Ayant en stock des pièces incomplètes du modèle de mes 6 ans, j’ai acquis récemment un set identique, incomplet lui aussi, mais qui m’a permis de réunir toutes les pièces pour le reconstruire.
C’est l’occasion de faire profiter les forumeurs de mon expérience et de rendre hommage à ce modèle, car il me semble qu’il n’en existe pas de review complète sur Setechnic.
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Historique
Ce set est sorti en 1980 ; il succède à la toute première supercar technic, la #853 de 1977. Cette dernière était très « rustique », et n’utilisait que peu de pièces véritablement technic (surtout volant, pistons, pignons…).
La #8860 n’est pas non plus une révolution dans ce sens, mais elle propose tout de même des metapièces intéressantes : différentiel (superbe pièce pour l’époque), et surtout amortisseurs complets.
Elle aura une longue durée de vie, puisqu’elle sera suivie 8 ans après en 1988 par la supercar #8865 ; cette dernière proposera encore de nouvelles metapièces, permettant entre autre d’adopter une suspension avant (mais malgré tout ses dimensions (largeur…) et sa carrosserie sont assez sujet à caution).
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Boite
On a affaire ici à une véritable boite typique des années 80 ; une boite carton, tapissée de polystyrène d’une épaisseur d’environ 1 cm, mais surtout comprenant des casiers mettant en valeur toutes les pièces. Pour ma part, c’est particulièrement joli et en même temps cela était pratique pour l’acheteur qui, en soulevant le couvercle, pouvait voir ce qu’il achetait (et baver en magasin aussi !).
En même temps, la boite est compacte et ne fait pas dans la démesure : contrairement à certains sets d’aujourd’hui ou l’on a de grosses boites avec quelques sachets qui se baladent dedans, la boite à la « bonne »taille pour y caser toutes les pièces.
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Notice
On se retrouve là aussi avec une notice particulièrement compacte, de seulement 40 pages ; et dans ces pages, on a à la fois le modèle principal, mais aussi le modèle secondaire, et également… les motorisations (propulsion et direction !) possibles avec les kits additionnels !
Le modèle principal se monte en 22 étapes. Autant dire qu’il faut être très concentré et jouer aux jeux des sept erreurs entre chaque étape, au risque d’oublier une pièce (parfois cachée…). Si on est soigneux, on y arrive, d’autant que les pièces sont listées à chaque étape. Ce qui n’est pas le cas du modèle secondaire !
Dans ces conditions, contrairement aux sets d’aujourd’hui qui proposeraient 100 pages juste pour le modèle principal, c’est un modèle qui est un peu difficile à monter pour les plus jeunes.
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Caractéristiques
Longueur : 48 cm
Largeur : 20 cm
Empattement : 26 cm
Garde au sol : 2 cm
Poids : à peser
Nombre de pièces : 662
Année de sortie : 1980
Design
Le modèle se veut à la fois épuré notamment au niveau de la carrosserie, et en même temps complet par le coté « mécanique » ; on trouve des sièges soignés, une boite de vitesse propre, un moteur bien détaillé…
C’est en tout cas une très bonne base pour construire ensuite une jolie carrosserie, avec choix du style et de la couleur.
Au niveau des couleurs justement, on retrouve une dominante noire pour le châssis, mais aussi du rouge pour les sièges, du jaune/gris pour le moteur, et du gris pour les jantes/soute à bagage (enfin, je la qualifie comme ca à l’avant). De la boite de vitesses au moteur, on a également un liseré bleu. Personnellement je trouve l’ensemble très réussi, et l’absence de carrosserie ne nuit pas vraiment au look final.
Les roues, grises et noires, sont identiques à la supercar #853.
Partie avant
On retrouve une seule fonction technic : la direction. C’est à la fois simple, et en même temps réussi pour les pièces de l’époque.
Avec pas moins de 8 plaques tournantes, on obtient un mécanisme qui permet une variabilité de l’angle des 2 roues à la façon d’un système Ackermann (le braquage est plus important sur la roue intérieure que la roue extérieure), et cerise sur le gâteau, le braquage tout court est bon puisque la roue se voit bien collée à l’intérieur du châssis en butée.
L’ensemble est piloté par une « cardanisation » du plus bel effet depuis le volant situé dans l’habitacle. Une touche bien classe : on peut facilement passer d’un modèle à conduite à gauche, à un modèle à conduite à droite !
Simple, robuste, mécaniquement fonctionnel, je trouve le système réussi ; seule la hauteur totale du mécanisme m’impressionne (pas moins de 4 niveaux de tenons sur la poutre transverse de maintien) et aurait sûrement pu être réduit pour affiner et alléger l’ensemble.
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Partie centrale
On peut ici tout d’abord évoquer les deux sièges avant, qui ont fait l’objet d’un soin tout particulier des designers : ils sont réglables en profondeur, mais aussi en inclinaison. Oups, avec ca, on peut rouler tranquille ! L’ensemble est simple et astucieux, un système anti-retour maintenu par un élastique permet de caler l’inclinaison du siège.
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Zoom sur la boite de vitesse
On retrouve ensuite la boite de vitesses, élément clé du véhicule. Il y a à la base une tige coulissante qui permet d’engrener sur 3 couples de pignon et 3 rapports, allant d’une multiplication (à gauche de l'axe), une neutre, ou une démultiplication (à droite de l'axe sur la photo).
