Voici mon entrée pour le concours n°15 dont le règlement m’a donné le cadre et les restrictions nécessaires (autrement dit le cahier des charges !) pour tenter d’appliquer un certain nombre de solutions techniques originales qui me trottaient dans la tête (et d’autres trottent encore…), mais sans que j’aie jamais réussi à les mettre en œuvre.
Merci par avance pour le temps que vous accorderez à cette review et pour vos éventuels commentaires, mais trêve de bla-bla et place à la présentation !
Informations générales
· Nom du modèle : Sand-Truggy 4wd+s
· Nombre de pièces : 1138
· Dimensions : 425 x 205 x 205 mm
· Empattement : 255 mm
· Masse : environ 1,1 kg
Design
Le design sert 2 objectifs : mettre en valeur par le choix des couleurs le châssis car c’est lui qui supporte les originalités techniques, et rendre par les formes une allure évoquant mouvement, agilité et vitesse.
Le jaune fait ainsi ressortir le châssis (hormis les feux Ar, pas de pièces rouges sur ce modèle !) et tranche avec l’habillage tubulaire noir plus traditionnel.
L’intégration des éléments mécaniques, en particulier la boîte de vitesses et le système de direction situé derrière elle (mécanismes pour la HOG et la direction Ar) a été soignée afin de rendre le modèle aussi compact que possible et lui donner son côté agile et ramassé.
Les lignes sont simples et épurées, et des vides sont préservés pour aérer l’ensemble et contribuer à l’aspect tubulaire. Les lignes obliques sont privilégiées pour casser les verticales et horizontales afin de créer mouvement et dynamisme, impressions renforcées par le porte-à-faux Av réduit, alors que la présence d’une roue de secours et de son support allonge l’arrière.
Quelques éléments « cosmétiques » supplémentaires viennent agrémenter l’ensemble, tels le pare-choc Av avec sa rampe de phare ou encore le capot moteur avec sa prise d’air à 3 papillons typique des V8 américains.
Fonctionnalités
Comme évoqué en préambule, ce MOC est le fruit d’un règlement technique et d’idées que j’avais à cœur d’appliquer. Je n’ai donc pas imaginé partir sur autre chose qu’un véhicule à 4 roues motrices ; exit donc l’idée du « vrai » buggy propulsion, simple et léger, voire minimaliste. Je me suis plutôt inspiré des truggies plus volumineux que l’on voit sur les bajas afin d’y intégrer une boîte à 5 vitesses + Mar, des suspensions originales en Technic et un mécanisme de roues Ar directrices particulier.
Boîte de vitesses
Point de départ de la conception, la boîte de vitesses à 5 rapports + Mar : après plusieurs essais, j’ai finalement opté pour celle de Nathanael Kuipers présente sur sa NK01, n’étant pas parvenu à rendre la mienne aussi compacte. Celle-ci est néanmoins modifiée pour être traversée par un arbre transmettant le mouvement de la HOG vers le train avant sur lequel prennent place 2 roues 16t folles jumelées via leur face cannelée ; j’ai utilisé un axe de 5,5 épaulé afin de limiter le jeu grâce à l’épaulement et supprimer le risque de « dé-jumelage » (ça fonctionne !). Je vous fais grâce ici de la liste des réductions (les mêmes que la NK01) !
Moteur factice
Afin de pallier à l’écart d’1 tenon entre le vilebrequin du moteur V8 et l’arbre central de la boîte, j’ai choisi, plutôt qu’une cascade 8t-8t, de rendre moteur l’arbre latéral gauche de la boîte, grâce à une liaison 20t-16t qui génère moins de jeu.
Suspensions
Point crucial pour un buggy des sables : les suspensions à grands débattements. J’ai choisi ici une solution dont l’originalité sur nos MOCs n’a d’égal que la très grande diffusion dans l’automobile de tous les jours : des suspensions de type McPherson (pseudo-McPherson pour les puristes !) présentes ici à l’avant comme à l’arrière.
Le principe est le suivant : un bras de suspension unique est relié via une rotule à l’ensemble porte-fusée / amortisseur d’un seul tenant (l’amortisseur sert de pivot pour la direction) ; une seconde liaison rotule lie le haut de l’amortisseur au châssis.
L’intérêt, outre le fait d’avoir une solution peu mise en œuvre en Technic, est l’espace ainsi libéré, le faible déport (écart entre l’axe de pivot de la roue et le centre de la roue), la possibilité de modifier les angles de chasse et de carrossage en jouant sur la position des liaisons (une chasse négative de quelques degrés me donne l’effet Ackerman ), et surtout un débattement et un angle de braquage importants, malgré le passage de la transmission vers les roues Av.
Transmission aux 4 roues
Comme dit plus haut, les 4 roues sont motrices, un différentiel central situé sous la boîte de vitesses transmettant le mouvement aux roues via deux différentiels Av et Ar, enfermés dans 2 cellules identiques constituées de 3 cadres Technic : rien que du très classique (et très rigide !) ici.
Direction
Après avoir traversé la boîte de vitesses, le mouvement de la HOG est transmis via 20t-16t à l’arbre qui actionne la crémaillère ; on y retrouve un classique 12t-crémaillère.
Le plus intéressant se trouve donc à l’arrière ! Même si la présence d’une direction sur ce train peut sembler impromptue sur un buggy des sables, celui-ci se doit comme la plupart des véhicules d’offrir stabilité à haute vitesse dans les grandes étendues désertiques, mais également maniabilité sur des pistes étroites et sinueuses (et aussi pour rivaliser avec les buggies 2 roues motrices, un 4x4 ayant génétiquement une propension au sous-virage !). Pour cela, j’ai réalisé une cinématique qui fait braquer légèrement les roues Ar dans le sens des roues Av pour les faibles braquages (le train Ar est alors sous-vireur => stabilité) et dans le sens inverse pour les forts braquages (le train Ar devient survireur => maniabilité).
Comment ça marche ? Le mouvement de la HOG est transmis via 20t-12t à un arbre sur lequel est fixée une came. Le mouvement vers l’avant est lui transmis via 12t-20t, de sorte à obtenir 3/4tour de came pour ¼ tour sur la 12t qui actionne la crémaillère (braquage en butée). Une biellette relie la came à un basculeur lui-même relié aux portes-fusées Ar par les biellettes de direction.
Avis
La suspension et la direction qui ont fait l’objet d’un traitement particulier constituent selon moi des points forts : la douceur des suspensions est vraiment remarquable comparativement à d’autres modèles de sets « officiels », probablement du fait du montage sur rotules ; elles autorisent des angles de braquage importants malgré le passage d’une transmission.
Par ailleurs, si j’ai été amené à plusieurs reprises à revoir ma conception afin de maîtriser les jeux dans la direction, je suis finalement parvenu à un système à 4 roues directrices qui répond très bien à mes attentes et qui ne « flotte » pas du tout ; si ce système nécessite une petite prise en main au départ, la jouabilité est très bonne et contribue également au rayon de braquage très réduit.
J’espère vous avoir peut-être donné l’envie de reprendre un jour certaine de ces idées pour avoir le plaisir de les revoir telles qu’elles ou même optimisées sur vos propres MOCs !
Vidéo
A vos claviers !