X-Wing #75355
Le X-Wing est le plus célèbre vaisseau de l'Alliance Rebelle. Fort de l'expérience de l'ARC-170 Starfighter, Incom Corporation l'a conçu dans le plus grand secret sous le nom de prototype X-Wing T-65A. Initialement prévu pour renforcer la flotte de l'Empire, la défection du groupe d'ingénieurs responsable du projet fera que ce vaisseau finira entre les mains des Rebelles. Ce chasseur doit son nom à ses ailes qui de face forment un "X" en mode combat. Son principal but est de se substituer aux vieillissants Y-Wing et Z-95 qui ne peuvent plus rivaliser face aux TIE de l'Empire Galactique.
Le X-Wing est un chasseur rapide qui peut atteindre 80 MGLT, soit 1050 km/h. Pour cela, il dispose de 4 turbines à fusion 4L4 Incom et d’un générateur Novaldex 04-2. Son hyperdrive est un Koensayr R300-1T de classe 1. Le X-Wing est lourdement armé avec 4 canons lasers Taim & Bak KX9, pouvant être utilisés en individuels, couplés ou par 4. Ces canons très puissants peuvent détruire en un seul tir un TIE dépourvu de bouclier déflecteur. Contre les vaisseaux équipés de bouclier, le X-Wing n'est guère moins redoutable. Dans son long nez, le T-65 possède 2 lances torpilles à protons Krupx MG7 contenant chacun 3 torpilles. Ce type d'armement est plutôt utilisé contre les vaisseaux lourds et croiseurs comme le Imperial Star Destroyer ou encore la fameuse Death Star. L'ordinateur de visée offre une précision accrue pour le tir de torpille, permettant de toucher assez facilement les points névralgiques des vaisseaux ennemis. Le X-Wing est donc une menace pour tout vaisseau adverse, quelle que soit sa taille. Les lances torpilles peuvent être remplacés par des lances missiles à concussion, selon les besoins de la mission. Ce changement doit être prévu bien à l'avance car il nécessite un temps considérable pour les mécaniciens.
Pour assurer sa défense, le X-Wing possède un puissant écran déflecteur Chempat permettant d’encaisser plusieurs tirs adverses. Sa coque renforcée par un alliage de titane est également très résistante. Associés à sa maniabilité exceptionnelle et un armement dévastateur, le X-Wing est extrêmement dangereux pour les TIE Fighters de l'Empire, qui sont à l'époque les chasseurs de référence. Quand bien même les TIEs sont encore plus maniables que le T-65, ils n'ont pas de bouclier ! Le chasseur rebelle prend donc souvent le dessus lors des combats.
Les ailes jointes conviennent pour les périodes de vol normal, mais lors des combats, leur ouverture est incontournable au vu des avantages que cela fournit. Avec les ailes ouvertes, la dispersion de la chaleur est meilleure, du simple fait que les moteurs sont plus éloignés (un excès de chaleur peut amoindrir les performance du chasseur). La stabilisation du vaisseau, elle, devient incomparable ce qui améliore considérablement la maniabilité du vaisseau pour le pilote. Avec les ailes disjointes, la couverture des canons lasers est de surcroît augmentée. Pour des raisons techniques, sur les premières versions du X-Wing, il était impossible d'utiliser les canons lasers lorsque les ailes étaient fermées.
Ces ailes amovibles sources de tant d'avantages avaient magré tout un inconvénient de taille : pour des raisons aérodynamiques, elles empêchent de faire un saut dans l'hyperespace. Ainsi, lorsqu'un pilote est en difficulté face à l'ennemi et désire fuire, il doit avant tout prendre le temps de replier les ailes de son chasseur. Ce court laps de temps, durant lequel le pilote déjà en difficulté ne peut réellement ni fuire ni combattre, était parfois suffisant à l'ennemi pour porter le coup de grâce...
A bord, une unité astro-droïde de type R2 assiste le pilote (calculs de coordonées hyperspatiales, mise en route et contrôle de certains systèmes tels que le pilotage automatique) et peut effectuer des petites réparations d'urgence. Cette assistance permet au pilote de se concentrer pleinement sur le pilotage. De plus, le nez du X-Wing cache toute une série de senseurs qui contient entre autres une unité de brouillage des senseurs ennemis.
