. Je suis revenu vers le Cat D11 42131, pour en faire une chargeuse sur chenilles (Track loader), façon 8043-B. Les sets 8043 et 42131 ont pour point commun d'utiliser 4 moteurs pour 6 fonctions. Le 8043 a une configuration 3 * 2 (chaque moteur assure 2 fonctions, un moteur opère les 3 switchs), alors que le 42131 a une configuration 2 + 1 * 4 (2 moteurs ayant une fonction, un moteur alimentant 4 fonctions, un moteur gérant le switch à 4 positions). Le 8043-B est plus simple que le modèle principal, avec un moteur par fonction, mais du coup très jouable. De plus, il possède une fonction cachée : les trains sont suspendus via une sorte de boggie ! En hommage au 8043-B, mon cahier des charges était donc le suivant:
- 4 fonctions, une par moteur
- des trains flexibles (sans chercher à reproduire le mécanisme du 8043-B exactement)
Vu l'inventaire et la taille du 42131, le MOC se devait aussi d'avoir une transmission et un moteur factice, et pour pimenter le tout, je voulais utiliser les pièces du modèle principal pour faire une boîte à vitesses (ces pièces n'étant plus nécessaires pour la gestion des fonctions). De là est venue l'idée saugrenue de faire une transmission plus réaliste : le modèle principal utilise un moteur par chenille, les deux reliées par un différentiel. Il en résulte que le moteur factice mouline à vitesse variable lorsqu'on n'avance pas en ligne droite, et ne tournant même pas lorsque les chenilles tournent à vitesses opposées ! Trouver une meilleure solution était donc mon gros challenge pour ce MOC.
Pour finir cette intro, j'ai cherché des photos de vraies chargeuses, afin de m'en inspirer pour le design. Je suis tombé sur les chargeuses Cat 973, qui m'ont servi de modèle. Cependant, je ne peux prétendre que ce MOC soit une représentation de la Cat 973, car son design diffère en plusieurs points. Les raisons sous-jacentes relèvent du compromis : pour optimiser le design, il aurait fallu sacrifier des fonctions, ce qui m'aurait détourné de mon idée originelle. Je vais détailler ces contraintes plus bas, et si vous avez des suggestions, je suis preneur !
Fonctions
On va commencer par les fonctions justement... Et pas par la moindre : la transmission. A la différence du D11, un seul moteur XL entraîne le différentiel en prise directe via un 20t, lequel est connecté aux barbotins arrières. Les démultiplications intégrées aux supports des barbotins sont utilisées, on a donc une configuration similaire au modèle principal ; la seule différence est que le moteur unique entraîne le différentiel.
Comment s'opère alors la direction ?
Et bien j'ai repris le système d'engin à chenilles réels... avec un système de freins agissant sur chaque chenille. Si on freine à droite, l'engin tourne à droite, si on freine à gauche, l'engin tourne à gauche, tout simplement. Les freins ont prise sur les essieux en sortie du différentiel, et sont actionnés par deux LA qui marchent en sens complémentaire (quand l'un s'allonge, l'autre rétrécit ; à noter que seule une petite partie de la course totale des vérins est utilisée). Ces LA sont contrôlés par un moteur L, via un couple 12t-20t en angle, puis deux 12t-12t de chaque côté. Les freins eux-même utilisent des petites roues avec pneus montées sur pin à friction, qui viennent presser des cylindres en briques 2x2. En fait c'est assez simple, et ça marche ! La jouabilité est par contre moindre que sur le D11, là encore, c'est une histoire de compromis avec le réalisme.
