N'étant pas certaine de survivre à cette journée, j'utilise un enregistreur distant visuel et sonore pour conserver mon journal.
Je suis Noola, fille du chef du clan Tarkona et demi-soeur d'Oola Tarkona qui a été enlevée pour intégrer le harem du brigand Jabba.
Alors que je me dirige vers l'entrée du mausolée de Jabba sur invitation d'Ephant Mon, je me demande de nouveau ce que je fais ici : Ephant est considéré comme le seul ami fidèle de Jabba et il se pourrait que cette invitation ne soit qu'un piège. Pourtant, j'ai l'espoir de pouvoir récupérer des affaires personnelles de ma chère sœur, offerte cruellement en pâture à l'abominable Rancor, et notamment ses bijoux.
J'entends du bruit et des pas derrière moi, preuve que je ne suis pas seule conviée en ce lieu le jour du premier anniversaire de la mort de cette pourriture de Jabba. D'autres membres, ou apparentés, de sa cour espèrent aussi pouvoir mettre la main sur ce qui leur est dû en ce jour où le mausolée doit s"ouvrir.
J'arrive finalement devant ce qui doit être l'entrée du mausolée surveillée par deux gardes gamorréens. La gigantesque porte est ornée d'une horrible sculpture de l'ex-maître des lieux, à l'ego manifestement démesuré, tendant ses bras dans un ridicule geste de protection.
D'abord horrifiée par la sculpture, je viens seulement de remarquer la réplique grandeur nature de Jabba sur son trône affublé de Leia, du caisson vide de Han Solo et de son bouffon.
S'agit-il d'une minable statue animée dont la tête oscille de gauche à droite ou d'un hologramme qu'un crachat n'atteindrait pas ?
Les autres s'approchent formant une troupe bien étrange.
En tête, Bib Fortuna, ou ce qu'il en reste après sa transformation en moine, et son frère, Malakilli qui porte toujours le deuil de son animal de compagnie préféré, Max Rebo qui me jette un regard étonné, il doit me confondre avec ma sœur.

Arrivent ensuite, glissant lourdement sur le sol, Gorga le neveu de Jabba suivi du fils Rotta, qui n'a pas encore mué. Ceux-là convoitent l'héritage.
Ree-Yees, deux jawas et même Boba Fett plus vivant que jamais après avoir échappé au Sarlacc ferment le cortège.
Tout comme moi, ils ont dû recevoir l'invitation et ont l'espoir de pouvoir tirer profit de cette journée : on est loin de l'esprit d'un hommage sincère et ce criminel ne mérite pas mieux.
Alors que nous sommes à nous jauger du regard les uns les autres, le rire de Jabba jaillit de sa statue animée et la porte se déverrouille dans un claquement sec.
Les gardes manœuvrent lentement les battants de la porte ouvrant ainsi le mausolée.
Ce n'est qu'une fois la porte grande ouverte que le symbole du Clan Desilijic, dessiné au sol, est entièrement reconnaissable.
L'énorme ouverture, sculptée pour laisser passer un Rancor géant, ne laisse voir qu'une pipe à Roca suspendue en son milieu contenant les rares restes de Jabba retrouvés dans l'épave de sa barge. Tous le reste de l'ouverture n'est qu'un champ de force qui ne laisse passer aucune lumière et ne permet pas de se rendre compte de ce qu'il y a vraiment à l'intérieur : la caverne d'Ali-Jabba avec un fabuleux trésor, le hangar vide du vaisseau l'Esprit de Jabba ou rien du tout ...
Selon la lettre d'Ephant Mon, ne pourront repasser le champs de force, et donc repartir, que ceux dont l'ADN aura des similitudes avec les fiches de la base de données qu'il a établie peu de temps après la mort prématurée de son ami. De même, ne pourront entrer que ceux qui se seront présentés devant sa statue pour saluer Jabba à titre posthume : je suis certaine que le trône contient un scanner d'ADN.
Ephant Mon précise que chaque invité y trouvera un juste dédommagement ou une juste récompense.
Mais je crains que ce ne soit plus mal intentionné que cela.
Malgré toute la répugnance que je puisse avoir pour l'ignoble personnage et sa statue, je ne peux plus reculer maintenant. Après avoir adresser un geste de salut, qui aux yeux de tous apparait comme respectueux mais qui représente la pire des insultes selon les codes de mon peuple, je me dirige vers l'ouverture.
A quelques centimètres de la surface du champ de force, je ressens sa présence comme une légère pression avec un doux ronronnement.
Dans un grand silence et sous le regard des autres, je traverse le champ de force et ...
FIN DE TRANSMISSION