Avion de chasse #42066
- Référence : #42066
- Nom du modèle : Avion de chasse
- Nombre de pièces : 1151
- Année : 2017
- Dimensions : 58 x 37 x 18
- Designer : Markus Kossmann
- Niveau de difficulté : 5/5
- Note du modèle principal : 3/5
- Note du modèle secondaire : 3/5
Avec ce set, Lego propose pour la première fois un avion de chasse dans la gamme Technic. Le nez est assez pointu et bien profilé de toute part. Vers l'arrière, la continuité avec la verrière et le corps de l'avion se fait sans heurt. A l'intérieur, le cockpit est très réussi, et ce grâce à un siège, 2 commandes de pilotage et un tableau de bord crédibles. On sera nettement plus mitigé sur la verrière... Si dans la largeur un flex insuffle une forme arrondie très convaincante, on ne pourra pas en dire autant dans la longueur. Il manque clairement des lignes pour suggérer une bulle.
Sur le corps, la partie centrale est réussie : le fuselage est complet et autant arrondi que possible. Cela n'était pas gagné d'avance, mais avec leurs lignes saillantes les entrées d'air latérales s'en sortent relativement bien. Devant la ligne rouge, il y a de quoi être quelque peu perplexe. En effet, à cet endroit les prises d'air latérales s'élargissent péniblement alors qu'en fait on devrait avoir le bord d'attaque des ailes avec un angle beaucoup plus prononcé...
Derrière la ligne rouge, le fuselage fuyant au centre est acceptable. L'inclinaison et la taille significative des 2 empennages donnent du caractère à l'engin. Et le fait qu'ils soient évidés alors même que le reste du design est très caréné ne choque pas outre mesure. Sur le côté extérieur des empennages, on a une bonne transition en direction des ailes. Mais ces dernières sont infiniment trop petites ! Elles sont de la même taille que les empennages verticaux, c'est dire l'ampleur problème... Si les éléments de carrosserie Lego permettent difficilement de faire un bord d'attaque à 45° pour les ailes, il était tout à fait possible d'adopter la même approche que pour les empennages : utiliser des poutres pour faire le bord d'attaque afin de suggérer le dessin général, et avoir un design partiellement évidé sur certaines zones. En l'état, notre avion semble sévèrement amputé... L'arrière est sympa visuellement. Le fuselage aux formes affutées et la jante en guise de tuyère produisent un bon résultat.
Vis-à-vis des proportions, il n'y a guère de reproche à faire lorsque l'on regarde le modèle de face ou bien de profile. C'est bel et bien de dessus que le problème saute aux yeux. Comme cela a déjà été expliqué, les ailes sont vraiment trop réduites. Le dessous de l'avion n'est pas caréné à proprement parler, mais il demeure assez plat, et c'est tout ce qu'on lui demande. En terme de couleurs, notre #42066 adopte un schéma bleu clair et noir, avec quelques touches de rouge. Cela lui convient pluôt bien, puisque ça permet d'avoir un modèle un peu fantaisiste, sans non plus être totalement délirant. C'est sûr, un gris clair ou un gris foncé intégral aurait fait le bonheur de bien des fans, mais le résultat aurait été trop connoté militaire pour un set Lego.
On débutera l'analyse des fonctions par les plus simples. La verrière peut s'ouvrir manuellement. Montée sur pins à friction, elle tient très bien la position définie. Elle n'a par contre pas de butée appropriée en position haute. Il est donc nécessaire de ne pas la plaquer délibérément vers le haut. Le cas échéant, cela gène le système de décollage vertical au niveau de la trappe supérieure. Entre les 2 empennages verticaux on trouve la molette de contrôle des gouvernes de direction. Avec un balancier et 2 biellettes, le système se veut efficace. On notera que les ailerons sont immobiles dans le cadre du contrôle de la direction. On verra par la suite que ces derniers ne sont orientables qu'avec le système de décollage vertical.
Quand les trains d'atterrissage sont sortis, il est possible de contrôler les déplacements de l'avion avec la HOG située vers la verrière. Le fonctionnement est aussi simple que direct puisque la HOG est dans le prolongement direct du train avant. Il y a seulement un cardan qui permet à l'axe de se plier pour rentrer le train. La préhension offerte par la HOG est moyenne et le rayon de braquage est de 40 cm. Compte tenu de l'utlisation que l'on fait du set, ces écueils n'ont aucune importance.
