Le Tantive IV #75244 sera commercialisé à partir du 4 Mai prochain. Je vous propose donc une petite review en avant première.
Petit rappel de l'historique du Tantive IV chez TLG :
La première version date de 2001 (presque 20 ans ! ), avec la version UCS. Vous pouvez consulter la review sur le site : http://www.techlug.fr/review-lego-star- ... yrhoj-2001
La seconde version date de 2009, avec le set 10198. Ce n'est pas un modèle UCS mais un gros playset : https://www.bricklink.com/v2/catalog/ca ... e?id=86897
Et la troisième version, c'est celle de cette année, avec le 75244. C'est également un gros playset, dans la stricte continuité du 10198.
Enfin, je me permets de remettre l'historique du vaisseau dans l'univers Star Wars. Il est toujours bon de se remémorer quelques scènes cultes ou bien de connaitre les caractéristiques du vaisseau.
Le Rebel Blockade Runner (RBR), aussi connu sous les noms Tantive IV ou Corvette Corellienne CR-90, est le premier vaisseau que l'on voit dans l'Episode IV : Un nouvel espoir. Dans cette scène d'ouverture, les Rebelles essaient en vain d'échapper aux assauts de l'Imperial Star Destoyer de l'Empire, afin de ramener sur Alderaan (Aldérande en Français) les plans dérobés de L'Etoile de la Mort. Suite à l'endommagement du réacteur principal, le vaisseau consulaire fût neutralisé. La Princesse Leia Organa n'eut alors plus d'autre choix que de transmettre les plans au droïde R2-D2 pour qu'il s'échappe à bord d'une capsule de sauvetage, accompagné par C-3PO. Sinon, on aperçoit également furtivement la Corvette à plusieurs reprises à la fin de l'Episode III : La revanche des Sith, dans sa version précédente non armée (CR-70), et dans l'Episode VI.
Le Tantive IV a été conçu par le groupe Corporation Technique Corellienne. Contrairement à son ainée la Corvette CR-70, le vaisseau de Leia Organa est équipé de plusieurs armes pour dissuader les pirates d'attaquer, voire se défendre si l'affrontement est inévitable. Le Tantive IV a 3 tourelles à doubles turbolasers Taim & Bak H9 et 4 canons lasers. Si cet armement convient contre quelques chasseurs, il est insuffisant pour rivaliser contre des vaisseaux de type croiseur. Mais la Corvette possède un autre atout de taille dans ce cas là : un réacteur et régulateur à ionisation Mason-Branger 7085, et surtout 11 turbines ioniques subluminiques Ter58 de Girodyn. Elles procurent au vaisseau un rapport poids/puissance impressionnant. Ainsi, ce que la CR-90 ne peut combattre, elle peut le fuir. Mais le mieux est encore de ne pas croiser le chemin de l'ennemi. Pour cela, le RBR dispose d'une antenne de détection à longue portée capable de détecter n'importe quel vaisseau dans un très grand périmètre. Une nouvelle trajectoire peut donc être calculée afin de ne pas faire de dangereuse rencontre. En outre, son hyperdrive est de classe 2. La protection de la Corvette est assurée par un performant écran déflecteur Phoah-Kingsmeyer 484-J4e, et une coque en céramique de ferromagnésium qui est quasiment ce qui se fait de mieux sur un vaisseau de cette taille.
La Corvette Corellienne est un vaisseau très répandu car polyvalent et modulaire. Elle peut effectuer tous types de missions : transporter des troupes, des passagers, des marchandises (frêt), ou servir d'escorte légère. Le Tantive IV de la Princesse Leia Organa, lui, était davantage consacré à des fins diplomatiques, comme l'atteste la couleur rouge du vaisseau. La Corvette était aussi utilisée par des pirates ou des Rebelles dans des activités illégales. Les nombreux succès remportés par la Corvette lui valèrent le surnom de "Forceur de blocus" (d'où le nom Rebel Blockade Runner). Selon la mission à accomplir, le vaisseau peut en partie être réorganisé. Par exemple, pour une mission militaire il est possible de rajouter des canons ou un générateur de bouclier déflecteur. Pour une mission de transport, un système de propulsion auxiliaire peut être adjoint. En déboursant quelques centaines de milliers de Crédits, il est même possible d'armer entièrement la CR-70 grâce au pack Vanguard c20, afin de la faire évoluer en CR-90. Ces nombreuses évolutions envisageables et la facilité à trouver des pièces détachées pour le RBR ont longtemps maintenu le prix de revente du vaisseau à un bon niveau.
