Bateau d'exploration #42064
- Référence : #42064
- Nom du modèle : Bateau d'exploration
- Nombre de pièces : 1327
- Année : 2017
- Dimensions : 56 x 14 x 20
- Designer : Alfred Pedersen
- Niveau de difficulté : 2/5
- Note du modèle principal : 2/5
- Note du modèle secondaire : 2/5
Dans la gamme Technic, il faut remonter 25 ans en arrière pour trouver un bateau digne de ce nom : le #8839 de 1992. Notre bateau d'exploration #42064 apporte donc un vent de fraîcheur certain sur une thématique trop longtemps écartée. La coque revêt un magnifique bleu foncé accompagné d'un classique rouge pour démarquer la principale ligne de flottaison. Ce mariage de couleurs est un franc succès. La construction est très soignée sur les parties arrière et médiane. A l'avant, on peut même dire qu'elle est étonnante. Les carénages Technic sont assemblés avec beaucoup de précision pour aboutir à un design très soigné. Le bulbe d'étrave est lui aussi remarquablement intégré. Côté gauche, des bouées de protection bicolores apportent une belle finition. Il est dommage que Lego n'ait pas fait l'effort d'en fournir pour le côté droit... On notera que leur fixation avec des câbles pris dans des pins Technic est bien plus fiable qu'il n'y paraît.
Sur la proue du bateau, l'hélisurface est bien mise en valeur avec une jolie couleur verte. Les armatures blanches font une finition de bonne facture. Le cône orange apporte un peu de détail, mais surtout, il a l'avantage de servir de cale quand l'hélicoptère est posé. Aussi jolie soit-elle, cette plateforme est un peu haute et cache en partie la vue depuis la passerelle ; dommage. Au centre, la passerelle adopte un classique blanc, un choix assez évident semble-t-il. En terme de réalisation, elle souffle le chaud et le froid. Sur la face avant, c'est même glacial ! On n'a même pas un hublot ou des petites fenêtres faites avec des briques transparentes. Visuellement, c'est un vrai naufrage... Du reste, le design est plutôt bien exécuté, notamment sur les volumes. Sur les côtés, le bâtiment laisse deviner des passages étroits et s'élargit en hauteur. On trouve aussi des balcons à babord et tribord, et une imposante cheminée au milieu. En revanche, l'arrière évidé de la passerelle est fort regrettable. Concernant les détails, il y a largement de quoi faire : feux latéraux rouge et vert, mât, radar, antenne, diverses grilles et des canots de sauvetage (sommairement) construits avec des pièces orange.
La partie arrière du bateau accueille le sous-marin et la grue qui permet de le mettre à l'eau. Là encore le set utilise une nouvelle couleur - le jaune - et là encore ce choix audacieux s'avère payant. Aussi simple soit-elle, la grue est bien finie. Sa position excentrée apporte un certain réalisme au bateau, où la partie gauche n'est pas le symétrique exact de la partie droite. On sera moins élogieux sur la surface du pont : si le gris foncé convient bien, il reste tout de même des trous béants sur les côtés... Tant pis. La pièce blanche au centre permet bien caler le sous-marin lorsqu'il est chargé sur le bâteau ; un bon point.
L'hélicoptère présente un design très convenable. Son petit gabarit, sa bulle et ses 3 pales font penser à une Alouette. Malgré sa taille modeste, les finitions sont au rendez-vous. On a ainsi 2 flotteurs, une queue visuellement légère, et des carénages pour habiller un minimum ; rien à redire. Sur le sous-marin, les détails ne sont pas mal non plus, notamment avec la pince, les ballasts, l'antenne et les hélices. Le corps est toutefois un peu trop vide au milieu. Des pièces pour remplir les trous auraient été les bienvenues. Au final, notre #42064 semble flatteur pour la rétine car il offre un festival de couleurs : bleu foncé, rouge, vert, jaune, blanc, orange, bleu et gris foncé. C'est très joli et ça fait bien ressortir les différents éléments du modèle. Après, quand on regarde de plus près, il est impossible de ne pas s'apercevoir des différences de traitement d'une zone à l'autre, ce qui pour le moins fâcheux.
Toutes les fonctions du bateau sont relativement simples. Commençons par étudier la gouverne. Elle se contrôle depuis la HOG située derrière la cheminée. Un axe descend verticalement, puis dans la coque 2 engrenages 12t simple bevel forment un renvoi d'angle. A l'extrémité de l'axe mis en mouvement, des petites biellettes agissent sur des roulettes et les gouvernails pour les faire pivoter. Les roulettes offrent un bon roulement au sol. Et il va de soi que les gouvernails pivotent dans le bon sens compte tenu de la direction effectivement prise par le bateau. Si on peut l'appeler ainsi, le rayon de braquage est de 56 cm, ce qui ne favorise pas vraiment une bonne jouabilité. De même, les mouvements du bateau par l'arrière sont un peu déroutants et nécessitent une période d'adaptation. Gageons que cela est réaliste à défaut d'être pratique.
