Formule 1 #42000
- Référence : #42000
- Nom du modèle : Formule 1
- Nombre de pièces : 1141
- Année : 2013
- Dimensions : 58 x 25 x 14
- Designer : Uwe Wabra
- Niveau de difficulté : 4/5
- Note du modèle principal : 4/5
- Note du modèle secondaire : 4/5
Cette formule 1 reprend beaucoup des caractéristiques des véhicules actuels. Les McLaren MP4-26 et MP4-27 sont des voitures sur lesquelles on peut trouver des similitudes avec la #42000. Commençons par analyser le nez de la F1. Il est tout plat et rectiligne ; la non utilisation de flexs empêche d'avoir une forme dynamique. Seule sa pointe est inclinée et bombée. Manque de chance, de fait, cela ne s'accorde pas avec le reste. Esthétiquement, le nez n'est donc pas satisfaisant. Et il suffit de faire une petite comparaison avec les Silver Champion #8458 et Ferrari #8674 pour s'en convaincre. La construction de l'essieu avant offre aussi un rendu plus qu'approximatif au niveau des bras de suspensions. Les fixations des bras inférieurs sont totalement à l'extérieur du nez, ce qui a de quoi surprendre. L'aileron avant, lui, est plus réjouissant. Les différents carénages occasionnent des formes saillantes convaincantes.
Le cockpit offre des constats très mitigés lui aussi. Sa partie inférieure est incroyablement réaliste. Les déflecteurs présents sur les autres formule 1 Lego ont été délaissés pour faire place à un fond plat très bien exécuté. Il est presque étonnant que Lego ait considéré un tel élément qui habille principalement le dessous de la voiture. Mais il est bien là, alors ne nous en plaignons pas ! Le cockpit à proprement parler est nettement moins précis. Ses flancs non habillés passent mal visuellement. L'utilisation de poutres blanches et non rouges aurait beaucoup atténué cet aspect. Si les rétroviseurs avaient repris le schéma de la #8674 (utilisation de ces pièces), ils auraient été plus jolis également. A l'intérieur, on notera qu'il n'y a pas d'espace pour les jambes et que le volant est positionné bien trop bas. Voilà encore 2 défauts que l'on ne trouvait pas sur les modèles précédents proposés par Lego.
Les pontons sont particulièrement bien carénés. Poutres studless, pièces studful (pour produire une forme bombée), éléments de carrosserie, la construction a été soignée. Le fond plat a à nouveau bénéficié d'une attention particulière, avec l'utilisation de grands panneaux noir 5x11. L'appendice qui oriente le flux d'air a l'entrée de chaque ponton a également été intégré au set. C'est assez étonnant puisque cela aura énormément de sens pour les connaisseurs, alors que la plupart des acquéreurs du set se demanderont vraiment ce qu'une telle ailette vient faire ici... Les radiateurs des pontons - faits comme souvent avec des crémaillères - ne sont pas assez rentrés, et leur couleur gris clair les rend d'autant plus visibles. Pourquoi ne pas les avoir fait noirs ? Sur le dessus, on aperçoit les cylindres du moteur, et c'est une très bonne chose. Par contre, la prise d'air centrale reproduite avec une brique round 2x2 est trop proéminente à mes yeux. De même, la non concordance entre la ligne fuyante des carénages et l'arête décrite par la poutre de 13 est pénalisante. En outre, la caméra est un détail incontournable bien sympa. Enfin, la volonté de coller au plus près du design des formules 1 actuelles se retrouve à l'arrière des pontons. En effet, les panneaux blancs sont inclinés vers le bas de façon à reproduire autant que possible une forme fuyante. Cette caractéristique est très visible sur les Red Bull RB7 et RB8.
Le bloc moteur est placé plus haut que sur les #8674 et #8458. En conséquence, il n'a pas d'habillage sur sa partie supérieure, faute de place. Cependant, ce n'est pas dramatique. Les tubulures de raccordement aux pots d'échappement sont correctes, quoique peut-être pas assez nombreuses. Pour un V8, il aurait été bien d'avoir 4 tubes de chaque côté. Toujours est-il qu'elles sont mieux faites que sur la #8674. Par ailleurs, les échappements sont un peu trop discrets une fois le capot fermé.
