Nico71 a écrit:Si le centre de gravité est haut, il suffit d'incliner de quelques dégrée pour que celui ci sorte du polygone de sustentation et s'écroule. Alors que s'il est bien bas, il faudra l'incliner de plus de 45° pour qu'il s'écroule sous le poids. J'ai tout faux ou pas ? Il me semble que tu travailles dans le scientifique donc un truc doit m'échapper.
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Je parle du point de basculement, pas une fois que le basculement a commencé : c'est la différence entre une analyse statique et une analyse dynamique. Dans une analyse statique, la position verticale du centre de gravité ne joue pas alors que dans l'analyse dynamique, tu as raison.
Considérons un pylône et faisons l'analyse statique :

le poids P est vertical dirigé vers le bas et s'applique au centre de gravité G situé à la verticale du milieu de la base de largeur b, la force de traction T est horizontale dirigée vers la droite et s'applique au sommet du pylône de hauteur H.
Le couple de rappel du poids vaut Pxb/2 (la force multipliée par son bras de levier par rapport au point de basculement B) et le couple de basculement de la force de traction vaut TxH (je rappelle que le bras de levier est la longueur de la perpendiculaire à la force passant par le point de basculement). Tant que P.b/2 > T.H, le pylône ne bouge pas (c'est ça l'analyse statique). Une fois que T > P.b/(2H), le pylône commence à basculer et le bloc se soulève à gauche (il y a mouvement, c'est la phase dynamique) et, effectivement, si T est suffisamment grande pour que la verticale qui passe par G passe à droite de B, alors le pylône tombe. Plus G est haut, et plus facilement sa projection passera à droite de B : c'est sur ce point que tu as raison.
La valeur critique de T est donc P.b/(2H) et la hauteur de G n'intervient pas. On est d'accord.
Par contre, comme on tire sur le pylône, ce raisonnement ne fonctionne que si le bloc ne peut pas glisser avant de basculer : en effet, on tire dessus (T est une force de traction) et il faut que les forces de frottement restent supérieures à T. Les forces de frottement solide sont proportionnelles au poids P (en fait c'est la valeur maximale que la force de frottement solide qui est proportionnelle au poids) et le coefficient de proportionnalité dépend de la nature des matériaux (nappe et pavé) et de la surface en contact. Donc, plus P est grand, plus le frottement sera grand et plus il faudra tiré sur le pylône pour le faire basculer.
Dans le cas d'une voiture qui prend un virage, c'est différent puisque la force centrifuge (équivalente à la force de traction) s'applique aussi au centre de gravité (la largeur de l'essieu devient égale à b et la hauteur de G devient égale à H) : donc, plus G est haut, et plus la voiture bascule facilement en virage (si on néglige la suspension et si on suppose que les pneus ne dérapent pas).
Voir mon post suivant pour la situation à plusieurs pylônes.