Le Rebel Blockade Runner a néanmoins 2 défauts, et pas des moindres. Dans sa version standard, les tourelles ne peuvent tirer sur une cible située derrière les 11 turbines. Cet angle mort conséquent était bien connu des ennemis qui savaient l'utiliser à leur avantage pour être hors de portée. Le réacteur central est quant à lui, malgré le bouclier, assez vulnérable aux tirs ennemis car il est localisé sur la partie dorsale du vaisseau. Les Rebelles en firent l'amère expérience à bord du Tantive IV, au début de l'Episode IV.
L'équipage présent à bord peut aller de 30 à 165 personnes, selon la mission à réaliser, et 600 Hommes (soldats ou passagers) peuvent être transportés. Bien souvent, lors d'une mission non militaire, une trentaine de soldats est malgré tout embarquée dans le vaisseau pour faire face à un éventuel abordage. Cette présence n'est pas tellement là pour anéantir l'ennemi (en cas d'abordage, le vaisseau est forcément neutralisé, et ne pourra donc plus rivaliser face à ennemi), mais plutôt pour gagner du temps afin de d'exécuter les dernières mesures d'urgence : détruire des marchandises ou faire disparaitre des données confidentielles à bord. Pour permettre à des membres d'équipage de s'échapper, la Corvette est munie de 12 capsules de sauvetage Faberstien-Lago. Huit d'entre elles (modèle 37s) sont situées sous le vaisseau (4 de chaque côté) et peuvent accueillir 3 personnes. Ce sont ces petites capsules qu'utiliseront R2-D2 et C-3PO pour s'enfuir avec les plans de l'Etoile de la Mort. Les 4 autres capsules sont sur le dessus du vaisseau. Elles ont chacune 12 places et un canon laser. Ce canon laser est en fait celui de la Corvette, mais que la capsule embarque lorsqu'elle est éjectée.
Le Tantive IV, vaisseau diplomatique de la Princesse Leia Organa, après avoir été capturé puis fouillé par les forces impériales, a été détruit et son commandant Raymus Antilles tué par Dark Vador en personne. Le rapport officiel indiquera que le vaisseau s'est crashé dans un champ d'astéroïdes. Par la suite, d'autres Corvettes furent utilisées par les Rebelles, notamment la CR-90a, légèrement plus longue et bien plus lourdement armée. La vitesse et le coût de cette version était semblable à ceux de la CR-90.
Voilà pour l'introduction. Maintenant, on va se pencher à proprement parler sur la bête.
Nombre de pièces : 1768. C'est seulement 20 pièces de plus que la version de 2003.
Prix : 220€. Chacun pourra juger ou non du caractère abusif d'un tel prix, mais dans tous les cas ça reste dans la continuité de ce qui est pratiqué en SW depuis plusieurs années.
Disponibilité : Le 4 Mai 2019, car May the Fourth be with you !
Un planche de sticker plutôt copieuse, un livret d'instruction, et des sachets numérotés de 1 à 13.
Le temps de montage est assez faible. Pour ce modèle de 1768 pièces, il ne faut guère plus de 3 heures. C'est peu.
En effet, avec 13 sachets numérotés (un seul sachet par numéro), on a en moyenne 136 pièces par sachet. Autrement dit, on a toujours une très bonne visibilité sur les pièces, et donc ça va vite.
Trêve de blabla, trêve de blabla...
Sachet 1 :
On monte une structure Technic qui fait grosso modo toute la longueur du vaisseau. Rien de bien sorcier...
Sachet 2 :
On poursuit avec la structure Technic à l'arrière. Elle accueillera les 11 réacteurs.
Sachet 3 :
On passe sur la partie centrale du vaisseau. Ca reste assez simple. On notera simplement que les greebs côté gauche et ceux côté droit n'ont rien à voir. C'est bien car ça apporte de la diversité. Mais je me dis ausi qu'il serait logique que les détails mécaniques soit les mêmes de chaque côté. Bref, je suis partagé...
Sachet 4 :
Là, on retourne tout pour garnir le dessous du vaisseau. Les 2 carénages sont inclinés vers le haut grâce à des articulations crantées. Globalement, on cerne assez vite que l'on est sur un playset : le niveau de finition sur cette face du vaisseau n'est pas dingue.
