Abatteuse #42080
- Référence : #42080
- Nom du modèle : Abatteuse
- Nombre de pièces : 1003
- Année : 2018
- Dimensions : 54 x 13 x 18
- Designer : Alfred Pedersen
- Niveau de difficulté : 2/5
- Note du modèle principal : 3/5
- Note du modèle secondaire : 2/5
La cabine de cette abatteuse est à n'en pas douter la partie la plus réussie du véhicule. Les formes angulaires donnent du caractère, idem pour la couleur vert lime et les marquages blancs. Les détails sont très fournis également : un pare-brise pourvu de barreaux de protection, des parechocs massifs, un extincteur, plusieurs feux et des leviers de commande dans l'habitacle. Par contre, la présence du verre et de la bouteille du conducteur ne rime pas à grand chose... De part et d'autre de la cabine on a des marchepieds gris foncé, mais il aurait été préférable que ces zones soient utilisées pour rendre les habillages vert lime plus présents. En outre, au dos de la cabine, sans même considérer les tuyaux pneumatiques qui amènent forcément du désordre, on aurait apprécié que les sélecteurs pnematiques soient davantage intégrés. Enfin, sur cette partie avant, le châssis composé de seulement quelques poutres parait réellement maigrichon. Une construction plus cossue aurait procuré plus d'allure à l'engin.
Au niveau de l'articulation, les outils accrochés ça et là laissent un peu perplexe. Les marchepieds studful, eux, sont clairement ridicules tant leur intégration est mauvaise. Derrière, le blanc et le vert lime sur le bloc moteur sont jolis. De même, sur le dessus, on a quelques détails bien sentis, avec 2 échappements, 2 petits gyrophares et une chaine bien rangée dans un compartiment finement réalisé. Pour tout le reste, ce bloc moteur arrière vire au grand n'importe quoi... Déjà, l'utilisation du vert classique quand on a déjà vert lime est d'un goût franchement douteux. De plus, l'agencement de ces carénages verts est totalement à revoir. En effet, ils ne sont pas dans la continuité des carénages vert lime pour laisser la place aux essieux pendulaires. Ils ne sont pas non plus dans la continuité l'un de l'autre pour faire ressortir l'interrupteur du boîtier à piles... Aussi, si sur le dessus il était important d'avoir du noir pour rappeler le schéma de couleurs de la cabine, là, le bloc moteur en est bien trop pourvu ! Il fallait davantage de vert lime. La face arrière est plutôt correcte avec une réalisation proche de ce que l'on a à l'avant : des feux, une calendre et un pare-choc.
Le bras blanc se marie bien avec les autres couleurs du set. Le bon guidage des tuyaux pneumatiques, les feux et les quelques pièces grises donnent de la crédibilité au design. A l'extrémité du bras, l'outil est très volumineux et ses nombreuses petites fonctions lui confère naturellement une allure détaillée. En revanche, et un peu à l'image du set de manière générale, les couleurs sont trop fouillis. Un rendu plus marqué avec une couleur majoritaire aurait été le bienvenu. Les grands vérins pneumatiques nettement mis en valeur ne sont pas neutre quant à l'attrait visuel du set. Ceci dit, on s'étonnera que la tige soit positionnée la tête en bas... Pour finir, et comme les autres outils mentionnés ci-avant, la tronçonneuse et le chevalet avec une bûche sont parfaitement inutiles...
Au final, on voit que le set accumule les griefs à cause d'un design pas assez travaillé à certains égards et de couleurs beaucoup trop nombreuses (vert lime, vert, noir, blanc, jaune, rouge, bleu, gris foncé). Malgré tout cela, ce #42080 conserve un certain charme. Les vérins pneumatiques et le beau mariage des couleurs vert lime, jaune, noir et blanc y sont sans doute pour beaucoup.
Mécaniquement le set n'est pas très compliqué. Commençons par la direction qui se contrôle depuis la molette située sur le bloc moteur. Au bout de l'axe qui descend verticalement, on trouve un engrenage à 12 dents qui travaille avec un 20t. Ensuite, on a à nouveau un 20t qui s'engrène avec la turntable. Cela permet d'articuler le châssis en son centre, et donc de donner de l'angle aux 2 essieux avant. Le premier essieu braque encore davantage en reprenant le mouvement de pivot de l'articulation grâce à 4 biellettes. Ainsi, on a le premier essieu qui braque beaucoup, le deuxième essieu qui braque un peu moins, et les troisième et quatrième essieux qui suivent (ce dernier ripe un peu au sol). Le rayon de braquage est de 22 cm, ce qui est excellent. On reprochera toutefois la difficulté que l'on peut avoir à braquer sur place. En effet, une telle manœuvre implique de faire significativement glisser les 2 essieux centraux latérallement sur le sol ; cela accroche beaucoup. La molette de direction fournit une bonne préhension, mais on est parfois gêné par les tuyaux pneumatiques du bras.
