Je vous propose une présentation du Crawler #42099.
C'est un modèle de 958 pièces qui inaugure l'arrivée du Power Up dans la gamme Technic. Le tout se contrôle avec l'application Control+ sur son smartphone.
Malgré la taille modeste du modèle, il vous en coutera tout de même 230€.
Le modèle final mesure 33 cm de long, 23 cm de large et 20 cm de haut. Il a été designé par Samuel Tacchi.
Dans la boite, on a une petite particularité puisque les 4 composants PU (1 moteur L, 2 moteur XL, et 1 hub) sont rangés dans une petite boite.
Le set comprend en outre une planche de sticker que je me suis empressé de ranger derrière la couverture de la notice.
33 stickers, ça donne pas envie !
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On remarquera au passage qu'ils sont allègrement garnis de têtes de mort. Au mieux, c'est d'un goût douteux.
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Concernant la construction, le modèle est plutôt bien fichu. Techniquement, c'est assez simple. On appréciera l'utilisation des composants PU pour structurer les modules du châssis.
En gros on construit l'essieu avant. On monte ensuite l'essieu arrière. On lie les 2 par des turntables Technic. Et on termine avec le 3ème module : la carrosserie. Elle se monte (ou se démonte) simplement avec 3 points de fixation. C'est facile, et on peut penser que ça donnera toute liberté à chacun pour faire de la modif comme il l'entend.
Et voilà quand c'est terminé.
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C'est assez bien fait. Le Bright Light Orange est un superbe choix. Là où le orange est trop barré, là où le jaune est trop classique et typé TP, le Bright Light Orange est la teinte parfaite. Originale, pétante, dynamique. C'est vraiment une riche idée.
Concernant les détails, on est plutôt bien servis : phares, parechocs, rampe de feux et barres de protection sur le toit, barres de protection au retournement (au dessus du capot), feux à l'arrière.
Le carénage de l'ensemble est très simple. Les formes très angulaires (notamment au niveau du pare-brise) donnent nettement l'impression d'avoir affaire à un Hummer.
Le suspensions rouges, très bon choix pour que ça ressorte bien. A l'intérieur, 2 sièges et un volant. Bon, le volant est manifestement trop haut, et visuellement c'est pas terrible.
La turntable très visible à l'avant, c'est un choix qui peut paraitre déconcertant, mais je trouve que ça donne une vraie allure de baroudeur au véhicule ; j'aime bien. Aussi, les pneus jouent un rôle non négligeable dans l'attrait du véhicule.
Le hub est bien calé à l'arrière, dans le coffre. Il faut retirer la carrosserie du véhicule pour y accéder.
On notera quand même quelques ratés en terme de design. Premièrement, il est impossible de charger quoi que ce soit dans le pick up du fait d'un trou béant. Un panel noir et quelques pièces auraient pourtant aisément réglé le problème.
Sous le capot, à l'avant, on retrouve un souci du même ordre : c'est cruellement vide ! Ca fait même un peu de la peine de voir une construction aussi rachitique, quoique raisonnablement solide d'un point de vue structurel. On aurait vraiment aimé un truc mieux fini. Idem pour les passages de roues à l'avant. Ce ne sont en fait même pas des passages de roues. Le panel du capot et le petit panel sur le côté font ce qu'ils font. Et ça donne ce que ça donne, c'est-à-dire un résultat pas très heureux...
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Mécaniquement, on peut pas dire que le modèle ait grand chose à offrir. La direction se contrôle avec le moteur L. Et le mécanisme peut difficilement être davantage direct. En sortie de moteur M, un 12t fait directement coulisser la crémaillère. Emballé, c'est pesé !
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Le rayon de braquage est de 54cm, ce qui n'est pas si mal compte tenu de la taille de l'engin.
La propulsion est gérée par 2 moteurs XL : un pour chaque essieu.
Pour l'essieu avant, le moteur est situé au centre du châssis, sous l'habitacle. En sortie de moteur, on a un 20t sur un 12t. Après un axe qui aboutit à proximité de la turntable avant, on a à nouveau un 20t sur un 12t, puis finalement un 20t sur le différentiel (28 dents). Pour finir, dans les moyeux, on a une réduction de 5:1 (même si après un test empirique, ça m'avait plutôt l'air de correspondre à du 11:2).