Pour ce qui est du moteur factice, une 12t reprend la transmission au dessus de la 20t connectée au différentiel. On a ensuite une boîte à 4 vitesses. Et c'est là que je me suis rendu compte d'une grosse contrainte de l'inventaire : on n'a que des 12t, 20t et 16t !! Pas une seule 8t / 24t ! Du coup la boîte à vitesse a les rapports suivant :
- 12:20 = 3:5
- 1:1
- 5:3
- 5:3 * 5:3 = 25:9
Étagement régulier donc. La boîte est assez compacte et se situe au dessus du différentiel, juste sous le moteur factice. Ce dernier doit être au minimum 3 tenons au dessus de la boîte pour éviter que le vilebrequin ne touche l'une des pièces de la boîte. Comment remonter la transmission de 3 tenons avec seulement des 16t et des 20t ? Pas simple... j'ai donc opté pour l'utilisation d'une mini-turntable, en prise sur une 20t. La mini-turntable est ensuite connectée au vilebrequin. C'est un peu grossier, mais en fait, ça reproduit assez bien le vrai moteur de la 973, qui possède une large poulie (voir https://s7d2.scene7.com/is/image/Caterp ... 639b-710a2). Le moteur est lui-même un L6, comme la 973.
Le changement des vitesses s'opère via la molette rouge sur le côté droit de la cabine. On passe de 1 à 4 à chaque quart de tour, avec un blocage entre la 4 et la 1. Plus la vitesse est rapide, plus le moteur tourne lentement. L'axe de la molette descend via 2 cardans, on a ensuite un couple de 12t pour faire un renvoi d'angle, puis une connexion au changeover via un couple de 16t. A noter que seul la vitesse du moteur factice change, cette boîte n'est pas située entre le moteur XL et les barbotins ! Son effet est donc purement visuel. On voit très bien les différentes vitesses des pistons. On notera cependant qu'il vaut mieux ne pas changer les vitesses tout en roulant : vu qu'il n'y a pas d'embrayage, on peut sinon facilement arriver à bloquer la boîte ! A ma connaissance, aucun set Lego n'a implémenté ce type de configuration (surement pour de bonnes raisons...)
Les deux fonctions restantes concernent évidemment le mouvement du bras et du godet. Le levage du bras est la fonction la plus simple: moteur XL sur 20t renvoyant vers deux trains de 16t de chaque côté, puis 12t - 20t libre -12t au niveau des LA. La pelle descend à ras le sol (mais pas plus bas, vu que les LA n'ont de toute façon pas la force nécessaire pour lever la machine), et monte tout juste au niveau de la cabine, ce qui est un poil inférieur à la réalité.
Le mécanisme de la pelle est, de manière surprenante peut-être, celui qui m'a fait le plus suer ! J'ai dû là encore opter pour un gros compromis avec la réalité... Il me reste un moteur L. Mais celui-ci étant assez puissant et vu le peu de force requise pour ce mécanisme, le système de blocage des vérins n'entrait pas en action en fin de course, entraînant des craquements immondes au niveau de la mécanique, au point de déboîter une partie des pièces ! La solution a été d'inclure le clutch de l'inventaire, qui heureusement débraye en temps voulu. Cela implique un peu plus de place nécessaire pour l'inclure...
Sur les engins réels, les vérins actionnant la pelle sont ancrés sur le corps principal du véhicule. Et sur la 973, ils sont ancrés en position frontale par rapport aux vérins de levage du bras. Vu que la base des LA nécessite 3 studs, je n'ai tout simplement pas réussi à recréer cette configuration, ni à loger le moteur (le capot avant est très petit, et il y a déjà les 3 autres moteurs au coude-à-coude dans le châssis). Mon compromis à donc consisté à ancrer les LAs directement sur les bras, ce qui m'a fait gagner 2 studs de largeur, et à inclure le moteur L directement dans le bras ! La sortie du moteur prend directement sur le clutch puis une 20t, qui remonte sur une 12t et deux couples 12t-12t en angle de chaque côté pour distribuer les LA. Peut-être pas très élégant, mais pas trop choquant visuellement au final, et au moins ça fonctionne ! Les LA prennent sur un ciseau qui permet au godet de basculer sur à peu près 100°.