Voilà pour les fonctions manuelles. Pour les fonctions motorisées, ça va se corser sévèrement d'un point de vue technique... Etudions la soufflante verticale qui est l'un des dispositifs permettant à un avion de chasse de décoller ou atterrir verticalement. Le moteur M situé sous l'aéronef entraine un 8t et un clutch. L'axe de ce dernier se prolonge vers l'avant, puis, après 2 articulations, il atteint la soufflante. Là, 3 engrenages à 12 dents positionnés en "U" distribuent la rotation aux 2 hélices. La vitesse de rotation des hélices est moyenne. Ce mécanisme fonctionne toujours quand le boîtier à piles est sous tension puisque situé en amont des boîtes à vitesses. On a donc par exemple la soufflante verticale qui tourne quand utilise les trains d'atterrissage. Cela n'a pas vraiment de sens mais c'est plutôt un résultat inévitable compte tenu de la nature même des fonctions : la soufflante verticale présente un fonctionnement en continu tandis que le mode de décollage vertical (et à fortiori les trains d'atterrissage) est sujet à des fins de course. Autrement dit, si la motorisation de la soufflante avait été liée à celle du mode de décollage vertical, celle-ci se trouverait paralysée sitôt la fin de course du mécanisme de décollage vertical atteint. La configuration adoptée par notre #42066 n'est donc pas dénuée de sens à défaut d'être idéale. On soulignera que l'intégration du clutch en sortie de moteur M permet de sécuriser tous les mécanismes motorisés. Il débraye impeccablement si les hélices de la soufflante verticale sont obstruées ou bien si un autre mécanisme atteint sa fin de course.
Les 2 autres fonctions motorisées, à savoir le mode de décollage vertical et les trains d'atterrissage, sont chacune régies par une boîte à vitesses à double sens. Ainsi, le rapport enclenché sur une boîte à vitesses permet de définir le sens de fonctionnement de ladite fonction. Pour cela, la clé est de motoriser les roues folles des boîtes à vitesses. Ce seront alors les axes des boîtes qui constitueront les sorties. La rotation est reprise après le clutch évoqué ci-avant, avec un 12t et un 20t. A bout de cet axe, on trouve un nouvel engrenage 20t qui entraine les roues folles arrière des boîtes à vitesses. Les roues folles avant sont mises en mouvement par une paire de 8t et un 16t supplémentaires. Le double 8t a pour but de rajouter un engrenage dans la chaîne mécanique, et donc d'inverser le sens des roues folles avant. De cette manière, au sein d'une même boîte à vitesses, les 2 rapports fonctionnent en sens inverse. On remarquera également avec stupéfaction que la configuration mécanique induit une réduction différente entre les roues folles avant et arrière. En terme de conception pure, c'est tout de même assez invraisemblable...
Avec la boîte à vitesses située à droite on contrôle le mode de décollage vertical. Ce dispositif d'abord militaire vise en réalité à produire une poussée en direction du sol lors des phases de décollage et d'atterrissage, dans le but de s'affranchir des pistes. Et attention les mirettes, rarement un set Lego a intégré une fonction aussi complexe... En effet, il fait varier simultanément la position de 7 composants, à savoir : la tuyère, le carénage de la tuyère, les 2 ailerons, la trappe supérieure de la soufflante verticale et les 2 trappes inférieures. On notera que les lignes qui suivent décriront le fonctionnement du passage du mode standard vers le mode de décollage vertical. Tout commence avec l'axe de la boîte à vitesses droite qui entraine une vis sans fin. Celle-ci travaille avec un engrenage 24t en contrebas, ce qui met en mouvement une biellette blanche (non visible sur les photos). Cette dernière pousse vers l'arrière une longue bielle noire et une poutre en "L" gris clair, ce qui permet d'incliner la tuyère de sortie de 90°. L'axe de rotation de la tuyère est repris côté gauche avec 2 engrenages, un 12t et un 20t. Ici, ce sont 3 biellettes en "Z" qui permettent l'inclinaison du carénage supérieur de l'ordre de 35°. Avec l'axe du 20t, le mouvement repasse à droite ! A droite, une biellette noire (avec un pin bleu) est actionnée. Grâce à une bielle gris foncé, une noire, et un axe transversal, les 2 ailerons peuvent pivoter de 25° environ. La biellette avec un pin bleu évoquée ci-avant pousse également une grande bielle dans le sens de la longueur. A l'extrémité de cette grande bielle, une poutre en "L" tire une autre bielle vers le bas. En se baissant, cette dernière lève la trappe supérieure de 40° grâce à un point de pivot. Les trappes inférieures s'ouvrent à 90° dans le sens de la largeur et sont calquées sur le mouvement de la bielle qui descend, à l'aide de 2 tirants. Comme on peut le voir, le mécanisme n'est pas simple. Pourtant, et même si cela ne transparait pas dans cette présentation, le fonctionnement n'est pas lourd ni poussif. Tout s'articule très bien. De plus, la mise au point est excellente puisque chaque composant pivote avec un angle très approprié. Visuellement, c'est pour le moins impressionnant. En fait, de tout point de vue, c'est un sacré tour de force ! En ce qui concerne l'utilisation de cette fonction, il faut bien penser à désenclencher la boîte à vitesses en fin de course pour faire tourner correctement la soufflante verticale. Dans le cas contraire le clutch entre en action, ce qui immobilise la soufflante verticale. La réduction finale est de 120:1 quand on active le mode de décollage vertical, et de 96:1 quand on le désactive.