Ce qui donne une réduction totale de 63:25, soit environ 5:2 (5 tours en sortie de moteur XL, 2 tours au niveau des roues), donc 2,5:1.
Point très important : sur le crawler 9398 de 2012, la réduction était environ de 7:1.
A l'arrière, et bien que l'essieu soit différent (pas de direction, intégration du moteur électrique différente), on retrouve la même configuration pour la propulsion. Et heureusement, car sinon notre crawler aurait bien du mal à fonctionner.
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Comme on l'a vu, l'essieu avant est pendulaire. Son amplitude d'un extrême à l'autre est d'environ 30°. L'essieu arrière étant rigide, le croisement de pont est de 15°, ce qui est assez peu finalement.
Mais ce 42099 n'a pas dit son dernier mot, puisqu'en plus de la pendularité, l'essieu avant possède de vraies suspensions. L'un et l'autre couplés, il est possible de bien contorsionner le véhicule. On notera que c'est la première fois qu'un set Lego présente un essieu avec des suspensions indépendantes montées en pendulaire.
Le débattement offert par les suspensions est là aussi très bon. On a presque 2cm à l'avant et un peu plus de 1 cm à l'arrière. De surcroit, à l'avant les suspensions sont significativement plus souples. Cela donne un maximum de flexibilité au crawler qui peut attaquer du mieux possible le terrain accidenté ou les obstacles qui se présentent à lui.
A l'arrière, le montage des suspensions est classique ; rien de particulier à signaler.
La garde au sol est de 4 cm à l'arrière ; très bien. A l'avant, elle est plus limitée : seulement 2,5 cm.
Voilà pour les fonctions. Globalement, on ne peut pas dire qu'il y ait de faux pas. Les choix opérés sont toutefois différents de ceux du crawler 9398 de 2012. Si le poids très raisonnable de l'ensemble joue en faveur des capacités de franchissement (presque 350 pièces de moins que sur le 9398 de 2012), ce n'est pas du tout le cas de la réduction choisie.
On a donc un modèle qui se déplace plus rapidement que le 9398, mais dont les capacités de franchissement sont bien moindres car il y a beaucoup moins de couple délivré.
Ainsi, sur sol plat, on roule vite, on tourne, on fait des virages, pas de souci. Sur sol vallonné, ça va encore. Sur du franchissement pur, le modèle montre vite ses limites. Sur des marches de 2 ou 3 cm, on fait caler les moteurs, ce qui immobilise le véhicule.
En inversant 20t et 12t en sortie de moteurs XL pour la propulsion, la réduction passe de 63:25 (environ 2,5:1) à 7:1 (soit peu ou prou l'équivalent du crawler de 2012). On peut donc supposer qu'après avoir inversé les 2 engrenages mentionnés (ce qui nécessitera de démonter une bonne partie du châssis...), la vitesse et les capacités de franchissement seraient du même niveau que le crawler 9398 (mais en ayant renoncé à la vitesse de déplacement).
Je n'ai pas fait de vidéo, car après 3 essais de parcours bien différents, je n'ai jamais réussi à faire faire au véhicule un parcours digne d'intérêt. Et si c'est pour voir le véhicule rouler sur sol plat ou passer des obstacles de 1 cm, cela n'a aucun intérêt...
Autre chose : un petit truc en plus n'aurait pas fait de mal. Un petit treuil manuel à l'avant peut-être (un treuil électrique étant difficilement envisageable).
La maniabilité constitue le gros point fort du set, vous vous en doutez en peu. Et pour cela, il faut remercier l'application Control+.
On lance l'application, ce qui prend quelques secondes. On appuie sur le bouton vert du hub sur le modèle, et l'appairage se fait. C'est très simple, et c'est vraiment une bonne nouvelle pour les plus jeunes utilisateurs (ou bien les plus âgés comme moi, mais qui ne sont pas adeptes de toutes ces technologies
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On conduit le modèle avec le panneau de contrôle ci-dessous. On a la direction à gauche, et l'accélérateur (ou marche arrière) à droite. Les commandes sont progressives - on peut accélérer doucement ou fortement - mais cela nécessite une certaine habitude et un peu de dextérité.
