Grue mobile tout-terrain #42082
- Référence : #42082
- Nom du modèle : Grue mobile tout-terrain
- Nombre de pièces : 4057
- Année : 2018
- Dimensions : 77 x 21 x 27
- Designer : Olav Krøigaard
- Niveau de difficulté : 5/5
- Note du modèle principal : 5/5
- Note du modèle secondaire : 4/5
Malgré ses 4000 pièces, l'analyse du design de cette grue se veut plutôt rapide. Presque tout de noir vêtu, le châssis est très bien caréné de partout. Ce design précis est assorti de détails tout à fait convenables : parechocs, phares, clignotants, feux stop, de recul, casiers de rangement latéraux, échelles et rétroviseurs. On a même un très bon aperçu du bloc moteur et de ses détails (on ne prendra pas la peine de commenter la couleur orange du ventilateur...). Pour autant, l'ensemble paraît très froid et peu flatteur. La couleur noir intégrale a fortement tendance à absorber tous les reliefs et à occulter les détails... Même les jantes, au demeurant bien habillées, sont presque toute noires. Les stabilisateurs paraissent en outre trop rachitiques compte tenu du gabarit du set.
La tourelle dispose d'une cabine côté gauche. Là encore, on note un niveau de détails satisfaisant puisque l'on recense un siège, un volant, un levier, une planche de bord, une rampe d'accès, un extincteur, un gyrophare et plusieurs feux. Ceci étant dit, en terme de look l'essai n'est pas vraiment transformé... Les formes très arrondies de cette cabine ne conviennent pas du tout au dessin très angulaire du châssis. Côté droit, on a un rétroviseur et une sorte de jupe qui habille le plan frotteur ; très bien. Plus vers l'arrière, la tourelle dispose de beaucoup d'éléments de carrosserie pour faire l'habillage le plus soigné possible. Et le résultat est à nouveau décevant... Les carénages positionnés de façon oblique ne sont pas franchement jolis, et l'élargissement de 4 tenons de chaque côté avec des superpositions de carénages est franchement disgrâcieux. Cela forme des sortes d'écailles qui balaient définitivement toute la précision que l'on aimerait trouver dans le design... Sur le dessus de la tourelle, de la mécanique et le boîtier à piles sont clairement visibles. Cela n'est pas forcément problématique : ça apporte quelques détails. En revanche, toujours sur le dessus, les 2 carénages rouges utilisés illustrent bien l'idée que cette tourelle est entièrement composés d'éléments de carrosserie grossièrement raboutés les uns aux autres... On notera une seule exception : la carénage situé derrière la cabine est savamment intégré.
Concernant la flèche, il aurait été appréciable que la base soit un peu plus épurée, avec moins de pièces qui dépassent ; tant pis. La flèche elle-même est impeccable, et il est bien dommage que la tourelle n'ait pas bénéficié du même traitement. La partie télescopique et son extrémité sont très bien réalisées également. Ouf ! Compte tenu de la taille démesurée du set, on notera que les vérins mécaniques semblent visuellement un peu trop petits. Il n'y a pas grand chose à faire concernant cet écueil, mais cela méritait d'être souligné. De même, on déplorera que la flèche ne soit pas horizontale lorsqu'elle est entièrement repliée. Le préfabriqué, qui se décompose en 4 panneaux, est relativement crédible avec ses ouvertures pour porte et fenêtres.
Au final, cette grue mobile #42082 n'est pas vraiment un joli set. Certaines finitions sont clairement à revoir. L'identité du véhicule n'est pas non plus définie de façon précise, avec des formes tantôt angulaires, tantôt très arrondies. Enfin, le schéma de couleur manque sérieusement d'audace. Ce châssis tout noir et cette tourelle toute rouge sont véritablement ennuyeux...
Les fonctions les plus basiques du set sont les différentes ouvertures. On a 2 casiers sur le châssis avec divers outils, et la portière de la cabine. Tout les 3 se comportent très bien grâce à des pins à friction. A l'intérieur des casiers, les caisses sont correctement calées.
La direction se contrôle depuis la molette située à l'arrière. Après une première réduction faite d'un engrenage 12t et d'un 20t, un nouveau 12t fait coulisser la crémaillère 7L de l'essieu arrière. Pour actionner la direction à l'avant, l'axe longitudinal passe à travers une roue folle de la transmission. Puis, la rotation est décalée sur la gauche grâce à un couple d'engrenages à 16 dents pour contourner l'axe passant à travers la turntable. Une fois à l'avant, on retrouve le même schéma : 2 nouveaux 16t pour recentrer le mouvement, un axe qui passe dans la roue folle de la transmission, et un 12t qui agit sur la crémaillère. Le rayon de braquage est de 34 cm, ce qui est excellent. Aussi, le mécanisme est d'une douceur remarquable. C'est d'autant plus étonnant compte tenu du poids du modèle. On notera que cette #42082 ne dispose pas d'un mode crabe, pour des raisons évidentes de place.
