Un petit véhicule motorisé bleu, simple, mais efficace et oh combien marquant !
Historique
Nous sommes en 1978 et Lego a lancé l’année précédente une nouvelle série de construction sous référence #85X pour les grands ; série démarrée avec le chariot élévateur, un tracteur, un hélicoptère et la toute première supercar, la #853.
Cette année là, il produit 3 nouveaux sets, dont le plus petit de tous, le #854 : un karting, communément nommé Go-Kart, et qui va être probablement un des plus gros succès de l’époque. Pourquoi ? Parce qu’il s’agissait du tout premier karting à être proposé (engin de rêve pour les enfants), à un tarif correct car la boite est la moins garnie de toutes celles produites ; le modèle a vécu de nombreuses années à la vente, puisque j’ai du avoir mon modèle initial (démantelé depuis) 3 ou 4 ans plus tard.
Et surtout, quelle jouabilité !
Boite
La boite nous amène à plusieurs remarques. Tout d’abord, il faut noter une forme de standardisation en taille avec les autres sets de l’époque au contenu à peu près équivalent : très pratique pour le rangement.
On remarque également la profusion d’images et de schémas, et pas seulement du modèle principal, mais d’autres constructions possibles ; on note également le sympathique autocollant jaune, noir sur fond blanc « technique comme en réalité » ; bien utile d’ailleurs car la dénomination « Lego technic » que nous connaissons aujourd’hui n’était pas encore réellement imprimée d’origine, seules les mentions « Lego » et « 854 » étaient présentes.
Regardons un petit peu à l’arrière, et là oh surprise nous découvrons encore d’autres modèles en photo ! Quelle profusion !
Maintenant, regardons de plus près l’intérieur : nous avons là une très jolie boite, avec polystyrène, casiers colorés et plastique pour protéger le tout ; encore de belles photos à l’intérieur, et surtout à l’époque une particularité : un rabat dans le couvercle qui permettait de ranger la notice ; pas de doute, ces boites étaient haut de gamme et méritaient d’être conservées.
Notice
La notice comporte 16 pages, pour un total de… 13 étapes de montage ! En fait, cette notice est relativement complexe puisqu’on doit assembler plus d’une dizaine de pièces à chaque étape, avec parfois des étapes non fonctionnelles, ou des zones cachées… il faut avoir l’œil, monter et redémonter, et surtout bien ajuster le serrage des pièces en rotation.
Mais surtout, le point fort c’est le détail constructif des modèles B et C : un démonte pneu et une moto à 3 roues ; avec là encore peu d’étapes !
Il reste deux montages possibles : une moto classique, et un sidecar : mais là, rien dans la notice, il faut faire les montages à l’instinct… pas d’internet, pas de revues spécialisées à l’époque, place à la débrouille et mine de rien c’était bien sympa de la part de Lego de proposer ces quelques challenges supplémentaires.
A noter, la possibilité de motoriser la propulsion du modèle avec un moteur électrique additionnel #870, mais pas de motorisation de la direction.
Caractéristiques
Longueur : 20 cm
Largeur : 13 cm
Hauteur : 10 cm
Poids : 250 grammes
Nombre de pièces : 206
Année de sortie : 1978
Design
Le modèle se veut assez minimaliste avec ses 206 pièces, et comporte deux fonctions principales : une direction et un moteur à piston ; bien sur, le modèle roule, tourne et le moteur se met en mouvement. On a droit à un siège noir, plutôt rustique ; le modèle est à dominante bleue, avec parfois l’usage de pièces décoratives jaunes ou rouges, et du gris pour les pièces techniques ou les pièces de maintien (de toute façon à l’époque, il n’y avait pas le choix de couleurs sur ces pièces, c’était du gris, et c’est tout).
Au total nous avons 6 roues, dont 4 pour le jumelage des roues arrières : bien vu, cela donne du réalisme, de l’accroche pour faire tourner le moteur, et une légèreté à l’avant pour la direction.
Set avec peu de pièces, au final on se retrouve avec peu d’éléments techniques pour mocer : un volant, un cardan, un piston, une crémaillère, et 5 engrenages. Et quelques axes, dont le plus grand fait 6 tenons de long.
Exclusivité du modèle : un autocollant, le premier à être utilisé sur du technic, avec le chiffre 9 à coller sur un arrondi blanc à l’avant ; éventuellement on peut construire un 6 avec ; mais sur mon modèle, l’autocollant n’existe plus, il faut l’imaginer… ou le réimprimer.
Section mécanique : la direction
A la fois simple et efficace : le volant entraine un cardan, qui via une roue dentée de 8 engrène sur une crémaillère : les bras de renvoi sont faits par des plaques de 1 de large, le pivotement se fait au travers de petites turntables de 2x2 ; rustique mais solide et élégamment construit (des renforts bien placés qui rigidifient l’ensemble).
La crémaillère coulisse sur une tile de 2x2.
Section mécanique : le moteur
Tout d’abord, on constate le design soigné de ce moteur malgré le peu de pièces : on a un modèle refroidit à air avec ses ailettes grises ; un échappement, probablement, avec les pièces jaunes ; et une admission (ou un allumage ?) avec des tuyaux caoutchoucs symétriques, et de petites attaches rouges.
Franchement, il a de l’allure !
Le moteur est un monopiston de 2x2 qui coulisse dans une chambre construite avec de petites plates ; il est mis en rotation par la roue arrière gauche, avec une multiplication de x3, et un vilebrequin construit sur des engrenages de 24. C’est finalement une version plus petite de la supercar #853 (4 cylindres), mais plus élégante.
Nota : vue l’âge des pièces (bientôt 40 ans), le plastique n’est plus lubrifié depuis longtemps ; tout ceci coulisse mal, et j’ai choisi de construire une multiplication x1, moins impressionnante en vitesse de rotation, mais qui limite les risques de blocage de la roue…
Conclusion
Ce set #854 est particulièrement simple et sobre, mais il a un design réussi, et surtout une bonne jouabilité.
Il permet d’imaginer de nombreux autres modèles (au moins 5 officiellement), et plus probablement, il faut juste être débrouillard pour optimiser le lot de pièces fournies.
Un très joli modèle en somme que l’on prend plaisir à reconstruire.
Et en bonus, je vous offre une photo d’une notice de montage original à l’époque : un #854 avec un #850 pour construire un élévateur #850 très bien fini.
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J'ai acheté ce set il y a quelque temps sur ebay et l'ai restauré. Je plussoie ton analyse 