A part le deuxième essieux, tous les essieux sont pendulaires. Ces suspensions fonctionnent très bien. Pour sûr, cet engin n'est pas un véhicule de franchissement. Mais la pendularité des essieux, bien que très peu profitable au design comme on l'a vu auparavant, permet de s'attaquer à des terrains vallonnés. Sur la partie arrière, le croisement de pont est de 30° environ. La rotation de la tourelle, elle, est entièrement manuelle. On aurait apprécié un petit mécanisme avec quelques engrenages pour avoir un modèle un peu plus poussé mécaniquement. Tant pis. L'ensemble peut tourner sur 320° environ et non 360° car la tourelle vient buter contre le bloc moteur arrière. Néanmoins, cela est plutôt un bonne chose puisque ça empêche de vriller le tuyau pneumatique qui passe au centre de la turntable de la tourelle.
Les fonctions pneumatiques sont alimentées par un compresseur, lui-même actionné par un moteur L. Ce compresseur présente une course de 2 tenons compte tenu de l'excentricité du vilebrequin d'un tenon. Le débit est bien calibré pour lever le bras à une vitesse appropriée. On notera que les 2 grands vérins pneumatiques se contrôlent avec la molette du sélecteur positionné sur le côté gauche de la tourelle.
A l'extrémité du bras, la pince s'ouvre et se referme à l'aide du sélecteur situé sur le flanc droit de la tourelle. Il contrôle un mini vérin pneumatique qui fait pivoter une biellette. Alors, cette biellette fait tourner 2 paires de knobs en renvoi d'angle pour ouvrir ou fermer la pince. Bien sûr, avec un si petit vérin pneumatique, la question du débit minimum nécessaire ne se pose pas : quand le compresseur tourne, il est possible d'ouvrir et de fermer la pince très rapidement. L'objet saisi est très bien maintenu. Effectivement, on a les nombreuses dents de ces pièces et 6 éléments en caoutchouc pour éviter que l'objet ne glisse.
Compte tenu de son aspect chargé visuellement, la pince comporte bien entendu plusieurs autres fonctions. Mais celles-ci s'opéreront manuellement. La première d'entre elles réside dans la possibilité de faire tourner la pince grâce à une petite turntable. Un 12t monté sur un pin à friction permet de définir et fixer aisément l'angle voulu. Une rotation sur 360° est possible. Mais il n'est pas pour autant possible de faire plusieurs tours dans le même sens compte tenu de la présence des 2 tuyaux pneumatiques qui alimentent le mini vérin ; prudence. Sous la pince, on peut également faire tourner et pivoter la scie circulaire. Cette fonctionnalité apparait comme étant vraiment au rabais et peu utile. Le disque est plus décoratif qu'autre chose. Enfin, avec une molette située sur le côté gauche de la pince, on peut faire basculer la totalité de la pince sur plus de 90° pour saisir un tronc par le côté ou par le dessus. Le jeu de biellettes est plutôt bien pensé et comporte un solide point de rebroussement lorsque la pince est en position haute.
L'accès au boîtier à piles est d'une grande simplicité. Il suffit de basculer une cheminée qui joue le rôle de loquet, et tout le bloc arrière peut s'ouvrir. En terme de jouabilité, le set s'en tire plutôt bien. Avec toutes les fonctions (rotation de la tourelle, levage du bras, ouverture, rotation et basculement de la pince), les possibilités sont nombreuses. Le tout est simple à prendre en main du fait de la mécanique très légère qui est mise en œuvre. Les troncs fournis sont indéniablement un gros plus. Ils peuvent aisément être positionnés verticalement et coupés au milieu (l'axe Technic qui les solidifie n'est pas continu). Le problème que l'on rencontrera concerne l'équilibre de l'abatteuse. Comme on l'a vu, le châssis est plutôt faiblard et la pince bien fournie. Ces caractéristiques font que le véhicule peut facilement être déséquilibré si la tourelle est orientée sur le côté... Il faut bien admettre que nous proposer un véhicule à 4 essieux qui peut finir sur 3 roues, c'est sacrément fortiche de la part de Lego ! Par ailleurs, on s'interrogera sur la configuration technique adoptée par le set. Le compresseur motorisé semble peu justifié au regard des fonctions pneumatiques. Il n'y a que 3 vérins (dont un petit) qui auraient tout à fait pu être alimentés par une pompe manuelle. L'absence de boîtier à piles et de moteur électrique aurait pu dégager de la place pour mettre une transmission et un moteur factice, quitte à supprimer la pendularité de certains essieux. Au passage, moins d'essieux pendulaires aurait été le gage d'un meilleur équilibre de l'engin. Aussi, avec un châssis plus conséquent, une mécanisme de rotation de la tourelle aurait selon toute vraisemblance été possible.
L'inventaire de ce set est certainement attractif puisqu'il présente des composants électriques et pneumatiques. Ainsi, les plus belles pièces sont le moteur L, le boîtier à piles, les 3 vérins, la pompe et les 2 sélecteurs pneumatiques. Mais sorti de ces 8 pièces, il faut bien admettre qu'il ne reste plus grand chose : 3 turntables (dont 2 grandes), un cadre Technic, 16 éléments de carrosserie et seulement 12 engrenages.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Comme on l'a vu, ce modèle présente pas mal de défauts un peu partout. Pourtant, et de façon assez surprenante, il parvient à tirer son épingle du jeu pour demeurer plaisant. On se satisfera donc de cette abatteuse, tout en gardant à l'esprit qu'il y avait une marge significative pour que Lego propose un set plus poussé au niveau du design et des fonctionnalités.