Notre grue mobile tout-terrain dispose de 4 roues motrices. Et chaque essieu présente la même configuration mécanique. Les ponts portiques intrègrent une multiplication faite d'un engrenage 24t sur un 8t. Ensuite, chaque différentiel 3L travaille avec un 20t, puis 3 engrenages à 16 dents (dont les roues folles évoquées ci-avant) remontent la rotation et la décalent côté droit (le côté gauche étant utilisé pour la direction) afin de contourner l'axe dans la turntable. Les 2 essieux étant liés sans différentiel interpont, le moteur factice se greffe directement sur le 3ème 16t arrière, et ce à l'aide d'un 16t, d'un 20t et d'un 12t. La vitesse des pistons est très soutenue du fait des mulplications successives (multiplication de 1:7). Le ventilateur, lui, est mis en mouvement de l'autre côté du vilebrequin par un couple de pignons 8t. Rien à redire !
Toutes les autres fonctions du set sont motorisées par un moteur L et plusieurs boîtes à vitesses. L'axe du moteur alimente directement la première boîte à vitesses du modèle qui va permettre de choisir quelles fonctions motoriser. Soit on pousse le levier vers la droite et on peut opérer les 3 fonctions de la tourelle, à savoir le levage de la flèche, le télescopage et le câble. Soit on pousse le levier vers la gauche et on peut opérer les 2 fonctions dans le châssis, à savoir les stabilisateurs et la rotation de la tourelle. Commençons par étudier les fonctions du châssis. Une fois le levier poussé vers la gauche, le driving ring glisse et enclenche la roue folle avant de la boîte à vitesses. Plusieurs réductions vont s'en suivre pour descendre la rotation tout en bas de la tourelle : la roue folle sur un engrenage à 20 dents, un pignon 8t sur un 24t, et un 16t sur un nouveau 20t. Un axe longitudinal vers l'avant et un renvoi d'angle fait de 2 engrenages 12t simple bevel permettent alors à la rotation de descendre au centre de la turntable. Une fois dans le châssis, un triplet d'engrenages 12t simple bevel en "U" va alors distribuer le mouvement aux engrenages des 2 boîtes à vitesses présentes dans le châssis. Ce triplet d'engrenage en "U" est fondamental puisqu'il permet aux engrenages avant et arrière des boîtes à vitesses de tourner en sens inverses. En effet, les 2 boîtes à vitesses du châssis sont des boîtes à double sens : l'entrée se fait par les engrenages (et non par l'axe comme sur une boîte à vitesses classique), pour opérer une seule fonction chacune, et le driving permettra de sélectionner le sens de rotation de ladite fonction.
Quand le levier de la première boîte à vitesses est toujours orienté sur la gauche, on peut contrôler les stabilisateurs avec le levier situé sur le côté droit du châssis. Sur cette fonction aussi, la configuration mécanique est la même à l'avant qu'à l'arrière. En contrebras des engrenages de la boîte à vitesses, on trouve un 20t, un axe articulé en 2 points grâce à des cardans, puis un 16t qui distribue la rotation côté gauche et droit avec des engrenages 20t. Après cela, 2 engrenages à 12 dents alimentent le mini vérin mécanique de chaque stabilisateur (réduction finale : 1024:375). Chaque stabilisateur doit être accompagné d'une cale sans quoi il est incapable d'atteindre le sol, et donc d'exercer la moindre pression qui stabiliserait le véhicule... Il faut bien avouer que ces cales amovibles sont assez agaçantes. On ne sait jamais vraiment où les positionner avant que les stabilisateurs ne soient baissés. Et si on malmène un peu la grue, elles ont tout le temps tendance à bouger. En outre, si la mécanique de cette fonction est propre, elle demeure légèrement trop lente : il faut compter plus de 20 secondes pour déployer totalement les stabilisateurs. C'est beaucoup quand on sait qu'il sont tout petits et qu'ils ne stabilisent pas grand chose. En bout de course, les systèmes de débrayage internes aux mini vérins mécaniques remplissent leur rôle convenablement.