Le modèle roule au maximum à 2km/h (un peu plus de 50cm par seconde), ce qui est bien suffisant. Surtout si on veut conserver un certain contrôle de la bête.
Il est parfois un peu délicat de bien maitriser la direction et l'accélérateur. Il arrive que notre doigt glisse au-delà d'un des leviers sur l'écran, et donc on ne contrôle plus. C'est pour cela qu'avec un petit coup de doigt rapide sur la droite, on peut passer à un autre mode de conduite : le mode de conduite à 1 seul doigt. Au départ, on définit l'orientation du modèle sur le sol pour que ça soit synchronisé avec le téléphone, et ensuite, on pose directement son doigt sur l'écran dans la direction où l'on veut que le véhicule se déplace. Et comme par magie, le véhicule avance. C'est assez balaise, il faut bien le dire.
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On maitrise la vitesse avec l'éloignement du doigt depuis le véhicule qui reste au centre de l'écran : plus le doigt est loin, plus ça va vite.
Enfin, dans un autre menu, l'application propose quelques challenges à réaliser (grimper une pente de 25°, rouler sur un dos d'âne, etc). L'application reconnait bien les différentes manœuvres que l'on fait exécuter au véhicule grâce aux capteurs intégrés. Et donc, l'application parvient à nous dire si on a bien effectué ou pas la manœuvre. On ne pourra obtenir la validation de la manœuvre (et donc le petit trophée associé) que lorsque l'on aura réussi toutes les étapes qui la composent.
On peut ensuite observer les trophées que l'on a collectés. Une fois validés, les trophées les plus "avancés" (aucun d'eux n'est réellement difficile) nous présentent une vidéo avec des idées de parcours (avec des livres empilés, etc).
Vous l'avez compris, c'est un vrai plaisir de contrôler le véhicule. C'est simple et intuitif. C'est globalement plus souple que le 9398 de 2012.
Quand on ferme l'application, le hub s'éteint tout seul après des clignotements blancs pendant plusieurs secondes.
Concernant l'inventaire, il ne va pas trop falloir regarder du côté de la pignonerie, car on a seulement 6 engrenages 20t, 6 engrenages 12t simple bevel, 5 engrenages 12t, une crémaillère 7L, 2 turntables et 2 différentiels. Il faut donc regarder ailleurs pour essayer de trouver son bonheur : les pièces Bright Light Orange, 4 belles roues, 5 cadres Technic, 20 éléments de carrosserie dont 12 Bright Light Orange, 4 suspensions, 4 bras de suspension, 4 moyeux, 4 CV joints, un hub PU, un moteur L et 2 moteurs XL. On remarquera que le set présente 5 biscuits 3x3, qui seront amenés à se démocratiser dans un futur proche. C'est pas mal, mais il semble clair que ce seul set ne donne pas énormément de possibilités de création.
Un petit mot sur les nouvelles pièces.
Comme dit précédemment, le moyeu possède une réduction intégrée de 5:1. Il est livré tel quel. Et pour l'ouvrir, je pressens fortement qu'il faille le condamner. Donc je ne m'y suis pas risqué.
De ce que j'ai senti, je pense que le montage est relativement étanche et graissé à l'intérieur (ou bien siliconé). Car l'ensemble est très doux et vraiment bien ajusté.
Les CV joints, bien que nouveau sur ce set, n'appellent pas de commentaire particulier.
Conclusion :
Ce set file droit au but : les déplacements et UN PEU de franchissement. Il est bien construit, mais davantage orienté vitesse que parcours. Et il ne fait absolument rien d'autre. On n'a pas une seule fonction en rab (ouverture des portes ? treuil ?), on a un design qui est brut de décoffrage quitte à être parfois un peu bâclé, on n'a pas une pièce de trop (construction réduite à son minimum, seulement 950 pièces), et on n'a pas de modèle secondaire. On aurait peut-être aimé un tantinet plus de fantaisie pour avoir un peu plus de possibilités de franchissement. L'application, elle, fait des merveilles.
Globalement, le set est un peu décevant car on peut difficilement lui faire faire ce à quoi on s'attend en franchissement pur. Libre à chacun de le modifier ensuite...
Intérêt mécanique : 3/5
Intérêt global : 3/5