A l'avant, on a les missiles qui peuvent être déclenchés avec un ingénieux petit mécanisme.
Sachet 5 :
On construit les 2 premiers réacteurs. Chacun d'eux se fixe simplement avec 2 pins ; il n'en faut pas plus.
Sachet 6 :
Sur le même principe, on continue avec 2 nouveaux réacteurs pour finir la ligne du bas. On remarquera la présence de et de qui sont les point d'appui des réacteurs au sol. Méthode peu orthodoxe, mais qui fonctionne.
Sachet 7 :
On aborde le "cou" du vaisseau. Quelques greebs fixés grâce à une articulation libre, des pièces blanches en SNOT sur les côtés, et le canon sur turntable à crans.
On notera aussi la présence de stud shooters, playset oblige.
Sachet 8 :
Avec ce sachet, on aborde le couloir arrière. Les 2 éléments reposent sur une construction très simple. Celui qui couvre le couloir est amovible ; il abrite un petit espace pour stocker des missiles.
Le module situé juste devant les moteurs s'insère par le haut et tient à l'aide d'une brique 1x2x1 2/3 with studs on side.
La base du radar est intéressante puisqu'elle intègre le trou où s'insèrera la poignée.
Sachet 9 :
On construit les capsules de sauvetage. Chacune d'elle peut accueillir sans difficulté R2D2 et C3PO en position assise. Les capsules se retirent facilement grâce à la fixation faite d'un seul pin.
On notera qu'en réalité, les capsules de sauvetage sont les formes coniques situées sur le ventre du vaisseau.
Mais bon, stun peu petit pour y loger 2 figurines, m'voyez.
On assemble aussi les 3 réacteurs de la ligne centrale.
Sachet 10 :
On construit les moteurs supérieurs selon la même méthode que les moteurs inférieurs.
Sachet 11 :
Et on termine les moteurs...
Sachet 12 :
On assemble le "toit" du vaisseau avec un carénage en 3 sections. Quelques détails, quelques greebs. Le tout se pose simplement sur le dessus, et est maintenu par quelques tenons à l'avant et à l'arrière.
Sachet 13 :
Et on termine avec l'assemblage de la tête. On construit le petit bloc central de 2 tenons de large, et on y adjoint les 4 demi cônes en SNOT. Et c'est fini !
Globalement, la construction se veut plutôt simple. A part sur le bloc avec les 11 réacteurs où c'est un peu plus compliqué, le modèle n'est pas vraiment bluffant techniquement.
En fait, là où un UCS doit mettre en oeuvre des techniques complexes et avancées pour que tout tombe de façon très précise et millimétrée, ce modèle recherche quelque chose de plus simple. Et s'il y a un décalage disgracieux ou une jointure approximative, et bien on fait avec.
Cela ne veut pas dire que le modèle est moche, pas fidèle ou disproportionné. Car l'esprit du vaisseau est bien retranscrit. Mais ça veut dire que le modèle ne va pas chercher à faire des montages dingues juste pour faire une belle finition à un endroit que peu de gens regarderont.
Bon, penchons-nous un peu plus près sur le bestiau.
A l'avant, les cônes apparus en 2017 (notamment avec le MF UCS 75192) sont tout à fait appropriés. Par contre, l'absence de bande dark red sérigraphiée est vraiment problématique.
Je ne râle quasiment jamais sur les stickers, car j'estime que 90% des sets peuvent s'en passer. Mais là, honnêtement, ça craint du boudin.
Sans les stickers, la tête du Tantive est fadasse comme pas possible, ce qui ruine un peu tout sur le rendu global... Il était vraiment capital de sérigraphier les bandes rouges. Vraiment. La loose quoi.
Le cou est correct, quoiqu'un peu trop greebé à mon gout.
Le corps est pas mal détaillé. Les formes sont bonnes et les bandes rouges bien intégrées. Ouf !
Les 4 tourelles sont pas mal, notamment avec les bâtons de ski. Rendu très fin, j'aime.
Ce que j'aime moins, c'est le vide d'une plate d'épaisseur sous chaque tourelle. C'est pas très beau.