Avec le levier de la première boîte à vitesses toujours orienté sur la gauche, on peut opérer la rotation de la tourelle avec le levier situé sur le flanc gauche du châssis. Une fois le driving ring de la boîte à vitesses enclenché vers l'avant ou l'arrière selon le sens de rotation souhaité pour la tourelle, on trouve une cascade d'engrenage assez violente sur le côté gauche du châssis : 8t, clutch, 12t, 12t simple bevel, 12t, 24t, 16t, 20t, 12t, 24t, 20t, et 16t ! Finalement, l'axe de ce dernier remonte à la surface où un dernier 12t s'engrène avec les 60 dents de la turntable (réduction finale : 1125:4). Malgré la réduction conséquente nécessaire pour obtenir du couple, la vitesse de rotation n'est pas ridicule. Il faut compter environ 45 secondes pour que la tourelle fasse un tour complet. On notera que ce mécanisme est équipé d'un clutch alors que cette fonction n'a pas de fin de course par nature. Le clutch sert donc à sécuriser la mécanique si la tourelle rencontre un obstacle. Dans son fonctionnemnt normal (sans obstacle, donc), ce clutch n'entraîne pas de perte de motricité sur la tourelle. Par ailleurs, on appréciera sincèrement que cette fonction se contrôle depuis le châssis, et évite donc le syndrome de la "voiture folle" tel qu'on le trouve sur la grue treillis #42042. En effet, il est assez pénible (pour ne pas dire absurde) qu'un levier de commande entre en mouvement au moment où l'on active la fonction qu'il contrôle... On soulignera aussi la qualité du plan frotteur, où de petites roulettes font office de billes de roulement. En bref, cette fonction c'est du tout bon !
Il convient à présent d'étudier les 3 fonctions de la tourelle. Pour les opérer, il faut basculer le levier de la première boîte à vitesses vers la droite. Le driving ring glisse alors vers l'arrière et s'enclenche avec la roue folle. Cette dernière travaille avec un engrenage à 16 dents qui va directement mettre en mouvement les 3 roues folles arrière des 3 boîtes à vitesses à double sens situées au dessus. Les 3 roues folles avant de ces 3 mêmes boîtes à vitesses vont être mises en mouvement par un chemin quelque peu détourné : un 20t, 2 engrenages 16t, un autre 20t, et un nouveau 16t. Cette combinaison ne poursuit qu'un seul but : intégrer un décalage dans la mécanique pour que les engrenages avant des boîtes à vitesses à double sens tournent dans le sens inverses des engrenages arrière. De gauche à droite, ces fonctions contrôlent le levage, le télescopage, et le câble.
Pour contrôler le levage de la flèche, on positionne le levier de la boîte à vitesse de la tourelle à gauche. En sortie de boîte, à l'avant, on trouve la même réduction à 3 reprises : 12t sur 20t. A la suite de ça, un 12t divise le mécanisme en 2 pour alimenter 2 engrenages à 20 dents. Pour finir, 3 engrenages simple bevel (dont un 20t libre situé sur l'axe de pivot des vérins) se chargent de mettre en action les vérins mécaniques (réduction finale : 625:81). Cette fonction ne force pas trop, et la flèche se lève à une vitesse respectable : il faut un peu plus de 35 secondes pour la lever entièrement. Elle se dresse à un angle de l'ordre de 65°. Là encore, c'est une belle performance. La seule chose que l'on regrettera est le débrayage en fin de course. Il est géré par les dispositifs internes aux vérins, ce qui appelle forcément de craquements horripilants...
Avec le levier en position centrale, on peut sortir la partie télescopique de la flèche. A la sortie de la boîte à vitesses par l'avant, 3 engrenages simple bevel (dont un 20t libre positionné sur le point de pivot du bras) permettent d'amener la rotation sur la flèche. Puis, on trouve à 2 reprises un pignon 8t sur un engrenage à 24 dents (dont un cluch). S'en suit alors un long axe articulé en 3 points par cardans et CV joints. A l'extrémité de la flèche, 2 engrenages simple bevel en renvoi d'angle permettent à un 12t d'entraîner la longue crémaillère de la partie télescopique (réduction finale : 15:1). La mécanique est bien huilée et ne rencontre aucune difficulté même quand la flèche est levée au maximum. Il faut 25 secondes pour sortie la section télescopique en totalité, ce qui est plutôt rapide. Le bras atteint ainsi la hauteur de 101 cm ; ce n'est pas rien ! Autre bonne nouvelle : clutch intégré dans le mécanisme débraye idéalement sur les 2 fins de course (sortie et entrée). En fait, cette fonction donne entière satisfaction, tout simplement.