On a également quelques fonctions annexes : les trains sont montés sur mini-turntables et stabilisés par trois barres mobiles, à l'arrière au niveau du barbotin, en haut et en en dessous de la turntable. Le mouvement est limité mais réel, c'est mon clin d’œil au 8043-B
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J'ai également repris le mécanisme de tension des chenilles du modèle principal. Une VSF prend sur la crémaillère, mais la molette est plus discrète : elle est situé dans l'axe au niveau des barbotins arrières, et en prise direct sur une 16t connectée à la VSF.
Pour finir, les portes s'ouvrent, les capots moteurs supérieur et arrière gauche également, permettant de visualiser la rotation des pistons. La cabine bascule vers l'avant, tout comme le modèle réel, permettant d'accéder au hub. Celui-ci s'enlève facilement pour changer les piles. Le siège conducteur est fixé dessus, on appuie sur le siège pour démarrer !
Design
La 973 existe en plusieurs versions. La dernière itération offre un design plus arrondi, mais certains angles demeurent, notamment au niveau des capots avant et arrière. Initialement intégralement jaune, les dernières versions ont des touches de noir au niveau de la cabine et de la grille arrière. Suivant les versions (du moins d'après les images trouvées sur le net), le dessus de la cabine est intégralement jaune, ou bien noir avec des bordures jaunes. L'intérieur de la cabine est fourni, avec des commandes latérales assez proches de la machine réelle. On retrouve aussi les renflements latéraux.
Je pense avoir pas trop mal reproduit la forme du bras et la cabine, dans une certaine mesure l'avant en général. Les chenilles ont la bonne forme, mais les carters ne sont pas reproduits. Les trains sont également un poil trop longs à l'arrière. Le godet existe en différentes versions, jaune ou noir. Reproduire la forme en briques n'est pas évident, on se retrouve vite avec des formes trop cubiques et des trous. Je pense m'en être pas trop mal sorti. Le godet n'a pas de trou majeur (on y loge des pins sans en perdre en route), et l'utilisation des panels arrondis rend pas mal à mon sens. J'aurais pu faire le godet tout en jaune, mais l'avantage du noir est qu'il cache les détails (notamment la pléthore de pins noirs). N'ayant pas les panneaux courbes en noir, on a une mixture jaune/noir, mais je trouve le résultat malgré tout assez propre.
Là où le bât blesse, c'est à l'arrière, qui ne reproduit pas du tout la forme angulaire originelle. Elle existe en plusieurs version, la grille noire arrière pouvant être plus ou moins proéminente. La version présentée est la n-ième d'une longue série infructueuse. Je n'ai tout simplement pas réussi à reproduire la forme originelle, au mieux on se retrouve avec des trous et des amas de poutres. Il existe de plus une contrainte du fait du L6 Lego qui prend trop de place. Pour vraiment bien faire, il faudrait réduire le moteur et vraisemblablement supprimer ou simplifier la boîte à vitesse, et encore, je ne suis pas sûr de pouvoir bien capturer la forme voulue en studless. J'ai donc opté pour une interprétation libre. On retrouve le pare-choc et la grille noire faite à partir des crémaillères. Le capot a également une forme descendante, le panel arrondi suggère les deux pentes du capot réel. Les flancs, par contre, sont verticaux. Sous certains angles ça fait donc un peu forteresse cathare... J'ai rajouté quelques détails pour essayer de casser l'effet au mieux.
Le moteur est un Cat C9.3, six cylindres en ligne. J'ai essayé de reproduire quelques détails à partir de photos en ligne.
Qu'en pensez-vous ? Je vais peaufiner la construction lors de la digitalisation du modèle. Elle est dans l'ensemble assez modulaire : les chenilles, la cabine, et le bloc moteur étant indépendants du châssis. Je posterai ensuite une vidéo.
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De même que pour le bras, on peut programmer que le levage du bras commande également les vérins du godet afin que celui-ci maintiennetoujours le même angle par rapport au sol (ce qui ne serait pas le cas autrement, vu que les vérins qui le commandent sont situés sur le bras, l'angle étant constant par rapport à celui-ci).