Sur la photo précédente, on a une bonne illustration du fait que le modèle ne s'embête pas trop avec les superbes finitions. Extérieurement, la transition entre le corps et le couloir est assez moche. Des briques grises, une slope 2x2 curved blanche en SNOT et circulez y'a rien à voir !
Le couloir et les capsules se veulent plutôt arrondis, avec des finitions correctes. La poignée qui se rentre à la place du radar n'est pas très jolie, et c'est normal. Mais elle est tellement pratique qu'on l'accepte bien volontiers. Le radar par contre, bof bof...
Des fois, y'a des pièces qui sont utilisées de façon insolite et dont on se dit que c'est un coup de génie. Mais là, euh... non, clairement.
La partie arrière avec les 11 moteurs est celle qui semble la plus proche de l'esprit UCS. Très détaillée, conception intéressante, et très fidèle au modèle réel. Certes, selon l'angle avec lequel on observe le modèle, on décèle quelques "trous" dictés par les économies de pièces inhérentes à la commercialisation d'un set officiel. Mais ça reste de très bonne facture. Les moteurs plus fins et un peu plus espacés sont beaucoup plus fidèles au film que ce que propose l'UCS 10019.
J'apprécie également l'utilisation de ces roues qui donnent un côté un peu vintage au set.
Je pense que c'est tout à fait dans l'esprit du vaisseau qui est apparu pour la première fois à l'écran à la fin des années 70.
Et dessous, bon, pas de mystère. C'est pas un UCS, c'est un playset. Vous m'avez compris...
Et quand tout ce petit monde a les fesses à l'air, ça donne ça :
A l'avant, le cockpit (tout blanc ) s'ouvre pour laisser apparaitre 2 postes de pilotage. On voit aussi les missiles facilement accessibles par dessous.
Dans le corps du vaisseau, on a la salle principale. C'est en quelque sorte le bureau de Leia.
Pour s'assoir, il faut qu'elle enlève sa robe. Vachement pratique, n'est-ce pas ?
Si on repositionne le toit dessus, aucune figurine ne doit être debout. Sinon, ça ferme pô.
Bon, sinon, personnellement, je trouve le design de son bureau assez bizarre. Et puis bon, cette salle, ça vaut quand même pas LA scène du Tantive IV, à savoir la bataille dans le couloir. Bref, on a une salle avec un bureau car c'est un peu la seule chose que TLG est en mesure de proposer dans cet espace finalement pas si grand... Tant pis...
Enfin, le couloir et les capsules ont déjà été abordées dans cette review.
Maintenant qu'on a bien disséqué le vaisseau, on va tout de même jeter un oeil aux figurines. Sinon, j'en connais qui vont péter une durite.
Ces mêmes personnes doivent d'ailleurs se demander pourquoi je n'ai pas présenté ces figurines dès le début...
Du calme du calme, les voilà...
Rien d'extraordinaire, que du classique, et c'est ce qui me plait.
Les 2 droïdes, un soldat, Captain Antilles, Leia, et Bail Organa. C'est la première fois en 20 ans de SW que Bail Organa apparait en minifig. Il était temps !
Pour finir, je vous propose une petite comparaison avec le 10019.
Ouais, ouais, c'est bon, je sais, faut que je passe mon dimildizneuf à l'eau oxygénée pour qu'il soit plus blanc que blanc.
Mais me connaissant, spa pour tout de suite. Quand je le démonterai quoi... Donc quand il y aura un nouveau Tantive IV UCS quoi... Donc peut-être dans 10 quoi... Bref.
Clairement, ce nouveau 75244 est BEAUCOUP plus fidèle concernant les proportions. Mais le 10019 demeure plus impressionnant. Et certaines parties ont très bien vieilli. Je pense notamment à la tête où les 2 parties coniques sont faites en plates 4x9. Encore aujourd'hui, je trouve ce montage superbe. Et accessoirement, pourvu de lignes rouges.
Donc voilà, vous savez à peu près tout de ce nouveau 75244. Le design est fidèle et détaillé. Les finitions, elles, sont clairement dans l'esprit d'un playset et non d'un UCS.
Les play features sont correctes mais pas dinguissimes. On va dire que TLG a fait de son mieux compte tenu des possibilités offertes par le vaisseau.
Mais le mot de la fin, ce sera quand même les lignes rouges en stickers : la pilule est vraiment dure à avaler.
Ca reste un beau modèle, mais mon petit cœur me dit qu'il aurait quand même bien voulu un UCS.