Le X-Wing est doté d'une forte autonomie. Son pilote peut demeurer environ une semaine sans le moindre ravitaillement. Cela est rendu possible grâce à de grandes réserves d'air, d'eau, et de nourriture. La soute pouvant contenir 110 kg de matériel, la capacité à se poser et décoller sans aide extérieure (ce qui n'est pas le cas des TIE par exemple), et l'hyperpropulsion sont autant d'atouts qui renforcent cette autonomie.
Il faut en outre savoir qu'Incom Corporation a décliné le X-Wing sous bon nombre de versions. Sur le T-65D A1 l'astro-droïde a été remplacé par un ordinateur de navigation. Mais pour des raisons de sabotage, ce modèle a rapidement été abandonné par la Nouvelle République au profit du T-65C A3. Ce dernier était équipé de boucliers améliorés et les canons lasers bénéficiaient d’un tir secondaire avec une cadence de tir beaucoup plus élevée. Chaque tir était plus faible, mais leur nombre permettaient un balayage efficace. Le TX-65 est une version d’entraînement du X-Wing. Utilisé pour former de nouveaux pilotes, son cockpit permet d’accueillir 2 personnes : un instructeur et un apprenti pilote. Le T-65R, lui, possède de nombreux capteurs et senseurs servant lors des missions de reconnaissance. En contrepartie, son armement est peu performant, c'est pourquoi il doit être escorté par d'autres vaisseaux plus puissants si la mission présente le moindre risque. Il existe beaucoup d'autres variantes. Les dernières connues sont les version de type XJ qui se distinguent par un armement plus lourd et plus efficace (les tirs lasers peuvent notamment être concentrés en un point), et par l'utilisation d'une unité droïde R7.
Le X-Wing présente donc quasiment le parfait équilibre en terme de vitesse, attaque, défense, et manoeuvrabilité. Malgré une telle polyvalence, un successeur, le E-Wing, verra le jour après que la Nouvelle République ait été mise en place. Cela n'a pas empêché le X-Wing d'être encore très largement utilisé par la suite. Sa production n'a pas été interrompue non plus.
Le X-Wing apparaît dans les Episodes IV, V et VI et IX. Au sein de l'Escadron Rogue (renommé Rouge après la bataille de Yavin), il joue surtout un rôle capital dans les Episodes IV et VI, respectivement avec Luke Skywalker lors de la lors de la bataille de Yavin, et Wedge Antillès lors de la bataille d'Endor. Dans l'Episode V, Luke utilise son X-Wing pour se rendre sur Dagobah afin d'y trouver Yoda. Dans l'Episode IX, Luke Skywalker, sous forme spectrale, ressort son ancien X-Wing du fond de l'eau pour l'offrir à Rey afin qu'elle puisse regagner Exegol pour y affronter Dark Sidious.
Il faut compter environ 5 heures pour voir le bout de la construction de ce X-Wing. Le modèle bénéficie d'une technicité assez impressionnante, mais comme on le verra, cela a un prix. Malgré le fait que ce X-Wing UCS soit la 3ème itération, Lego parvient encore à innover dans le traitement du sujet, ce qui mérite d'être souligné. La conception est modulaire, et les modules sont répartis de la manière suivante : le châssis, 9 modules pour le fuselage, le nez, la verrière, 4 ailes, et le présentoir. Fort logiquement, on commence par le châssis. Contraîrement aux 2 versions précédentes, on a une structure longitudinale en Technic. Ceci s'explique par le fait que le fuselage en plates ne sera pas structurant. A ce stade, à part la tableau de bord clipé, il n'y a pas de technique particulière. On note toutefois la présence de plusieurs points d'attaches pour les futurs modules, notamment les clips à proximité du siège.
On poursuit la construction avec la structure croisée qui servira à accrocher les ailes. Ici, il est étonnant de voir que Lego a réussi à articuler les 2 croisillons en n'utilisant que des pièces studful. Une fois en place, les 2 croisillons sont maintenus fermés (ailes horizontales) à l'aide d'élastiques. Sur le papier, ça marche. Dans les faits, ce n'est quand même pas très solide. On peut aussi émettre de sérieux doutes quant à la fiabilité dans le temps, du fait de l'usure des élastiques. On rajoute ensuite la molette camouflée dans l'hyperdrive. En tournant la molette dans le sens horaire, cette biellette va tourner et pousser les rotules et donc écarter les structures des ailes. Pour bloquer les ailes en position ouverte, il faut tourner la molette jusqu'à ce que les rotules s'arrêtent exactement en dessous de la biellette. Dans la pratique, il n'est pas forcément évident de sentir exactement quand le système se bloque, ce qui demande souvent de se pencher pour regarder la position de la biellette. On poursuit avec les greebs, et cela conclut le module principal.