Le mécanisme des trains d'atterrissage est aussi une belle réalisation. La description de la cinématique se fera dans le sens du déploiement. Pour cette fonction, on recourt à la boîte à vitesses gauche. Son axe met en mouvement une vis sans fin et un 24t vers l'arrière. Ce dernier fait pivoter une biellette blanche vers l'arrière, ce qui tire une autre bielle gris foncé. En bougeant, celle-ci fait pivoter des connecteurs. D'une part, ces connecteurs vont déployer 2 biellettes (une noire et une gris clair) pour sortir les trains d'atterrissage arrière. D'autre part, et grâce à un point de pivot, ils vont pousser une longue bielle située sur le flanc gauche de l'avion. Au moyen d'une petite poutre de 2 tenons, 2 bielles noires se déplient, ce qui à pour effet de déployer le train avant. Les trains avant et arrières disposent chacun d'un point de rebroussement, ce qui procure à l'avion une stabilité sans faille. Le fonctionnement à base de biellettes est tout aussi fiable que l'activation du mode de décollage vertical. Et si le train avant est légèrement braqué, les roues se remettent droites au moment de rentrer dans le corps de l'avion ; rien à redire. Les réductions sont identiques à celles de l'autre mécanisme, à savoir 120:1 quand on sort les trains, et 96:1 quand on les rentre.
Voilà en ce qui concerne l'état des lieux des fonctions. La maniabilité se veut très accessible car on n'est pas submergé par les commandes. Il n'y a bien que les fins de course qui nécessitent un peu d'attention (débrayer les trains d'atterrissage en fin de course pour libérer la soufflante et le mode de décollage vertical, par exemple). Lego aurait d'ailleurs même pu s'affranchir de cet écueil en utilisant un 24t classique après le moteur M, et en mettant des clutchs après les vis sans fin des 2 fonctions gérées par boîtes à vitesses. La soufflante aurait ainsi pu fonctionner indépendamment des fins de course. Le boîtier à piles qui ne s'allume que dans un sens est un plus puisqu'il cèle définitivement le sens de fonctionnement des mécanismes quand un rapport est embrayé. Il se retire aussi très facilement en otant 2 connecteurs. En outre, la différence de réduction selon le sens de fonctionnement ne s'avère pas problématique. C'est à peine si on la remarque en réalité... Par contre, la prise en main de l'avion par le dessus n'est pas chose aisée. La construction n'offre malheureusement pas de prise valable. Il faut obligatoirement prendre le modèle par dessous. Les fonctions, elles, sont plutôt instructives mais pas foncièrement passionnantes vis-à-vis de la jouabilité. On se plait à décortiquer le fonctionnement complexe, pour autant, en terme de jeu ce n'est pas vraiment la panacée. Et ce n'est malheureusement pas les petites fonctions manuelles qui sauvent la mise. Certes elles sont indispensables et ajoutent une dimensions manuelle au set, mais leur simplicité très prononcée leur confère presque un côté accessoire...
L'inventaire brille avant tout par la quantité de carénage qu'il propose : 22 bleus et 26 noirs ! Le boîtier à piles et le moteur M sont aussi des pièces intéressantes. Dans les autres pièces on retiendra seulement un CV joint, 2 driving rings et 2 changeover catchs. On déplorera aussi le faible nombre de pièces dentées par rapport à la taille du set ; seulement 23 dont 2 vis sans fin, un clutch et 4 roues folles. Cela s'explique facilement par la mécanique du modèle qui repose très fortement sur des agencements de biellettes.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Doté d'une suprenante complexité, cet avion présente un design très inégal. C'est aussi sur la jouabilité que le modèle pêche. Avec 3 fonctions motorisées et 2 petites fonctions manuelles pas forcément très démonstratives, il n'offre pas énormément de possibilités de jeu. Ce #42066 est donc un bel objet technologique avant d'être un bon set Lego.