes, et donc à la rampe lorsqu'elle se replie. Une béquille aurait été fort appréciable pour stabiliser la remorque quand elle n'est pas attelée. En l'état, avec les 2 essieux relativement proches du centre du châssis, la remorque n'est pas un exemple de stabilité.
Pour passer du plateau inférieur de la remorque à celui du camion, la remorque dispose d'une petite passerelle. Cette passerelle s'opère avec la paire de molettes située la plus en avant de la remorque. Le mécanisme est très simple puisqu'il ne comprend que 3 biellettes. Le tout fonctionne très bien, et intègre suffisamment de friction pour que la passerelle ne tombe jamais de manière intempestive. Il est en outre impossible de faire passer la passerelle sous le plateau du camion (au niveau du parechoc), même lorsqu'on a de l'angle entre le camion et la remorque ; un bon point. Le bord de cette passerelle se pose sur le plateau inférieur du camion. Cela induit donc une marche d'un tenon si l'on veut garer une voiture derrière la cabine du camion. Quand on baisse la plateforme supérieure du camion, cette marche disparait et l'alignement est parfait.
Le mécanisme permettant de baisser la plateforme supérieure de la remorque est pratiquement identique à celui du camion. La seule différence réside dans le fait que le premier engrenage est un 12t simple bevel et non un 20t simple bevel comme sur le camion, vraisemblablement pour éviter que le châssis de la voiture ne puisse frotter contre. Sans multiplication dans la mécanique de la remorque, on passe donc de 12 à 20 tours de molette pour effectuer une course complète ; tant pis ! La préhension, elle, n'est pas meilleure que sur le camion. Comme on l'a vu précédemment, la rampe de la remorque se replie sous la plateforme supérieure. Il n'est donc pas possible de baisser la plateforme supérieure sans avoir auparavant déplié la rampe. Cela n'est pas gênant, c'est même plutôt logique ! La continuité de la pente avec la rampe est très bonne. La marche est de un tenon ; on ne peut pas faire moins.
La dernière fonctionnalité du set concerne les points d'accroche sur les plateaux supérieurs. Ils permettent à la voiture de rester bien en place lorsque l'on remonte la plateforme et pendant le transport. Le châssis de la voiture, qui n'est pas totalement lisse, s'accroche tout simplement lorsque l'on fait passer la voiture dessus. Il arrive parfois que l'on hésite et qu'on ne sache pas trop si la voiture est bien accrochée par manque de visibilité. Ces pièces en caoutchouc se chargent de donner du ressort aux crochets. De petits leviers sur le bord droit de chaque plateforme permettent de baisser chaque crochet pour libérer la voiture. Sur les plateaux inférieurs, la voiture est calée par des tiles jaunes. C'est léger, mais suffisant. Et si le plateau inférieur du camion dispose de tiles 2x3, c'est pour maintenir la voiture davantage en avant, et l'empêcher d'entrer en contact avec la passerelle lorsqu'on l'abaisse.
Vis-à-vis de la maniabilité, il y a peu de commandes à mémoriser donc on ne se pose pas vraiment de question de ce point de vue. Globalement, toutes les opérations de chargement et de déchargement se font de manière assez efficace. Au pire, on s'y reprend à 2 fois pour guider la voiture à travers la remorque et la mener jusqu'à camion. Il arrive également que la voiture puisse buter un peu quand il y a une marche à franchir entre les sections, mais là encore, ce n'est pas bien grave. Le plus handicapant reste bel et bien la gestion de la direction qui limitera l'utilisation que l'on fait du modèle dans sa globalité. Concernant l'approche générale avec laquelle le sujet a été traité, on pourra remettre en question la présence de la remorque. En effet, elle n'est pas forcément très séduisante visuellement, ne dispose pas de béquille, et sa fonction principale fait doublon avec celle du camion. On peut ainsi penser qu'un camion de taille légèrement plus grande (une douzaine de tenons en plus à l'arrière) mais sans remorque aurait sûrément été un choix plus intéressant. La rampe aurait été intégrée directement à l'arrière du camion, et l'augmentation de la longueur aurait permis de supprimer l'immense porte-à-faux présent au dessus de la cabine. Une telle approche aurait aussi donné la possibilité de stocker 2 voitures sur la plateforme supérieure tout en rendant le convoi visuellement moins vide (et ce bien qu'une seule voiture soit fournie).
En dépit de ses 2500 pièces, l'inventaire de ce #42098 demeure relativement basique. Dans les pièces techniques intéressantes, on ne recense qu'un cardan, un CV joint, et 42 pièces dentées dont 2 différentiels, 3 vis sans fin, une crémaillère 7L et 2 crémaillères 14L. C'est franchement léger ! Parmi tout le reste, on retiendra principalement les 82 (!) éléments de carrosserie dans des couleurs variées, 7 cadres Technic, 2 métapièces rouges, énormément de poutres, et 14 roues malheureusement dépareillées.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Ce camion transporteur de voitures n'est pas un mauvais set, loin de là, mais il méritait mieux. En effet, si le camion et la voiture sont plutôt sympas visuellement, la remorque apparaît moins travaillée. De même, si le fait d'avoir 3 éléments majeurs est un atout de taille pour la jouabilité, le système de direction mal géré du camion vient un peu gâcher la fête. Il reste donc un set très imposant qui met en œuvre certains concepts intéressants.