Pour faire pivoter la grue, on utilise la molette située sur le côté droit de la passerelle. Un axe descend verticalement et comporte 2 cardans pour rattraper un décalage. Pour la conception exemplaire, on repassera un autre jour... En bas, un 12t interagit avec un 20t simple bevel, puis, au niveau de la grue un engrenage 12t agit sur la couronne de la mini turntable. L'amplitude de la grue est de 250°, ce qui est amplement suffisant. Du fait de la position excentrée de la grue, on sortira généralement le sous-marin plutôt par tribord. Cette fonction se contrôle globalement bien, on regrettera toutefois l'absence de vraies butées. Ce n'est pas problématique en-soi, mais la grue heurte la passerelle en fin de course dans les 2 sens.
On contrôle les mouvements verticaux de la grue avec la molette située du côté gauche de la passerelle. L'axe vertical doit lui aussi combler un décalage, d'où la présence d'une paire de cardans. Passons... En bas, on a à nouveau un renvoi d'angle avec 2 engrenages simple bevel, puis on trouve 4 engrenages à 16 dents successifs pour déporter la rotation sur la droite et l'amener au fond de la coque. A l'extrémité de l'axe du dernier 16t, 2 engrenages 12t en renvoi d'angle permettent à l'axe de remonter à travers la mini turntable. Finalement, une vis sans fin travaille avec un engrenage 24t pour assurer l'irréversibilité et lever la flèche. L'amplitude verticale du mouvement du bras est d'un peu plus de 90°, ce qui est plus que suffisant. Dans les faits, pour permettre au sous-marin de passer du bateau à la mer et inversement, on n'utilisera jamais plus que 50° d'amplitude. Malgré la présence de la vis sans fin, on n'a pas vraiment besoin de beaucoup mouliner lorsque l'on utilise cette fonction. C'est un vrai plus pour la jouabilité. Au bout de la flèche, le crochet simpliste remplit pleinement son office. Il tient bien la charge et se décroche facilement quand la situation l'exige ; parfait !
Les 3 fonctions du bateau étant passées en revue, il nous reste à étudier les véhicules. L'hélicoptère possède des rotors fonctionnels. La molette est située sous l'hélicoptère. Cela n'est pas commun, mais finalement très malin sur une construction de si petite taille. Le rotor principal est branché directement sur l'axe de la molette, tandis que pour le rotor de queue il y a 2 renvois d'angle (une paire de 12t, puis une paire de 12t simple bevel). La jouabilité est étonnante. Avec une seule main on peut tout à fait tenir l'hélicoptère et faire tourner le 8t qui sert de molette. La préhension fournit par ce dernier est d'ailleurs excellente. La bulle de l'hélicoptère peut en outre s'ouvrir, mais cela n'apporte pas grand chose sur l'utilisation que l'on peut faire du mini modèle.
Le mini sous-marin comprend 2 fonctions. Pour faire tourner les hélices, on actionne la molette arrière. Après un renvoi d'angle fait d'une paire de 12t, un engrenage à 20 dents distribue la rotation aux 2 hélices par l'intermédiaire de 12t. Ce système fonctionne sans difficulté. Pour manier la pince, on utilise la molette avant. Une vis sans fin s'engrène avec un 24t, puis 2 paires de knobs en renvoi d'angle ouvrent ou ferment la pince. La vis sans fin permet d'avoir une certaine force de préhension ; c'est du tout bon ! On ne s'attardera guère sur l'ouverture de la verrière.
Comme on le constate à travers cette présentation, le modèle est techniquement simple, pour ne pas dire simpliste. Certes, la jouabilité qui en découle est correcte, notamment grâce aux 2 petits véhicules. Mais on ne peut s'empêcher de penser que ce set aurait pu offrir davantage de fonctions. Des hélices qui tournent quand le bateau se déplace semblaient tout indiquées. De même, au prix d'une conception légèrement plus complexe, la coque aurait tout à fait pu abriter un moteur factice fonctionnel relié aux roulettes du bateau. En l'espèce, il faudra donc se contenter du minimum.
Ce bateau d'exploration ne permettra vraisemblablement jamais de découvrir les richesses offertes par les Lego Technic... On a 57 éléments de carrosserie, dont 24 bleu foncé. C'est sûrement là le principal atout du set. Dans les pièces techniques, on a seulement 4 cardans, 2 cadres, 3 petites pales, et 37 pièces dentées dont 2 vis sans fin, une mini turntable, 4 knobs, une roue folle et un 24t.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Ce #42064 a beau porter sur un thème plaisant et atypique, il demeure une proposition assez limitée. Ses fonctions déçoivent et son design plaisant à certains égards aurait vraisemblablement pu être davantage travaillé. Les petits véhicules se révèlent être salvateurs quant à la jouabilité et évitent de justesse que le modèle fasse "plouf"...