On peut voir cet axe coulissant sur la photo ci-dessous, juste sous la plaque bleue.
L'axe fixe portant les couples de pignon associé lié aux roues et au différentiel se trouve encore en dessous, et la transmission vers le moteur se fait par 3 pignons 8 dents sur l'axe latéral.
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Par défaut Lego empêche la multiplication (trop forte, les roues bloquent sans pouvoir faire tourner le moteur !), et ne propose que le neutre ou la démultiplication.
Si on met le moteur électrique prévu à l'époque en supplément, on est invité à modifier le design de la boite (via les plaques bleues), pour n’autoriser que la multiplication et le neutre.
Au final il faut réfléchir un peu, mais cela est très pédagogique pour un jeune en tout cas, sur les notions de vitesse/couple entre les axes.
Et puis LA pièce maitresse mécanique : le tout premier différentiel tout intégré digne de ce nom. Superbe, il remplit très bien sa fonction et rendra d’énormes services sur de nombreux MOC en tout genre. Solide en tout cas, car pour ma part je n’ai jamais cassé les pièces, malgré les mauvais traitements.
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Zoom sur la suspension
Cela le mérite aussi, car nous avons là aussi une des premières suspensions indépendantes du genre.
Elle est « rustique » : il n’y a qu’un seul bras, donc un seul pivot ; la roue s’incline lorsque le châssis s’abaisse (elle prend du pincement). Bon, cela permet de n’utiliser qu’un seul cardan par transmission, et donc d’avoir une largeur contenue (et une esthétique réussie). Bien vu pour les moyens de l’époque.
On retrouve pour le contrôle une paire d’amortisseurs gris : les tous premiers d’une lignée qui existe toujours 33 ans plus tard ! Ils sont globalement réussis, mais les pins gris qui les maintiennent sont trop fins ; il y a du jeu pin/amortisseur, et lorsque l’on appuie sur le bras, les amortisseurs s’arqueboutent latéralement au lieu de coulisser proprement. Il en résulte un amortissement difficile, qui fait « souffrir » les axes des amortisseurs.
Une anomalie « historique » : la boite montre une suspension avec ressort séparé, très basique, or il semble que pour l’essentiel des sets vendus, des amortisseurs complets sont livrés. Curieusement, la notice mixe aussi sur certaines planches les deux versions…
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Partie arrière
On retrouve ici principalement le moteur ; superbe pièce !
Tout y est : 4 pistons, les ailettes de refroidissement, le ventilateur, le radiateur, et les jolis échappements jaunes.
Sans compter l’allumage avec les mignons petits robinets bleus et gris et les durits noires.
Là on est dans du typique des années 70 : moteur 4 à plat, ventilé par air, en position arrière. C’est du VW/Porsche par excellence. Ce qui ne surprend pas tant que ca quand on voit l’influence germanique des modèles Lego (Unimog, tracteur Mercedes…).
Petit clin d’œil : ce type de moteur se trouvait sur beaucoup de Citroën de l’époque, dont les GS/GSA par exemple.
Petite anomalie : le design des ailettes est clairement celui d’un moteur refroidit par air, or le ventilateur semble souffler sur un radiateur à eau… étrange.
En tout cas je le trouve classe ce moteur !
Une erreur couramment trouvée sur pas mal de modèles construits en photo sur le net : le ventilateur n’est pas centré, mais légèrement désaxé vers l’arrière droit.
Un challenge lorsque l’on n’a que deux mains : mettre en place l’élastique d’entrainement du ventilateur…
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Astuces et précisions
Pour ce qui concerne le modèle que je vous présente, il n’est fidèle qu’à 95% au modèle original. En effet, j’ai volontairement retiré les cardans inutiles, ou je les ai remplacés dès que possible par des cardans neufs. Idem pour les tenons. La raison : ces petites pièces grises sont particulièrement fragiles, lorsqu’elles sont mises en contrainte elles peuvent casser. Du coup, ayant beaucoup des pièces d’origine en bon état, j’ai préféré les protéger et les garder de coté plutôt que de les endommager sur ce modèle.
J’ai choisi de faire une boite à 3 vitesses malgré les plans Lego, dans l’objectif de faire un 3eme rapport au point mort, toujours pratique pour juste faire rouler le modèle (il suffit de retirer un pignon 8 dents).
Une solution provisoire pour les suspensions : mettre des pins gris récents, plus épais et plus serrant pour limiter le jeu latéral des amortisseurs.
Pour le lavage : le set était très poussiéreux, je l’ai intégralement nettoyé à l’eau tiède et au savon. Astuce pour conserver un brillant digne de ce nom : faire un bain final dans de l’eau déminéralisée, ce qui empêchera d’avoir une fine couche calcaire.
Et enfin, pour avoir un modèle qui « glisse » bien malgré son âge (après 33 ans, le plastique sèche et ne glisse quasi plus…), mettre un peu de silicone sur les axes. Ce n’est pas forcément du luxe sur le moteur par exemple, dont les frottements sont très importants.
Voilà, la review est finie, place à vos avis, et pour ma part, à un prochain modèle !
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