Le fuselage autour du cockpit est assez tarabiscoté. De chaque côté, on a 2 panneaux articulés par des clic-clacs. Et sur la partie médiane, un petit sous-ensemble vient se rajouter pour se cliper sur le châssis. Sur le module, il est important de noter que les clips ne sont pas à la même hauteur : c'est ce décalage qui va permettre d'avoir un fuselage qui s'affine. Le nez possède lui aussi un montage avec des clips, puis se fixe simplement sur des axes Technic. Mais là où ce nez étonne, c'est qu'il possède des petites encoches pour agripper les extrémités du fuselage, et les maintenir enserrées contre la structure du châssis. Astucieux, n'est-ce pas ?
Les éléments de carénage sur le corps du X-Wing sont moins complexes puisque simplement attachés avec des clic-clacs. La prouesse se situe plutôt dans le fait que malgré une fixation par clic-clacs, les modules sont parfaitement calés une fois en place. Le présentoir est très simple et ne présente qu'une seule position. Il est essentiel de noter qu'une fois le montage terminé, le poids du vaisseau ne repose pas sur le sommet du présentoir, mais sur les bords supérieurs des 2 slopes curved. Inutile de dire que du fait de la pression du poids, celles-ci ont très fortement tendance à sauter lorsque l'on manipule un peu le vaisseau. Ce défaut agace au plus haut point. Comment les designers Lego ont-ils pu rater ça ?
On termine par les ailes, qui ne constituent d'ailleurs pas la partie la plus complexe du montage. Tout au plus on retrouvera un peu de SNOT et quelques éléments fixés par clips. On remarquera que le corps du réacteur est aussi vide que possible afin de limiter le poids des ailes. Malgré ça, et compte tenu du fait que chaque aile n'est supportée que par une seule poutre Technic, on voit mal comment l'ensemble pourrait ne pas fléchir dans le temps... Même des modèles plus robustes comme le TIE Fighter #75095 ou l'Imperial Shuttle #10212 n'y ont pas coupé... Chaque aile est verrouillée sur les croisillons par 4 axes Technic. Ca, en revanche, c'est robuste !
Ce #75355 connaît pas mal d'évolutions par rapport à la version #10240 de 2013, à commencer par le nez qui a enfin une forme bien profilé. Il est par contre très regrettable qu'il soit blanc. S'il avait été gris, cela aurait conféré une allure plus dynamique au vaisseau. Cette dominante blanche est aussi trop immaculée pour un vaisseau qui est censé être assez vieillot. S'agissant du fuselage, il faut saluer sa réalisation en plates qui est une sacrée prouesse. Les différents éléments sont bien ajustés entre eux, mais cela n'empêche pas certaines jointures d'être trop visibles, notamment sur le dessus avec un décrochement d'un tenon. Des plates with rail auraient sûrement permis d'atténuer cet aspect. Vis-à-vis des couleurs, on aurait pu avoir quelques touches plus grisonnantes, mais rien de dramatique. Les différentes asymétries sont même très plaisantes. Les orifices des lances torpilles sont par contre un peu trop fins. De part et d'autre du cockpit, les tenons sont également trop concentrés. S'ils avaient été plus clairsemés, cela aurait produit un rendu plus doux et homogène.
Derrière le cockpit, le fuselage a été particulièrement bien géré par rapport aux précédentes versions car il remonte à 45°. La verrière est elle aussi superbement décorée, ce qui marque une nette amélioration. Les jointures entre la verrière et le fuselage sont correctes mais pas parfaites. C'est dommage, car c'est typiquement le genre d'endroit où l'on apprécie avoir des jointures irréprochables. A l'intérieur, le cockpit est fidèlement reproduit. On a un siège, le tableau de bord, le manche, et le dispositif de visée rétractable. Au rang des ratés, il y a bien sûr l'absence d'écran de contrôle sérigraphié. C'est d'autant plus regrettable que le #10240 était richement doté à ce niveau. R2-D2 apparaît aussi ridiculement petit. Quitte à sacrifier le corps du droïde, Lego aurait sûrement gagné à utiliser un dome 3x3 sérigraphié pour représenter la tête de R2-D2.