Tout l'essieu arrière donne l'impression qu'il y a de la mécanique. Il est très bien fourni, contrairement à l'essieu avant. On notera toutefois l'absence du feu arrière. Celui-ci sert à ce que la voiture soit bien vue par les autres concurrents par temps de pluie. Cette impasse est regrettable car il s'agit là d'un détail d'une simplicité déconcertante mais pourtant ô combien important. Les connecteurs qui servent à motoriser le set avec le kit #8293 n'ont pas été oubliés, eux... Et ils sont bien moches. L'aileron lui-même a bénéficié du même traitement que les pontons : les éléments de carrosserie et les poutres studless forment des surfaces nettes et bien profilées ; rien à redire. Concernant les proportions, Lego a su s'adapter pour coller aux mieux aux proportions allongées des formules 1 actuelles. Mais comment cela est-il possible compte tenu du fait que notre #42000 est plus courte que ses ainées ? Toute l'astuce réside dans l'utilisation de pneus plus étroits et dans les formes plus fines du nez. Visuellement, ça fait mouche ! Pour la répartition des couleurs, le set est pour le moins décevant. C'est surtout le rouge qui est problématique. Il est utilisé par petites touches, un peu n'importe où. Un schéma de couleur mieux défini aurait procuré davantage de cohérence à l'ensemble.
Avant de s'attarder sur les 2 fonctions spécifiques de cette formule 1, concentrons-nous sur les classiques. La direction peut se manier depuis une HOG ou le volant du cockpit. La première est très accessible et était absente des autres F1 Lego Technic, tandis que le second a toujours été là, mais en l'espèce, il est bien peu maniable. Ainsi, on en vient à se demander si l'on est en présence d'une formule 1 avec une direction au volant et une HOG en option pour des raisons pratiques, ou bien une formule 1 dirigée par une HOG, avec un renvoi au volant en option pour des raisons de réalisme. J'en conviens, dans les faits, l'une ou l'autre des hypothèse ne change rien. Mais la question mériterait une réponse pour mieux cerner l'approche adoptée lors de la conception du modèle. Passons. Si l'on manie la direction depuis la HOG, un 12t simple bevel transmet le mouvement dans 2 directions, par des 20t. Vers l'arrière, il dessert le volant du cockpit. Et vers l'avant, il actionne le mécanisme de direction. Au bout de l'axe horizontal, un 12t fait coulisser une crémaillère 7L. Comme décrit plus haut, la direction se contrôle convenablement depuis la HOG, et on oubliera bien vite le renvoi au volant. Le rayon de braquage est de 85 cm. C'est mauvais, et significativement plus que ce qui a été constaté par le passé. C'est d'autant plus une piètre performance que l'empattement est plus court que chez ses ainées.
Le fonctionnement du moteur V8 factice est très simple. Le différentiel 3L transmet le mouvement en renvoi d'angle à un 20t, puis, un autre 20t s'engrène avec un 12t à hauteur du vilebrequin. Avec ces 2 multiplications, on aboutit à un rapport de 3:7. Ca mouline fort, et c'est très bien.
La voiture dispose de suspensions indépendantes. Elles reposent sur le même principe que les autres F1 Lego, à l'avant et à l'arrière. Concrètement, une bielle 9L en diagonale s'enfonce dans le châssis quand on appuie sur le véhicule. Ensuite, une biellette à angle droit renvoie ce mouvement horizontalement, sur les suspensions. Globalement, le résultat est de moins bonne qualité que sur le Ferrari #8674, référence dans le domaine. Effectivement, l'ensemble manque de souplesse sur la #42000. Pire encore, le châssis peut toucher le sol. Sur l'essieu arrière, on peut s'en accomoder, car ça reste mineur. Mais à l'avant, l'aileron tape violemment ! En admettant que l'on ote cet aileron, c'est alors le fond plat sous le cockpit qui vient à toucher. On notera aussi que les suspensions sont précontraintes sur l'essieu avant. En bref, le système de suspension laisse beaucoup à désirer...