Pour gérer le câble, il faut positionner le levier de la boîte à vitesses de la tourelle tout à droite. Cette fois, la sortie de boîte se fait par l'arrière, où un 16t s'engrène avec un 20t. On a ensuite un 12t sur un clutch, puis un renvoi d'angle avec 2 engrenages simple bevel suffit à mettre le treuil en action (réduction finale : 25:6). La vitesse de déroulement et d'enroulement du câble est appropriée et le clutch est irréprochable en fin de course (enroulement uniquement, puisqu'en bout de déroulement le câble se réenroulerait dans l'autre sens). Le câble a de surcroît exactement la bonne longueur puisqu'entièrement déroulé avec la flèche la plus haute possible, il mène le crochet à fleur de sol. Par dessus le marché, on appréciera les roulettes positionnées sur le dessus de la flèche et qui peuvent naviguer librement de gauche à droite pour un guidage du câble optimal. Le seul bémol réside dans l'impossibilité d'accrocher le crochet au châssis lorsque la grue mobile est repliée.
Lego nous a même rajouté un petit bonus pour parfaire le set... On l'a déjà vu par le passé sur certains sets motorisés : une fonction qui n'est pas irréversible (vis sans fin, vérin mécanique) peut devenir complètement libre si elle n'est pas embrayée. En effet, le moteur n'est plus là pour apporter sa résistance. Notre grue mobile intègre donc un ingénieux dispositif pour balayer cet écueil. Cela concerne les fonctions du télescopage et du câble, puisque les vérins mécaniques du levage et des stabilisateurs sont irréversibles par essence. Concrètement, à l'arrière des 2 boîtes à vitesses concernées, les axes sont équipés d'élastiques paralysés qui vont jouer le rôle de frein. Astucieux ! Sans ce dispositif, les 2 fonctions opposent toutefois une grosse résistance puisque si dans le sens normal on a des réductions (15:1 et 25:6), cela devient des multiplications lorsque l'on cherche à faire fonctionner la mécanique à l'envers. Décidément, cette grue mobile #42082 fait les choses vraiment bien ! Seule la rotation de la tourelle demeure libre lorsqu'elle est débrayée. Cependant, cela ne nuit jamais aux manœuvres que l'on peut réaliser. Mieux encore, cela peut même s'avérer pratique pour ajuster la grue manuellement de quelques degrés et positionner précisément le crochet au dessus de la charge à lever. L'accès au boîtier à piles est quant à lui très aisé. Il suffit de basculer le contrepoids vers le haut en désserrant un pin, puis de retirer 2 broches.
Concernant la jouabilité, le modèle tient quasiment toutes ses promesses. L'utilisation des 4 leviers de vitesses est d'une simplicité déconcertante. On ne se mélange jamais les pinceaux tant ils sont placés à des endroits judicieux. Les boîtes à vitesses à double sens font - comme souvent - des miracles en terme de confort d'utilisation. Et le boîtier à piles qui ne peut s'allumer que dans un sens fait que l'on assimile vite le sens de fonctionnement de chaque boîte à vitesses. Ces sens de fonctionnement sont de surcroît logiques. Par exemple, pour "déplier" le modèle (sortir les stabilisateurs, lever le bras, sortie la section télescopique, dérouler le câble), il faudra toujours pousser le levier de vitesses vers l'avant. A l'inverse, pour replier le modèle, on tirera systématiquement le levier vers l'arrière. A cela s'ajoutent des vitesses de fonctionnement plutôt justes, une mécanique propre et des fins de course globalement bien gérées. En définitive, les fonctionnalités de cette grue mobile tout-terrain #42082 sont d'une grande qualité. Le préfabriqué en 4 sections est aussi un plus indéniable quant à la réalisation d'opérations de chantier. Les 2 seuls bémols que l'on peut dresser concernent les stabilisateurs (peu efficaces et nécessitant des cales amovibles) et les craquements des vérins mécaniques.
Avec plus de 4000 pièces, on a forcément de quoi faire, à commencer par un moteur L et un boîtier à piles. Parmi les 152 (!) pièces dentées on retiendra tout particulièrement la présence de 3 clutchs, 14 roues folles, une turntable Technic, 8 grands quarts de cercle dentés, 14 crémaillères, 3 engrenages 20t libres, et 2 différentiels. Dans les autres pièces Technic, il y a 4 changeover catchs, 6 driving rings, 2 CV joints, 9 cardans, 2 vérins mécaniques et 4 mini vérins mécaniques. Enfin, on a encore quelques autres belles pièces, à savoir 73 (!) éléments de carrosserie, 21 cadres Technic, 4 grands pneus, 4 jantes, 4 ponts portiques et toute une batterie de connecteurs de toutes sortes.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Devant le peu d'arguments que cette grue mobile possède pour flatter la rétine, il est clair que l'on ne la choisira pas pour joliement garnir son étagère... En revanche, ses fonctions et sa jouabilité sont réellement d'un excellent niveau. On se plaît à réaliser de belles manœuvres, le tout dans la simplicité. Pourtant, on ne peut pas dire le modèle soit simple. Sa mécanique est riche, en plus d'être bien pensée. A ce titre, cette #42082 offre un inventaire bien doté.