Au dessus du corps du vaisseau, on trouve les greebs. Sans atteindre le niveau de finition du Y-Wing #75181, ils sont tout de même mieux réalisés que sur le X-Wing #10240. C'est aussi une bonne idée d'avoir dissimulé la molette du mécanisme des ailes dans l'hyperdrive. Sur la face arrière, les greebs sont plus fouillés et plus délicats, donc plus réussis. Il est d'ailleurs amusant de voir le détournement d'une manette de jeux ! Avec les carénages en plates, on remarque aussi que Lego a parfaitement géré la forme hexagonale de la face arrière. Le rendu est vraiment impeccable ! Sur les côtés du corps du vaisseau, le système d'ouverture des ailes impose d'avoir des trous dans le fuselage. Il n'y a pas grand chose à faire concernant cet écueil, d'autant plus que Lego a amélioré un peu les choses avec ce #75355 où les trous sont un peu moins grands que sur la version de 2013.
Le diamètre des moteurs passe de 4 à 6 tenons, ce qui constitue l'une des principales évolutions de cette version #75355. Cela rend vraiment le modèle plus fidèle au X-Wing original. Les tuyères d'entrée comportent la forme en "T" caractéristique du X-Wing, et la couleur noir parvient à insuffler une certaine profondeur aux réacteurs. Les tuyères de sortie ont un rendu correct, et le trans-dark pink est un très bon choix pour l'incandescance des réacteurs.
Sur les ailes, Lego a fait un bon travail. Tout les motifs et les variations de couleurs ont été joliment reproduits en briques. On a même quelques asymétries. On a aussi quelques pièces pour habiller la tranche de l'aile. Le seul petit regret concerne les pièces dark red attachées avec un seul tenon : elles ont tendance à bouger sans qu'on le veuille. Les faces intérieures des ailes ont été soignées elles aussi. Elles sont bien de niveau, et possèdent diverses pièces grises qui donnent l'impression d'avoir des détails mécaniques.
Les canons ne connaissent pas énormément de changement, à part peut-être les supresseurs de retour magnétiques. En effet, le designer Lego a eu la bonne idée de les faire avec des palmes ! Le résultat est très convaincant car tout en finesse. La couleur très blanche des générateurs des lasers est toutefois regrettable. Cela rend le vaisseau trop propet.
Lorsque l'on expose le modèle avec les ailes fermées, deux problèmes apparaissent instantanément. Premièrement, on voit que les ailes inférieures sont loin de toucher les ailes supérieures. Et il faut appeler un chat, un chat : ce manque de correspondance entre le bas et le haut produit un rendu franchement crade. Avec 1 cm entre les extrémités des ailes, on imagine personne exposer son modèle de la sorte... Le second problème est au moins aussi grave puisqu'il est structurel : les croisillons articulés manquent de rigidité, ce qui fait que les ailes ploient sous leur propre poids. Et il est bien évident que la situation ne s'arrangera pas avec le temps... Il faut donc impérativement priviléger une exposition avec les ailes ouvertes, de façon à ce que ces 2 aspects ne sautent pas trop aux yeux.
Sans parler de la solidité douteuse de l'ensemble, la cinématique des ailes demeure très réussie car conforme à ce que l'on peut observer dans les films Star Wars. En position ouverte, les ailes ne sont pas aussi proches du corps du vaisseau que sur le #10240 ; dommage. Concernant les proportions, ce #75355 fait un net progrès, notamment du fait de l'ajustement de la taille des réacteurs. La partie inférieure du fuselage reste toutefois un peu plate. Cela est particulièrement visible de profil où l'on a l'impression que le plancher du fuselage est fait avec une planche à repasser. Pour suivre la mode, le présentoir présente malheureusement une figurine Luke Skywalker, qui de surcroit cache en partie les spécificités techniques du vaisseau... Au delà du mauvais goût certain de cet ajout, il faut bien reconnaître que la figurine est superbe : elle a des jambes bi-injectées et de très belles finitions, notamment sur les bras, la ceinture et le casque.
Techniquement, il est indéniable que ce X-Wing UCS met en œuvre une sacrée ingéniosité à tous les niveaux. Malgré cela, le dispositif d'ouverture des ailes montre vite ses limites. Il est tout aussi étonnant de voir que le modèle atteint une fidélité au X-Wing original supérieure à celle des versions UCS précédentes, mais sans pour autant parvenir à atteindre la fluidité et homogénéité de ses ainées. Bref, à trop vouloir en faire, Lego s'est brûlé les ailes !