Les 2 dernières fonctions sont celles qui font presque toute la valeur du set. Et autant le dire, avoir réussi à intégrer 2 nouvelles fonctions dans une telle formule 1, ça tient du petit miracle ! Elles sont gérées par une boîte à vitesses. Selon la position du sélecteur, l'une ou l'autre des fonctions est embrayée. Etudions l'ouverture du capot. En poussant le levier vers l'avant, un jeu de biellettes pousse le driving ring à gauche, vers la partie centrale de la voiture. Le driving ring rend la roue folle solidaire de son axe. Cette dernière entraîne alors une autre roue folle et un 16t. Puis le mécanisme continue son chemin au milieu de la voiture, sous le moteur factice. On trouve 2 renvois d'angle faits d'engrenages à 12 dents, ce qui débouche sur un long axe qui traverse toute la voiture dans la largeur. Ce sont encore des engrenages à 12 dents qui assurent la transmission jusqu'aux 2 mini vérins mécaniques qui vont finalement lever le capot moteur. Le système n'ayant aucune multiplication, ça ne lésine pas sur les tours des molettes (une vingtaine). Ceci dit, l'ouverture et la fermeture n'est, à priori, pas une fonction que l'on utilise à outrance, donc cela n'est pas bien gênant. Une telle ouverture n'est bien sûr pas réaliste. Mais visuellement, ça fait son petit effet ! L'angle d'ouverture du capot est de 55° environ.
En poussant le levier jaune vers l'arrière, on fait fonctionner le DRS (drag reduction system). En réalité, ce dispositif vise à réduire la trainée et donc l'appui aérodynamique sur l'aileron arrière, et ce afin de favoriser la vitesse. Le changeover catch plaque cette fois le driving ring contre la roue folle située à droite. Le mécanisme entraine un 16t, puis un axe qui passe à travers la roue folle du mécanisme décrit précédemment. On se retrouve à nouveau sous le V8. Un 20t et un 12t simple bevel font un renvoi d'angle. Mais ce renvoi est inséré dans un bracket lui-même en diagonale, d'où la nécessité d'un cardan pour retrouver un axe bien aligné. Ce montage curieux a pour but de ne pas avoir d'engrenage qui dépasse du fond du châssis, et donc d'optimiser au mieux le débattement des suspensions. L'axe qui ressort de ce montage va alimenter un mini vérin mécanique. Le cardan est nécessaire car l'inclinaison du vérin va varier selon son niveau de déploiement. S'en suit alors un jeu de biellettes qui renvoie le mouvement à droite du châssis. Pour finir, c'est un tirant de 9L qui fait un mouvement de va-et-vient vertical, pour orienter le volet mobile du DRS. Grâce à la multiplication insérée dans le mécanisme (3:5) il ne faut qu'une dizaine de tours pour ouvrir ou fermer le DRS en totalité. Mais c'est encore beaucoup, car un DRS repose en grande partie sur un principe d'immédiateté. Ainsi, il convient de ne pas pousser le vice du réalisme trop loin et d'apprécier le mécanisme tel qu'il est. Car mine de rien, designer un mécanisme qui va faire bouger une lame perchée en haut de l'aileron principal, ça n'a pas dû être une mince affaire !
Et qu'en est-il de la jouabilité ? C'est mieux que sur les autres F1, car on a une HOG et 2 fonctions supplémentaires. Mais il serait faux de dire que le set jouit d'une bonne jouabilité. Le rayon de braquage surdimensionné ne permet quasiment aucune manœuvre et les fonctions de la boîte à vitesses, on en a vite fait le tour. Cette #42000 ne déroge pas à la règle, elle est plutôt une pièce d'exposition. Le set peut être motorisé par l'ajout du kit power functions #8293. Cet ajout n'a pas énormément d'intérêt, puisque la jouabilité du modèle n'appelle guère de motorisation. On peut largement faire sans pour le peu qu'il y a manier. Le moteur M vient se cacher sur le flanc gauche, ce qui est est étonnamment discret. Il entraîne directement l'axe transversale de la boîte à vitesses. Le boîtier à piles est logé derrière l'aileron principal. C'est sûr, le set perd en élégance. Ceci étant dit, ce n'est pas choquant outre mesure, car l'ensemble reste bien structuré. Il n'y a pas de switch étant donné la relative simplicité du fonctionnement et l'accessibilité du boîtier à piles.
Le set n'a pas moins de 33 (!) carénages, dont 19 blancs. Pour le reste, on a un peu de tout : 4 moyeux, 3 mini vérins mécaniques, 3 cadres Technic, 23 bielles, 4 pneus peu courants, 4 suspensions, un driving ring, un changeover catch, 4 CV joints, 2 cardans, 6 flexs, quelques poutres blanches, et 35 pièces dentées comprenant 7 crémaillères et un différentiel 3L.
L'inventaire des pièces est disponible ici.
Alors que les grosses formule 1 étaient en perte de vitesse ces dernières années, notre #42000 relance l'intérêt du genre avec des caractéristiques techniques et esthétiques novatrices. Bien que perfectible, le modèle tient la route, ce qui était loin d'être couru d'avance !